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Elections municipales – Déclaration de l’OCML Voie Prolétarienne, mars 2014

Déclaration

Les élections municipales font les titres des médias depuis des mois. C’est un événement important pour tous les partis bourgeois, de l’extrême-droite à la gauche. Mais pour nous, les ouvriers et les classes populaires, y a-t-il un enjeu et lequel ?

 

Les municipalités sont l’échelon inférieur de l’appareil d’Etat. Les maires et conseillers municipaux sont donc les politiciens les moins éloignés du peuple, et ils gèrent un ensemble de domaines qui touchent la vie de tous les jours : l’immobilier, les écoles maternelles et primaires, les centres de santé, de vacances, de sports, les espaces verts, la voirie, la sécurité (police municipale pour les PV, et caméras pour rien !).
Mais une municipalité croule sous les obligations légales – gérer tout ce qu’elle a obligation de gérer en bonne capitaliste. Elle a un tuteur en la personne du préfet qui peut, à tout moment, casser un arrêté municipal, contester une initiative devant le tribunal administratif. Et avec la crise, les municipalités sont de plus en plus pris en tenaille entre l’Etat central qui se désengage, et les besoins des familles prolétaires qui augmentent.
Alors, les élus municipaux font comme les autres politiciens : ils promettent le changement, et quand ils ont, eux, le fauteuil et le fromage, rien ne change. Le clientélisme, pour un logement, une place en crèche, un emploi dans la commune, ou le copinage et la corruption pour décrocher un contrat de travaux, continuent, dans l’alternance.

 

Ce qui est vrai au niveau national l’est aussi au niveau municipal. Les partis de « gauche », qui dénoncent les privatisations et le règne de la finance, confient la gestion des installations sportives ou des cantines à des sociétés privées. Ils dénoncent la précarité et les conditions de travail, mais emploient le maximum de précaires et gèrent le personnel avec le maximum de flexibilité et de mobilité comme n’importe quel DRH, y compris avec le harcèlement ou la répression. Ils critiquent le patronat et la finance, mais font tout pour attirer les « investisseurs » sur leur commune. Ils se disent du côté des travailleurs, mais sacrifient les intérêts des prolos au profit de la petite-bourgeoisie aisée et de ses « minorités visibles ».

 

Pour le vote lui-même, les travailleurs auront différentes attitudes et, à nos yeux, ce n’est pas si grave. D’abord, dans nos villes et nos quartiers, nombreux sont les travailleurs qui n’ont pas de droit de voter. Malgré les promesses répétées du PS depuis 30 ans, les élections locales (encore moins les autres) ne sont toujours pas ouvertes aux résidents étrangers comme cela est déjà le cas dans plusieurs pays européens.
Ensuite, nombreux seront celles et ceux qui, ne voyant plus d’alternative dans l’alternance, ne sont même pas inscrits sur les listes électorales, ou sont inscrits et s’abstiennent. Nous ne saurions leur jeter la pierre.
Nous ne voterons pas pour les représentants de la cogestion capitaliste, à visage humain ou pas. Les conditions locales particulières mèneront peut-être certains à un vote plus ou moins radical à l’extrême-gauche, dans le but d’exprimer une voix populaire. Mais c’est au final sans importance véritable : l’avenir est dans la construction du camp des prolétaires par le soutien actif et concret aux travailleurs en lutte pour l’emploi, le refus des expulsions de mal-logés et des Roms, le soutien au logement social plutôt qu’à l’accession à la propriété, le rejet des mesures sécuritaires répressives, la défense du droit de vote aux étrangers.

 

Notre combat, c’est le combat contre une société de profiteurs. En politique, nous sommes contre les professionnels et experts sur lesquels on se décharge de toute responsabilité collective par un vote. Nous sommes pour les conseils populaires de gestion directe, par quartier et par commune. Ces conseils ne rassembleront pas des citoyens (français) mais des travailleurs (résidents). Leurs délégués sont révocables à tout moment.
Notre combat, c’est celui d’une politique indépendante de l’Etat capitaliste. Cette indépendance politique se construit dans nos syndicats de lutte de classe, dans nos associations, dans un parti.
Nos combat de classe, pour le droit au logement, à des crèches, pour les droits des femmes, pour la santé et l’éducation, pour des papiers pour tous, en défense de la Palestine et des prisonniers révolutionnaires comme Georges Abdallah, etc, passent par des mobilisations collectives, dans des unions locales, dans des associations indépendantes financièrement de l’Etat et des municipalités, avec un accès gratuit aux salles municipales.
Notre combat est aussi celui des personnels communaux, pour que leurs syndicats soient des organisations de lutte des prolétaires, et pas des organisations d’encadrement des travailleurs dirigés par des cadres municipaux comme c’est le cas dans beaucoup de municipalités Front de Gauche avec la CGT, ou dans celles de droite ou PS, avec FO.

La classe ouvrière doit diriger en tout !
Pour résister au quotidien et en même temps construire une perspective nouvelle et révolutionnaire, construisons notre indépendance de classe !

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