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L’association et le savoir

Partisan N°231 - Octobre 2009

VP, l’organisation Voie Prolétarienne, a décidé de soutenir et de faire connaître le CITA, le conseil international des travailleurs de l’automobile, qui aura lieu du 15 au 18 octobre. On sait que le secteur automobile, en particulier ses équipementiers et sous-traitants, sont touchés de plein fouet par la crise du capitalisme (Molex, Continental, Goodyear, Faurecia, etc, etc). Ils ne sont pas les seuls à trinquer, et à lutter, mais une initiative comme le CITA apporte une autre dimension, essentielle. Vous n’êtes pas du secteur automobile ? Faîtes connaître cette initiative comme un modèle internationaliste pour vous !

PEUT-ON VISER L’INTERNATIONAL QUAND ON A DÉJÀ TANT À FAIRE AU NIVEAU NATIONAL ?

Faut-il voir grand quand on n’arrive pas déjà à assurer petit ? La France, c’est moins de 1% de la population du globe, et on n’est même pas capables de riposter efficacement aux attaques de la bourgeoisie.
Ce n’est pas avec une journée d’action (même pas de grève…) tous les trois mois qu’on va faire peur au patronat et au gouvernement. On peut prévoir, organisée à l’initiative des boites en lutte, une journée du 17 septembre qui aura une autre gueule ; mais tout sera fait pour que les contradictions dans nos organisations n’apparaissent pas !
Pourtant, après le bide de la dernière journée d’action nationale, le 13 juin, après les coups de matraque contre des travailleurs en lutte, le 24 juin (l’expulsion de la Bourse du Travail de Paris), après le coup de gueule du secrétaire de la CGT Continental Clairoix contre Bernard Thibault, en août, un problème est apparu clairement, massivement, bien au-delà des militants révolutionnaires : le problème des directions syndicales. C’est celui de la domination réformiste. C’est, au fond, le problème de l’absence de perspective politique ouvrière, le manque de parti communiste révolutionnaire.

CE SONT LES MÊMES QUI N’ORGANISENT PAS L’UNITÉ ENTRE LES BOITES EN LUTTE, ET L’UNITÉ ENTRE LES TRAVAILLEURS DES DIFFÉRENTS PAYS.

Prenons deux exemples. La lutte des travailleurs sans papiers :
Pourquoi se limiter à l’Ile-de-France, limiter le nombre de dossiers, et accepter le critère des « besoins de l’économie nationale » ? Nationalisme rime avec réformisme !

Deuxième exemple : les délocalisations. D’un côté, la classe ouvrière est devenue réellement mondiale, c’est une bonne nouvelle ! Et de l’autre, la bourgeoisie joue la division et la concurrence tous les jours, à tous les niveaux, ce n’est pas nouveau. A nous de créer un monde de solidarité, un monde orienté vers le communisme !
Non ! L’internationalisme, ce n’est pas uniquement militer là où on est. C’est d’abord ça, mais ce n’est pas que ça, sinon on en reste à une position centriste (très répandue), révolutionnaire en parole et réformiste en fait : « Quand on est en grève, on va voir les boites d’à-côté, et quand on aura pris le pouvoir dans notre pays, on ira voir ce qui se passe ailleurs ». Non ! Il faut faire vivre la solidarité internationale ouvrière « tous les jours, à tous les niveaux ». Dans le choix d’une revendication comme dans le programme communiste. Et nouer des liens directs, à la base, en cassant le monopole des CES (européen), CSI (international) et départements internationaux qui ne sont que des bureaucraties appendices des appareils d’État. Les Conti, ils y sont déjà allés à Hanovre, la ville où a lieu le CITA, pour manifester avec leurs collègues d’Allemagne. Un exemple. Malheureusement trop rare.

« LA BOURGEOISIE ENVAHIT LE GLOBE ENTIER ». « AU GRAND REGRET DES RÉACTIONNAIRES, ELLE A ENLEVÉ À L’INDUSTRIE SA BASE NATIONALE ». « PROLÉTAIRES DE TOUS LES PAYS, UNISSEZ-VOUS ».

Ces phrases datent de 1848, elles sont extraites du Manifeste du Parti communiste. Dans « l’Adresse de l’Association Internationale des Travailleurs » d’octobre 1864, Marx parle aussi de « ces liens fraternels qui doivent exister entre les travailleurs des différents pays et les inciter à se soutenir les uns les autres dans toutes leurs luttes pour l’affranchissement ». Et il a cette phrase que nous pouvons apprendre par coeur pour la ressortir souvent : « Le nombre ne pèse dans la balance que s’il est uni
par l’association et guidé par le savoir ».

L’association ET LE SAVOIR.
L’organisation et la conscience.

C’est ça, aussi, le CITA. C’est créer des liens de solidarité, Et c’est « on s’arrête, on réfléchit ». Comment sortir de la crise , comment sortir du capitalisme, comment ne pas se contenter de lutter pour plus de voitures, plus de pollution ? Sans formation, sans démocratie, l’organisation ne serait qu’un troupeau de moutons, la reproduction de la division du travail capitaliste.
Et justement, l’automne, c’est pour VP le début d’un nouveau cycle de notre « école de base ». Une fois par mois, la formation porte sur toutes ces grandes questions et sur les petites !
Car le mot « communisme » désigne aussi la théorie de la classe ouvrière.

« Le nombre ne pèse dans la balance que s’il est uni par l’association et guidé par le savoir »

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