Actualité > 17 octobre 1961 : ni oubli, ni pardon !

17 octobre 1961 : ni oubli, ni pardon !

Déclaration

Depuis 1981, nous manifestons chaque 17 octobre pour faire éclater la vérité, pour que ne soit pas oublié le 17 octobre 1961 : le plus grand massacre d’ouvriers à Paris depuis la Commune. Ce jour-là, le FLN manifeste pacifiquement pour la levée du couvre-feu imposé aux Algériens. Maurice Papon, alors préfet de Paris, ordonne une répression policière d’une grande violence qui fait des centaines de morts et de disparus.

Il a fallu attendre l’année dernière pour que l’Etat français avec Hollande reconnaisse publiquement les faits, sans assumer réellement aucune responsabilité.
Idem pour les morts de Charonne : Delanoë a inauguré en 2007 une place du « 8 février 1962 ». C’est donc cela le « changement » ? Après un Sarkozy chantre de « l’anti-repentance » et des « bienfaits de la colonisation, après les déclarations de Marine Le Pen sur la « culpabilité permanente » et les « criminels du FLN » ? On voudrait nous dire quoi ? Que « faute avouée doit être à moitié pardonnée » ? Allez au passage, une ou deux déclarations sur le massacre de Sétif et les essais nucléaires au Sahara des années 60 et puis basta ? Tenter une « pacification » de l’histoire et de la mémoire, pour préserver la signature des contrats du gaz et du pétrole et sauver les intérêts de l’impérialisme ?
En 1981 nous écrivions déjà : « le PS parle de « célébrer les morts » de la guerre d’Algérie, il cherche à faire l’unité de tous, colons et anticolonialistes. Il veut noyer tout le monde dans une unité nationale mensongère. » La seule unité qui compte pour nous, c’est l’unité de la classe ouvrière, certainement pas l’union avec nos exploiteurs derrière un drapeau.
Se souvenir du 17 octobre 1961, c’est s’informer et comprendre ce qui s’est passé à l’époque, pour que toute la vérité soit connue, pour rendre justice aux combats des noyés de 1961. Mais il ne s’agit pas seulement d’un « devoir de mémoire », le colonialisme et le racisme, ce n’est pas du passé.
En 2011, pour le 50ième anniversaire, nous écrivions : « les prolétaires ne meurent plus sur le pavé parisien ou noyés dans la Seine. Chassés de leur pays par l’ordre impérialiste, beaucoup meurent en mer, sans susciter plus d’indignation que les noyés du 17 octobre. »

Ce 17 octobre 2013, nous ne pouvons oublier les morts de Lampedusa, ni l’hypocrite indignation des vrais responsables. Ce 17 octobre nous sommes encore là, pour demander réparation de tous les crimes des impérialistes, et de la spoliation des peuples qui continue.
Il n’y aura ni justice, ni paix pour les prolétaires tant que l’impérialisme règnera. La mémoire du 17 octobre 1961, de ceux et celles qui ont lutté et péri, vit dans nos combats !

Pour l’unité de la classe ouvrière, multinationale et internationale
Non aux guerres impérialistes de la France
Non à la fermeture des frontières
Régularisation de tous les sans-papiers
Égalité de tous les droits politiques et sociaux
Solidarité des peuples dans la lutte contre l’impérialisme

Télécharger au format PDF
Soutenir par un don