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Quémander la reconnaissance de l’impérialisme, c’est trahir le peuple palestinien !
Déclaration de l’OCML VOIE PROLETARIENNE
Le 23 septembre 2011, l’Autorité palestinienne a présenté au Conseil de sécurité une demande de reconnaissance d’un Etat palestinien. L’OCML VOIE PROLETARIENNE considère que cette démarche, qui se situe dans la continuité des accords d’Oslo, est comme eux une illusion et une impasse.
Dix huit ans après les accords, le nombre de colons a triplé dans les territoires occupés en 1967. L’Autorité palestinienne n’a aucune souveraineté sur les territoires qu’elle est censée administrer. Israël lui sous-traite seulement la police interne. Discrédités, l’Autorité palestinienne ainsi que les bourgeois et bureaucrates palestiniens dont elle est l’émanation, sont menacés par le vent de révolte qui secoue les masses arabes. Ils tentent par cette opération de reconquérir une certaine légitimité populaire tout en défendant leurs intérêts.
Cette reconnaissance ne ferait pas avancer les droits nationaux et sociaux du peuple palestinien, comme le droit au retour des réfugiés. Elle ne ferait que légitimer à nouveau la partition de la Palestine et sa colonisation sioniste. Avec le risque d’une expulsion des arabes « citoyens d’Israël », si la reconnaissance d’un tel Etat par l’ONU avait pour contre partie, comme le souhaitent les sionistes, d’officialiser Israël en tant qu’Etat des seuls juifs
Obama promettait il y a un an de soutenir la reconnaissance d’un Etat palestinien. Aujourd’hui, il oppose son veto à celle-ci. Compter sur l’appui des impérialistes comme l’a fait l’Autorité palestinienne est donc vain. De plus, elle doit en rabattre sur ses ambitions pour garder ses « appuis ».
Depuis un an, les révoltes des peuples arabes ont ébranlé l’ordre impérialiste régional. C’est la cause du revirement politique d’Obama. Cette reconnaissance qui était acceptable dans un contexte où Israël pouvait compter sur l’attitude complice de dictateurs arabes, valets de l’impérialisme, ne l’est plus aujourd’hui. La démocratie dans les pays arabes est une menace pour le sionisme. La réplique du peuple égyptien à l’attaque par les sionistes de soldats dans le Sinaï montrent combien est forte parmi les masses arabes l’hostilité à l’occupation de la Palestine. Dans cette zone instable, Israël reste donc pour les USA leur principal pion et doit être ménagé.
Toute la bourgeoisie française s’est aussi opposée à cette « reconnaissance ». Sarkozy se dit favorable à un statut « d’Etat observateur, avec renoncement à poursuivre Israël devant la cour pénale internationale » pour fait de colonisation. Des députés de l’UMP comme du PS ont signé une pétition allant dans le même sens. La bourgeoisie française comme celles de l’Union européenne, premier financeur de l’Autorité palestinienne, partagent des intérêts importants avec Israël.
La perpétuation du « processus de paix » couvre une guerre de conquête, bien réelle, par les sionistes, des terres palestiniennes qu’ils n’ont pas prises en 1948. Face à cette agression permanente de « son peuple », l’Autorité palestinienne n’est pas prête à sacrifier ses propres intérêts. Elle ne va pas dénoncer la mascarade de ces négociations ni s’opposer à la colonisation de la Palestine. Elle y perdrait ce qui la fait vivre, les « aides » de l’Europe et des ONG.
La lutte pour un Etat palestinien sur tout le territoire de la Palestine historique, démocratique et laïc, débarrassé des séquelles politiques et économiques du sionisme, suppose de rompre avec ces « processus de paix ». Pour vaincre dans son combat le peuple palestinien aura besoin de la solidarité internationale. Mais il ne peut pas compter sur celle des Etats impérialistes, pas plus des USA que de l’Europe. La réaction de ces derniers face à l’initiative conciliatrice de l’Autorité palestinienne, en apporte à nouveau la preuve de façon éloquente.
La solidarité à construire est celle des peuples et des travailleurs, arabes ou non, qui partout dans le monde se trouvent confrontés aux mêmes ennemis, et partagent la même volonté d’en finir avec l’oppression nationale et sociale, avec l’exploitation capitaliste, avec la domination impérialiste.
Solidarité avec la lutte du peuple palestinien pour un Etat démocratique et laïc sur toute la Palestine historique !


