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L’intox du capitalisme propre
Partisan N°232 - Novembre 2009
Sarkozy a lancé son plan du « véhicule propre ». Il annonce que l’État va commander 40 000 véhicules électriques. Des prêts vont être accordés aux constructeurs français.
Cette voiture est-elle propre ?
Elle va rouler avec une batterie qui lui donnera une autonomie d’une centaine de kilomètres. Cette batterie coûtera de 20 000 à 35 000 euros, et sa durée de vie sera de 1 à 5 ans. Elle contient du lithium, déjà utilisé pour les batteries téléphoniques et qui n’est pas une énergie inépuisable. Vous rechargerez votre voiture le soir après le travail. Le moment des pics de consommations, celui où l’électricité produite est souvent suppléée par le charbon, le fioul ou le gaz. Mais le développement « durable » n’a que faire de ces détails. Au salon de l’automobile de Francfort, 32 véhicules électriques ont été présentés, concurrence oblige.
La taxe carbone va-t-elle dans le bon sens ?
Cette taxe va toucher tout le monde, sauf les grands groupes industriels puisqu’ils paient déjà une taxe pour le droit de polluer. N’oublions pas qu’ils ne vont plus payer la taxe professionnelle (8 milliards), et qu’ils continuent à recevoir, même s’ils licencient, les 32 milliards « d’aide à l’emploi ». Le gouvernement nous fait croire que chacun est responsable individuellement de la pollution. Le travailleur qui a une vieille voiture, qui fait des kilomètres pour aller au travail, devient le coupable désigné, tandis que le bourgeois qui achètera une voiture électrique et une maison bien isolée deviendra le nouveau héros de l’écologie. Ce discours idéologique réactionnaire est camouflé comme du bon sens « apolitique ». Tout le monde veut sa part du gâteau, de Sarkozy aux Verts. Tous évitent de mettre en cause le capitalisme, l’économie de marché, le droit de propriété. Chaque trust capitaliste fait dans le développement durable. Rentrons dans le débat en dénonçant le capitalisme « vert » ou non, qui a toujours besoin du pillage des énergies de la planète pour survivre à sa crise.
Valentin
