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Népal : « La révolution se développe en spirale »

Q. Quelles sont les étapes que le CPNU(m) pense devoir faire afin d’avancer le mouvement révolutionnaire (...) ?

B. Chacun se rend compte que nous sommes maintenant dans l’Assemblée Constituante pour rédiger une nouvelle constitution qui ouvre la voie vers la résolution des contradictions fondamentales de la société. Cependant, les réactionnaires domestiques et étrangers conspirent à dissoudre l’Assemblée Constituante, à imposer le pouvoir présidentiel et à pousser le pays dans la guerre civile afin de maintenir le statu quo. Jusqu’au bout nous lutterons dur pour écrire la constitution populaire et pour établir la République populaire à partir de l’Assemblée Constituante, mais nous ne les laisserons à aucun prix renverser le processus. Nous sommes disposés à les vaincre par l’insurrection populaire si les réactionnaires imposent la guerre civile injuste au peuple népalais.

Q. La plupart des communistes italiens pensent que la révolution est quelque chose qui éclate. Nous pensons qu’elle est quelque chose qui doit être construite pas à pas. Que pensez-vous de ceci ?

B. La révolution ne peut ni être développée par le bon vouloir subjectif de quelqu’un, ni provoquée spontanément par une crise révolutionnaire. Elle est le traitement correct de la dialectique entre la situation objective et la planification subjective de la part de l’avant-garde prolétarienne qui pousse vers l’avant le processus révolutionnaire.

Q. Dans notre pays beaucoup de camarades sont limités par l’idée que nous sommes peu et, en outre, que nous sommes entourés par une masse réactionnaire et arriérée. Le CPNU(M) ne montre-t-il pas le contraire, par son action : que les communistes peuvent gagner à la révolution toutes les classes ou au moins la plupart des classes des masses populaires (...) ?

B. Au début, il y a toujours un petit groupe de militants conscients qui lancent le processus révolutionnaire. L’idée que sans préparer une base de masse forte aucune lutte révolutionnaire ne peut être lancée est erronée. Ce n’est pas non plus un processus qu’un groupe minuscule d’activistes révolutionnaires engagés peut accomplir. C’est un processus qui se développe de petit à grand, du simple au complexe, et du partiel à l’entier.
Oui, l’expérience de notre parti l’a clarifié correctement. Au début de la guerre populaire, nous étions seulement 70 dirigeants et cadres engagés à plein temps dans notre parti. La conscience du peuple était très arriérée. Mais notre intervention consciente sur la situation a commencé à changer la situation d’une façon qualitative.
La révolution se développe en spirale. Vraiment, si n’avions fait aucune intervention consciente sur la situation 15 ans avant, la situation actuelle ne serait pas arrivée.

Q. Voulez-vous envoyer un message à tous ceux qui, en Italie, sont impliqués dans la lutte pour « ne pas payer la crise des maîtres », et recherchent une sortie au désastre économique, politique et environnemental dans lequel la bourgeoisie (...) nous a plongés ?

B. Objectivement, la situation devient favorable pour que les révolutionnaires fassent la révolution. L’effort conscient de changer cette situation est le besoin du jour. La crise économique, ces prochains jours, est sûre de mener à une crise politique dans l’ordre mondial impérialiste. Et le désastre politique et environnemental que la bourgeoisie engendre ont provoqué une augmentation de la haine des masses laborieuses contre le système. Elle a certainement créé une base objective sur laquelle la révolution peut faire un pas en avant.

Sur le terrain : Révolution ou réforme ?

Le 28 mai, à la dernière minute, peu avant minuit, un accord est intervenu entre les principaux partis, pour prolonger d’un an le mandat de l’Assemblée Constituante, à condition que le premier ministre démissionne et qu’un nouveau gouvernement soit constitué avec les maoïstes. Mais le premier ministre refuse de démissionner... « La situation est complexe, mouvementée, il est impossible de prévoir ce qui peut arriver. Le régime est au bord d’une crise totale de légitimité. Des explosions de révolte, voire une révolution, peuvent surgir à n’importe quel moment. » (Eric Ribellarsi, au Népal, le 6 juin – MAOIST_REVOLUTION).

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