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Violences policières : organiser notre colère !

Tract - 16 Novembre 2014

La police tue, la police mutile, la police réprime
400 grenades utilisées la nuit de la mort de Rémi Fraisse à Sivens. Ce n’est pas un accident ! En utilisant de façon systématique des armes de guerre contre les manifestants ou dans les quartiers populaires, l’Etat assume de tuer, de mutiler : 36 personnes mutilées et 4 décès depuis 2004 dues aux diverses grenades ou flashball, 14 mutilés et un mort depuis l’arrivée de Valls et Hollande. Ce ne sont pas des "bavures", des accidents, c’est une politique menée par Sarkozy comme par Hollande !

 

C’est une stratégie politique : en tuer 1 pour en terroriser 100.
Cazeneuve, Valls et Hollande ont menti sur la mort de Rémi Fraisse. Prétendant tout d’abord ignorer la cause du décès, ils ont tenté d’insinuer qu’il aurait porté des produits explosifs. Ils ont fait et feront tout pour couvrir les gendarmes et les CRS.
Mais la vérité finit par émerger : les flics lui ont tiré dans le dos, le tuant sur le coup. Ils s’en sont rendus compte immédiatement et ont tout fait pour dissimuler et le décès et sa cause.
Alors que ceci est connu, pas un flic n’a été suspendu, inquiété par sa hiérarchie, au contraire Cazeneuve leur ministre ne cesse de féliciter les forces de l’ordre.

 

La police tue et nous devrions nous taire. Dès que nous ouvrons notre gueule, nous sommes dénoncés comme "violents".
Ils ont menti pour essayer de limiter la mobilisation. Les manifestations sont interdites dans le seul but de les réprimer et d’isoler ceux qui osent se révolter contre la mort d’un jeune, contre les violences policières. Le pouvoir joue la division : taper fort pour effrayer, dénoncer les méchants casseurs et taper sur tout le monde, y compris les "pacifistes". Des dizaines d’interpellations, une population terrorisée par les lacrymos, voici le bilan des manifs interdites. Mais ils peuvent bien interdire les manifs, fermer les facs, faire passer les lycéens pour des idiots, leurs manœuvres ne font que renforcer la détermination des manifestants qui prenennt chaque jour plus conscience de l’injustice de la répression. Cette politique montre que le PS est avec l’UMP et le FN derrière l’électorat le plus craintif et réactionnaire, contre la jeunesse.

 

Cette stratégie de violence systématique de l’Etat n’est pas une maladresse d’hommes politiques "pas assez de gauche", mais une nécessité politique pour la bourgeoisie dans la crise économique.
Les grands principes démocratiques, c’est bon en période faste. Les "droits de l’homme" c’est bien tant que les intérêts des barons locaux du PS ne sont pas menacés par la mobilisation. Dès que les choses se tendent au niveau économique, l’Etat doit montrer les muscles. Fermez-la, sinon ce sera encore pire. Taisez-vous, acceptez, tendez l’autre joue, sinon on tape. Si vous ne marchez pas droit vous aurez le FN, nous dit la matraque du PS.

 

Pour notre part, nous n’avons jamais cru au "pacifisme". La violence de l’Etat est une de ses caractéristiques : il est même le seul dans la société, dont la violence est "légitime". La dictature du Capital, lorsqu’elle n’arrive plus à s’exercer de façon paisible, lorsque la crise la prive des moyens d’acheter la paix sociale, se fait brutale. C’est cette violence que nous vivons au quotidien : au boulot, les conditions de travail toujours plus dures, les rythmes qui usent, les TMS qui brisent, l’encadrement qui presse comme des citrons, la menace de perdre son boulot. Et pour ceux qui n’en n’ont pas, Pôle emploi qui force à accepter n’importe quoi, on nous explique que nous soigner, nous loger, éduquer nos enfants coûte trop cher et qu’il faudrait y renoncer. Toute cette violence, qui la subit ?

 

Non, nous ne tendons pas l’autre joue, nous ne marchons pas dans la joie du pacifisme et l’illusion d’un capitalisme gentil : le capitalisme est odieux, il révèle chaque jour son vrai visage, celui de l’oppression généralisée, de la répression systématique. Si aujourd’hui l’Etat se fait plus brutal, c’est un aveu de faiblesse de la bourgeoisie. Nous refusons la voie légaliste qui divise "bons" et "mauvais" manifestants, et qui refuse de s’engager pour le soutien aux victimes de la répression, comme le PCF.

 

Mais faiblesse de l’ennemi ne veut pas dire force de notre camp !
Renverser un gouvernement, les tunisiens, les égyptiens ou plus récemment les burkinabé nous l’ont montré, c’est possible. Mais pour venir à bout de ce système, il faudra plus que quelques émeutes de rue ! Il faudra détruire de fond en comble tous les mécanismes de l’exploitation capitaliste, et construire une société basée sur la coopération et l’intérêt général. Cela ne se fera pas uniquement à coup de cocktails molotov, mais avec une organisation capable d’organiser et de protéger efficacement les mobilisations, une organisation consciente du but à atteindre, qui étudie collectivement l’histoire pour ne pas en répéter les erreurs, une organisation qui défende réellement les intérêts et l’indépendance de la classe exploitée !
Alors n’attendons plus : renforçons-nous sur tous les terrains, préparons-nous à assumer l’affrontement, préparons-nous à détruire le capitalisme, construisons notre camp !

Solidarité avec les victimes de la répression : participons au soutien avec les manifestants interpellés, emprisonnés, condamnés !
Constituons des blocs solidaires dans les manifs pour ne pas laisser nos camarades se faire blesser ou arrêter !

Le 16 novembre 2014

 

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