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Air France, Goodyear : dans la société capitaliste en crise, l’Etat d’urgence c’est le lot des prolétaires

Ce mardi 12 janvier, le verdict est tombé dans le jugement contre 8 ex-Goodyear de l’usine d’Amiens Nord : 9 mois de prison ferme pour la séquestration de cadres dirigeants lors de la fermeture de l’entreprise.

Des centaines d’ouvriers envoyés au chômage, beaucoup réduits à la misère, des familles plongées dans les difficultés, une région entière dévastée où l’avenir des jeunes est désormais barré mais ce n’est visiblement pas encore suffisant pour l’Etat qui par la voie du procureur de la république d’Amiens a décidé de maintenir les poursuites et de requérir 2 ans d’emprisonnements dont un an ferme quand bien même la direction de Goodyear a retiré sa plainte. On en voit le résultat, 9 mois d’emprisonnement pour une séquestration sans débordement !

Que des résistances ouvrières soient réprimées, cela n’a rien de surprenant bien sûr et la répression en cours à Air-France est là pour le rappeler : 4 agents au sol licenciés pour faute lourde et envoyés au chômage sans aucune indemnité, 11 mises à pieds de 15 jours sans solde, les badges d’accès retirés, les poursuites au pénal… tout ça pour une chemise déchirée.

A Goodyear comme à Air France, c’est bien plus qu’une séquestration et une chemise déchirée que la justice veut sanctionner.

A Goodyear comme à Air-France, les ouvriers ont fait exploser leur colère pour dire non aux pressions et aux humiliations, non au mépris, non aux licenciements après tous les efforts consentis. Ils ont refusé de se laisser endormir plus longtemps par les beaux discours rassurants de ceux qui décident toujours de tout et rejeté les mesures d’accompagnement bidons. Ils ont décidé de se battre pour sauver leur emploi, avec la détermination de ceux qui n’ont plus rien à perdre. C’est cela que l’Etat, son gouvernement PS et sa justice veulent réprimer.

Avec la crise économique qui s’est étendue à tous les secteurs, de l’automobile à la santé, sur fond de guerre économique mondialisée et de concurrence féroce, les capitalistes n’ont plus de marges de manœuvre, plus de miettes à distribuer. Alors ils sont de plus en plus agressifs et montrent les crocs à la moindre velléité de résistance. C’est pour eux une question de survie, exploiter plus durement que le concurrent pour tenter de se maintenir à flot. Pour ça, ils imposent toujours plus de précarité et de souffrance aux prolétaires qu’ils exploitent et toujours plus de chômage et de misère à celles et ceux dont ils n’ont plus besoin.

Dans la guerre qu’ils livrent aux exploités, les capitalistes peuvent déjà compter sur tout un éventail de dispositions anti-ouvrières : la réforme des retraites, l’ANI, le pacte de responsabilité, la nouvelle convention d’assurance chômage, les lois Macron et Rebsamen. Un arsenal qui se trouve encore renforcé après les attentats de Paris et l’Etat d’urgence permanent qu’Hollande et Valls veulent nous imposer. Ils détournent notre aspiration légitime à vivre à paix et au prétexte de sécurité, interdisent les mobilisations sociales. Ils focalisent notre attention sur des débats idéologiques réactionnaires et en profitent pour réécrire le code du travail et réformer le droit d’asile.

Nous dénonçons ces nouvelles attaques contre les droits des travailleurs et soutenons les victimes de la répression sociale. A bas la justice de classe.
Face à la brutalité de l’exploitation, la colère des prolétaires est légitime. Nous soutenons les luttes ouvrières pour la défense intransigeante de l’emploi. Dans ce combat, on ne peut compter que sur nous-mêmes, il faut se regrouper, créer des collectifs de résistance, organiser la solidarité.

Mais pour mettre fin à ce système d’exploitation et d’oppression, pour travailler tous, moins et autrement, c’est toute la société qu’il faut changer. Il faut s’organiser, transformer notre colère en volonté consciente de prendre nos affaires en mains pour construire un avenir débarrassé de tous les exploiteurs.

OCML Voie Prolétarienne, le 12 janvier 2015

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