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Questions/Réponses sur la vaccination et le Pass sanitaire

A VP, que pensez-vous des vaccins contre la Covid-19 ?

Nous pensons qu’il est important de se faire vacciner. Nous ne nous vaccinons pas pour faire plaisir à Macron, nous nous vaccinons pour nous protéger, et pour protéger les plus faibles d’entre nous qui ne le peuvent pas : les cancéreux, les personnes allergiques à certaines substances présentes dans les vaccins, et plus généralement toutes les personnes "immunodéprimées". C’est la seule solution pour sortir de cette épidémie. La vaccination n’est efficace que si elle couvre la plus grande part possible de la population.

Avec le recul de plusieurs milliards de doses injectées dans le monde depuis plusieurs mois, nous savons que les vaccins sont une arme efficace contre le virus. Ils préviennent le développement de formes graves de la maladie. Ils réduisent le risque de transmission du virus. Nous savons aussi que les effets indésirables sont négligeables, et que les effets secondaires graves sont très rares. La balance "bénéfice-risque" penche incontestablement en faveur de la vaccination. C’est un constat scientifique général, dans tous les pays du monde, chez les médecins et chercheurs, quels que soient leurs liens avec les gouvernements et les entreprises pharmaceutiques. Les "experts" qui prétendent le contraire sont très minoritaires, ne présentent aucune démonstration sérieuse, et sont le plus souvent animés par des idéologies obscurantistes et des délires fumeux.

Pourquoi une telle défiance dans ce cas ?

Nous pensons que dans une société où notre santé ne serait ni entre les mains de monopoles capitalistes, ni de celles d’experts qui nous prennent de haut, il n’y aurait sûrement pas une telle défiance vis-à-vis de la vaccination. Dans une société où la population serait actrice des choix de santé publique, il n’y aurait pas de raison de se méfier de décisions bureaucratiques venues d’en haut. Dans le domaine de la vaccination aussi, nous avons raison de nous soucier de transparence et de faire preuve de prudence. Les doutes et les questions des uns et des autres sont légitimes.

Les entreprises pharmaceutiques sont des capitalistes comme les autres, intéressées avant tout par le profit. Pour nous vendre leurs produits, elles sont capables de mentir coûte que coûte sur leurs dangers potentiels. On se souvient des scandales du Médiator, de la Dépakine. Nous devons nous battre pour la transparence de l’industrie pharmaceutique, pour des contre-expertises indépendantes, en nous méfiant de la logique capitaliste des laboratoires.

Les choses seraient bien différentes dans une société dirigée par notre classe, pour l’intétêt du plus grand nombre, Une société basée sur le partage, l’entraide et la coopération. Chacun comprendrait alors aisément la nécessité de s’effacer devant l’intérêt commun.

Alors, vous soutenez l’obligation vaccinale ?

Nous ne sommes pas contre l’obligation vaccinale par principe. La vaccination générale a permis d’éradiquer des maladies mortelles. C’est comme s’arrêter aux feux rouges : on le fait pour se protéger mais aussi pour protéger les autres. Pour que cela soit efficace, tout le monde doit s’y plier. Si il s’agit de sauver des vies, la contrainte peut se justifier.

Mais nous sommes opposés à la manière de faire bourgeoise et bureaucratique du gouvernement. La campagne de vaccination elle-même a été bâclée, avec pendant des mois de grandes difficultés à trouver des rendez-vous, l’obligation de se rendre dans des vaccinodromes loin de chez soi. Même chez ceux qui souhaitent se faire vacciner, combien y parviendront avant le mois de septembre ? La moindre des choses, ce serait de permettre la vaccination sur les lieux de travail pendant les heures de boulot ou dans nos quartiers, de supprimer le jour de carence pour nous permettre de nous reposer après la seconde dose. Si le souci principal du gouvernement était notre bien-être, il se préoccuperait d’abord de la manière de faire progresser effectivement la vaccination en organisant un accès gratuit, simple et universel, au lieu de nous fliquer. Et dans ce cas, la contrainte ne serait peut-être pas nécessaire.

Donc vous vous opposez au Pass-sanitaire ?

Oui, il y a de quoi être encore un peu plus en colère. En plein milieu de l’été, on nous annonce qu’il faudra se faire vacciner pour profiter de nos vacances. Et on nous menace de licenciement si ça n’est pas fait à la rentrée. Les personnes malades ne pourront plus accéder aux soins sans ce Pass. Les enfants non-vaccinés seront privés de piscine. Depuis le début, le gouvernement gère cette épidémie de manière policière, brutale, contradictoire. Il nous a aussi menti à propos des masques, du risque de contamination en lieu-clos. Il a laissé les patrons nous faire bosser dans les pires conditions.

Alors le Pass-Sanitaire, c’est non ! Ce n’est pas à nous de payer pour une politique sanitaire désatreuse dont nous ne sommes pas responsables. Les soignants, surexploités depuis le début de l’épidémie, qui ont eux aussi compté leurs morts de la maladie, deviennent d’un coup des bouc-émissaires.

Nos vies sont déjà réglées par la contrainte de l’exploitation que nous subissons au travail en tant que prolétaires. Les horaires décalés le travail en équipe et de nuit, les cadences qui nous détruisent au fil des ans, la pression des chefs, le temps contraint qui ne nous laisse au mieux que le temps de nous reposer et rien d’autre. Mais c’est aussi la contrainte que nous subissons au quotidien dans nos quartiers populaires où on manque de tout. Pas assez de médecins et de structures médicales, donc contraints d’attendre des mois pour nous faire soigner ; pas assez d’écoles et d’enseignants, donc contraints aux classes surchargées, à l’éducation au rabais et à l’échec scolaire, pas assez de bureaux de poste, d‘agences pôle emploi, donc contraints d’attendre des heures pour la moindre démarche... Nous en avons marre !

Nos libertés sont-elles en danger ?

Mettre en avant la "liberté individuelle" pour refuser la vaccination, c’est être indifférent au sort des plus faibles d’entre nous. La Covid-19 a tué bien plus chez les prolétaires de Seine-Saint-Denis que chez les bourgeois des Hauts-de-Seine. Elle a décimé les plus pauvres au Brésil ou en Inde. Les exploités et les opprimés sont les premières victimes de cette épidémie, et nous devons agir dans le sens de la solidarité en nous vaccinant. Se faire vacciner, c’est faire passer l’intérêt collectif d’abord, contre l’individualisme.

Comment convaincre le plus grand nombre de faire passer l’intérêt collectif que représente la vaccination devant son intérêt personnel dans la société actuelle qui ne cesse de promouvoir le chacun pour soi, la compétition et la réussite individuelle ? D’une certaine façon, la contrainte s’impose à ce gouvernement comme aux autres avant lui, tous ceux qui gèrent les affaires du capital et défendent les intérêts particuliers de la bourgeoisie contre nos intérêts, les intérêts de l’écrasante majorité. Dans tous les domaines de nos vie, l’Etat qui représente les intérêts communs de la bourgeoisie doit nous contraindre pour maintenir la cohésion d’une société que la logique capitaliste (concurrence, anarchie de la production, individualisme) met à mal en permanence.

Par contre, nous devons être vigilants à la défense de nos libertés démocratiques collectives, qui sont rognées d’année en année par les gouvernements bourgeois. "L’Etat d’exception" a tendance à devenir la règle. Jusqu’à maintenant, c’était sous prétexte de lutte contre le terrorisme. Et pourquoi pas demain sous celui de lutte contre la pandémie ? Le renforcement de la répression de l’Etat s’accomplit dans tous les domaines de notre vie. Pourquoi ? Parce que soumise à la crise capitaliste, à la guerre économique mondialisée, notre bourgeoisie a besoin de restructurer. Et pour cela, il lui faut réprimer les révoltes et les résistances.

Aujourd’hui, les bourgeois sont en proportion bien plus vaccinés que les prolétaires. Il est donc clair que la bourgeoisie ne cherche pas à nous empoisonner. Au contraire, elle nous veut sur pied pour nous remettre au boulot, pour relancer la grosse machine du capitalisme mondialisée enrayée par la pandémie. Macron l’a dit : dès que l’épidémie sera maîtrisée, il y aura une nouvelle réforme des retraites pour nous faire bosser plus longtemps. La bourgeoisie se soucie de notre santé, mais de la même manière qu’on se soucie de la santé des poulets en batterie : pour le profit. Le bien-être des prolétaires, lui, peu importe. Les Capitalistes ont besoin de nous en bonne santé tant que nous sommes exploitables. Mais, en même temps, ils veulent dépenser le moins possible pour cela. Comme les autres, ce gouvernement a organisé la pénurie de soins, les suppressions de lits dans les hôpitaux. C’est le principe du "lean-management" et du flux tendu appliqué au système de santé publique !

Vaccination gratuite, universelle et accessible !

Non au Pass-sanitaire, non au régime de répression permanente de la bourgeoisie !

Reprenons le contrôle de notre santé des mains des Capitalistes et de la Police !

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