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Les luttes actuelles de la jeunesse

Partisan N°226 - Mars 2009

L’État bourgeois n’a plus intérêt à assurer un système éducatif de masse. L’école bourgeoise n’a jamais été un système égalitaire prétendument garant de l’ascension sociale pour ceux qui travaillent dur. Mais sa vraie nature se révèle encore plus férocement avec la crise actuelle : machine à reproduire les classes sociales, à exclure les enfants de prolétaires et à dresser idéologiquement les jeunes.
Mais pour les jeunes, la crise c’est aussi le délabrement des quartiers populaires, le chômage, le racisme, un État de plus en plus brutal à travers ses administrations, et pas seulement l’école.
Face à cela, la jeunesse se révolte, quasiment tous les ans depuis le début des années 2000. pour ne citer que les plus connus : révolte des jeunes des cités en 2005, opposition des étudiants au CPE en 2006.

Mais ce sont en fait plusieurs jeunesses qui se révoltent

Pour nous, la jeunesse ne constitue pas une classe, un ensemble où tous ont les mêmes intérêts, contrairement à ce qu’affirme le NPA par exemple. Nous sommes communistes, donc pour nous, c’est avant tout avec la jeunesse prolétarienne, ou issue de la classe ouvrière, qu’il faut être.
Cette révolte ne trouve pas de débouché politique révolutionnaire. La plupart du temps, les mouvements de la jeunesse sont récupérés par les opportunistes qui veulent détourner la colère des masses à leur profit, en s’appuyant sur la tendance spontanée des gens à croire que les
choses peuvent changer simplement grâce aux élections et au changement de gouvernement, sans détruire le capitalisme et s’attaquer à l’État.
Et, pour les plus révoltés, c’est la répression à tous les niveaux : prison et violences policières, licenciements, sanctions administratives pour les lycéens et les étudiants. On a bien vu, durant les émeutes de 2005 et le mouvement anti-CPE, l’explosion des arrestations, gardes à vue et condamnations par la justice.
Notre rôle, en tant que communistes, est de donner une perspective révolutionnaire à la jeunesse, de combattre les tendances au réformisme spontané, à l’individualisme de plus en plus renforcé, véhiculé, par cette société, et tout simplement le découragement et l’impression que rien ne peut changer. Pour cela, il faut donner une orientation de classe à nos luttes, défendre notre classe partout où elle est attaquée. Dans les facs, c’est donner la priorité à la lutte pour des bourses, les logements gratuits, quitte à être à contre-courant. C’est défendre les étudiants-travailleurs méprisés par leur patron. C’est refuser la de qualification des futurs ouvriers. C’est être aux côtés des étudiants sans papiers, victimes du racisme d’État.
Il faut aller là où sont les jeunes prolétaires, travailler dans les lycées professionnels, dans les cités universitaires.
Donner une orientation de classe, c’est aussi construire l’unité de classe : faire le lien entre les jeunes et les travailleurs, comme en mai 68 ; il faut encourager les étudiants à aller vers les entreprises en lutte, sur les piquets de grève, mais aussi tout simplement à aller discuter avec les femmes de ménage qui nettoient les couloirs des facs. A Toulouse ou Limoges, les syndicalistes de classe, ouvriers et étudiants mènent des campagnes ensemble. C’est aussi l’internationalisme direct par des campagnes comme Rawa.
Être dans la jeunesse a pour nous une très grande importance : c’est souvent elle qui est à l’avant-garde des grands bouleversements, qui a le plus confiance en elle, qui a la rage la plus avancée contre cette société. C’est en elle que réside l’espoir.

Camarade VP à la réunion du 14/02 à Paris

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