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Iran : déclaration du comité central du PCI-MLM*

Partisan N°231 - Octobre 2009

Nous publions ici un résumé. L’intégralité de la déclaration est disponible en anglais sur le site sarbedaran.org : http://www.sarbedaran.org


Avec la fraude électorale et l’affrontement entre factions, la République Islamique d’Iran est plongée dans une crise de légitimité sans précédent. Sur fond de contradictions sociales aiguës et de haine profonde de la République Islamique, les aspirations révolutionnaires des masses populaires ont fait un bond et peuvent déboucher sur une crise révolutionnaire. Il était clair depuis le début que la situation serait chaude avec ces élections. Mais personne n’avait imaginé une telle ampleur.
L’éclatement des divisions au sein du pouvoir (qui ne pouvait plus gouverner comme avant) a déclenché l’explosion du peuple.
Ces luttes intestines au sommet portent sur comment gouverner et maintenir le régime.
Une faction croit que sans réformes du régime, il va s’effondrer. Une autre considère ces réformes comme le début de la fin du régime. Cette divergence politique, apparue lors de l’élection de Khatami en 1997, est le coeur de leurs divisions.

DEUX CONTRADICTIONS, DEUX FORCES DIRIGEANTES.

La situation est formée par deux contradictions : celle entre la majorité du peuple et le régime, et celle au sein même des réactionnaires. Les opportunités d’un changement radical et révolutionnaire est en germe dans la première force. Mais la seconde force, tout en affaiblissant le régime, produit aussi des illusions dans les masses sur la nature du combat des différentes factions, notamment les réformateurs.
Aussi, plus le peuple comprendra la nature de l’affrontement interne à la classe dirigeante, moins ils se laissera récupérer.
Plus il comprendra leurs points faibles et sa propre force, moins il sera effrayé par l’absence de dirigeants bourgeois et commencera à organiser sérieusement et en conscience les rangs de femmes, de jeunes, de travailleurs et autres exploités. Mais cela ne se fera pas spontanément sans l’intervention des communistes.
La crise actuelle peut avoir plusieurs issues. Répression sanglante, réconciliation nationale (sur le dos du peuple), guerre civile entre deux factions, ou l’élévation d’un esprit révolutionnaire dans les masses et la propagation de ce soulèvement.

LE MOUVEMENT NE FAIT QUE COMMENCER.

La contradiction entre les masses opprimées et la République Islamique d’Iran s’approfondit. Mais les masses qui portent le plus lourd fardeau de sang dans les combats n’expriment pas complètement leur espoirs et aspirations. Les tendances bourgeoises dans les masses ont encore la haute main. Etre à la remorque des réformateurs ou de la vague verte (alliance autour de Moussavi) est le plus grand danger. Tout le mouvement ne soutient pas Moussavi mais beaucoup pense que soutenir la vague verte prépare un changement de fond. C’est une dangereuse illusion. La bourgeoisie libérale, comme les forces nationales religieuses (le parti de Chirine Ebadi) et la majorité Feddayin et Tudeh (parti communiste) et une partie de l’opposition « de gauche » se sont unis dans la vague verte. Ils tentent de canaliser les slogans simplement pour changer la clique au pouvoir. Ces forces veulent intégrer l’appareil du régime et gagner des privilèges en appelant cela la « liberté » pour l’ensemble de la société.
Les comunistes révolutionnaires doivent avancer l’objectif de la révolution comme slogan mais aussi dans l’organisation des masses révolutionnaires. Une lutte qui a commencé comme une guerre entre réactionnaires peut être retournée en une guerre des masses contre le régime.

Le 28 juin 2009
* Parti communiste d’Iran, marxiste-léniniste-maoïste

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