Vous êtes dans la rubrique > Archives > D’où vient l’Union Européenne ?

D’où vient l’Union Européenne ?

En 1947 a été mis en place par les USA le plan Marshall. George Marshall était le chef d’état-major de l’US Army pendant la guerre, et ministre des Affaires étrangères du président Truman. L’objectif officiel du plan était d’aider l’Europe à se reconstruire après guerre mondiale, qui avait tué 60 millions de personnes, dont 23 millions de Soviétiques par l’horreur nazie. Mais c’était un habillage humanitaire. Le facteur déclenchant du plan fut la Grèce où il y avait une guerre civile entre communistes et réactionnaires. Les USA prétendaient aider « à sauvegarder son régime démocratique ». L’aide fut « offerte » aux Grecs et en même temps à l’ensemble des Européens pour permettre de lutter « contre la famine, le désespoir et le chaos ». Seize pays acceptaient l’aide américaine : Autriche, Belgique, Danemark, Irlande, France, Grande-Bretagne, Grèce, Islande, Italie, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Portugal, Suède, Suisse et Turquie, rejoints en 1949 par la République fédérale allemande (RFA). C’était tous les pays qui n’étaient pas sous l’influence soviétique. L’URSS refusait ce plan Marshall, et créait à son tour le Comecon afin de favoriser l’intégration économique par le biais d’une « division socialiste du travail ». La guerre froide et la séparation de l’Europe en deux commençaient.

Une aide « humanitaire » qui crée de la dépendance

Comme habillage de l’aide américaine, le 16 avril 1948, une organisation supranationale était créée : l’OECE (Organisation européenne de coopération économique). Le plan Marshall était étalé sur 4 ans, il se traduisait par un total de 13 milliards de dollars de prêts ou de dons, en argent ou en nature. Ce plan permettait à l’industrie US de trouver des débouchés et lui évitait de sombrer dans la dépression. Il y avait aussi un aspect idéologique, des milliers de « spécialistes » et d’agriculteurs européens étaient envoyés aux États-Unis pour visiter des usines et des exploitations agricoles. En découvrant les méthodes industrielles américaines, notamment le culte de la productivité, l’industrie en Europe va changer. Cet accord prévoyait aussi un traitement préférentiel pour le cinéma américain. L’économie européenne allait se redresser mais elle était devenue liée à l’impérialisme US. Les modes de vie des européens allaient complètement changer, les populations agricoles avec l’arrivée des tracteurs allaient décliner, la voiture allait devenir reine. Il fallait détruire l’influence des partis communistes. Social-démocratie et impérialisme Us partageaient cet objectif.

Une aide surtout anti-soviétique

Dès l’été 1947, en même temps que s’amorce la guerre froide à l’échelle internationale, la SFIO, (Section française de l’internationale ouvrière), après avoir expulsé les ministres communistes du gouvernement, approuve le plan Marshall. Elle soutient la création de l’OTAN et la présence des troupes US en Europe. Le PCF, lui, était violemment hostile à l’OECE et plus tard au marché commun. Mais ne voulant pas ouvertement ne défendre que l’URSS, il s’opposait à l’OECE en parlant de cataclysme économique et de valeurs nationales. Une aide était accordée par les USA aux journaux de la SFIO tel que le Populaire, de même qu’à la création du syndicat FO. FO adhère en 1949 à la Confédération internationale des syndicats libres, confédération anti-communiste. On retrouvait cette situation dans toute l’Europe. La Seconde Guerre mondiale avait sérieusement ébranlé le système colonial, car les vielles puissances impérialistes avaient été vaincues, occupées, ou dévastées. Les colonisés voulaient maintenant leur indépendance, et là aussi, la SFIO choisissait la voie réactionnaire de la continuation du colonialisme, avec des guerres qui allaient faire des milliers de morts.
Contrairement à ce qu’affirme la bourgeoisie et ses larbins, l’Europe ne s’est jamais faite pour le bonheur des peuples mais contre eux. Sa construction anti-communiste a participé à renforcer la cohésion de l’impérialisme mondial contre les peuples.

 

Sébastien

Soutenir par un don