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Allemagne : 100e anniversaire de la fondation du Parti Communiste, et celui de la semaine sanglante

1918, le pays était bouleversé par la guerre, traumatisé par la défaite, l’Allemagne impériale n’était plus. En octobre la marine se mutinait à Kiel. Des Conseils d’ouvriers et de soldats se créaient partout avec des grèves, assemblées, manifestations. Le 9 novembre la République était proclamée. le 10 novembre, l’empereur abdiquait et le 11 novembre l’état-major concluait l’armistice avec la France et les autres États de l’Entente.

 

La République mais laquelle  ? Pour la Sociale démocratie (SPD), il s’agissait d’une République bourgeoise, garante du cadre parlementaire, pour les révolutionnaires Spartakistes, il s’agissait de faire une révolution sociale comme en Russie.
La bourgeoisie se retrouvait face aux masses populaires en révolte. La fraction la plus consciente de la bourgeoisie choisissait d’appuyer la Social-démocratie afin de maintenir l’ordre.

 

Les bourgeois se souvenaient que le SPD, avait soutenu l’effort de guerre, en août 1914, et participé à l’union sacrée (comme quasiment tous les autres partis Sociaux-démocrates d’Europe). Le président du SPD, Friedrich Ebert, fut proclamé chancelier. Quelques mesures étaient avancées, comme la liberté de la presse, d’associations, la journée de travail de 8 heures, mais aucune volonté de socialisation des moyens de production. Tout l’appareil d’Etat restait intact, les réactionnaires restaient aux postes de commande.

 

Il existait une fraction révolutionnaire dans la social-démocratie qui avait refusé de voter les crédits de guerre. Karl Liebknecht, Rosa Luxemburg, Franz Mehring, Klara Zetkin… Malgré la répression, ils avaient fondé le groupe Spartakus en 1916.
Le 29 décembre 1918, les Spartakistes fondaient à Berlin le KPD, le Parti Communiste d’Allemagne. Comme l’expliquait Rosa Luxemburg dans le programme du parti  : « … La guerre mondiale a placé la société devant l’alternative suivante : ou bien maintien du capitalisme, avec de nouvelles guerres et un rapide effondrement dans le chaos et l’anarchie, ou bien abolition de l’exploitation capitaliste. "

 

Devant la montée des révoltes, le quotidien du SPD faisait apparaître les spartakistes comme des fauteurs de trouble, des diviseurs. La presse bourgeoise très lue en province, parlait des Spartakistes comme de dangereux bolchéviks. Ebert le dirigeant du SPD, faisait désormais alliance avec les éléments les plus réactionnaires et les plus revanchards afin d’écraser la révolte populaire qui éclatait à Berlin en janvier 1919. Le 6 janvier, la grève était générale à Berlin, des groupes armées manifestaient et occupaient des bâtiments publics. Le KPD pensait que l’insurrection était prématurée, vue qu’il n’avait aucune organisation militaire, et peu de soutiens dans les autres régions. Liebknecht et Rosa Luxemburg étaient capturés le 15 janvier par des officiers et abattus « au cours d’une tentative de fuite.  »

 

La semaine sanglante de janvier 1919 a vu Noske (Sociale-démocrate) diriger des Corps francs et des contre révolutionnaires « nettoyer  » au canon la ville de Berlin. Tous les ans une manifestation a lieu pour le souvenir des insurgés dont Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg.

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