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Maroc : répression ciblée

Partisan N°232 - Novembre 2009

Au Maroc, la jeunesse étudiante est au premier plan de la révolte. Le 25 avril 2008, une manifestation de 3000 étudiants a lieu à Marrakech pour protester contre l’intoxication alimentaire ; pour la revalorisation des bourses d’étude à 1500 dirhams ; l’amélioration des conditions d’hébergement ; ou encore la gratuité des repas et du transport pour les étudiants de condition modeste. A l’issue de la manifestation, 11 étudiants sont arrêtés. La sentence vient de tomber : au total, 24 ans de prison ferme et 60 000 dirhams d’amendes (soit 6000 euros).

Mais ces 11 étudiants ne sont pas « étrangers » pour la police. Ce sont des militants politiques connus, et nous avons bien affaire à une répression ciblée et sans pitié de militants. Les 11 militants du « groupe Zahra Boudkour » », du nom de l’étudiante de 22 ans faisant partie des condamnés, militent au sein de la Voie Démocratique Basiste, un groupe maoïste de l’Union Nationale des Etudiants Marocains (UNEM). Comme dit Zahra elle-même, « notre détention ne sera pas la dernière, puisque le régime en place au Maroc et ses seigneurs impérialistes attaquent les masses populaires par des plans de classe comme la Charte de l’éducation, ou la Modawana de la famille ».

Une solide défense politique doit être la réponse à ces condamnations relayées par une campagne de mobilisation et de solidarité internationale. La militante Zahra montre une bravoure et une détermination sans faille, soutenue par les familles et les étudiants des facultés. Malgré les conditions de détention, les tortures subies, Zahra refuse de plier l’échine et continue de clamer ses opinions politiques. Lors du procès, c’est avec fierté et émotion qu’elle déclare : « Nous sommes poursuivis pour des raisons politiques, en raison de notre appartenance à la Voie Démocratique Basiste de l’UNEM. Nous luttons aux côtés du peuple marocain contre l’autocratie et le régime absolutiste. Je suis ici en raison de mes principes révolutionnaires, pour la cause de l’éducation, de la Palestine, celle des femmes ».

Cette camarade a une vraie conscience des dangers que représente le militantisme communiste, et elle maintient ce drapeau avec courage, malgré les tabassages, les tortures, les humiliations. Elle revendique son appartenance à un féminisme de classe : « Du fait de considérer la cause de la femme comme une cause de classe, la contribution de la femme n’est nullement complémentaire, mais principale. La société ne sera libérée qu’avec la libération de la femme, ce qui impose son intégration dans la lutte, dans toutes les questions, et l’adoption d’une ligne politique juste, pour lui permettre de lutter contre les tendances patriarcales et la marginalisation politique dont elle souffre. »

Nous ne pouvons que soutenir ce combat. VP-Partisan déclare sa solidarité entière avec ces combattantEs et exige la libération de tous les militantEs politiques.

Une camarade de VP

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