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20ème anniversaire de l’occupation de l’église St-Bernard : vive la lutte des sans-papiers, vive les luttes du prolétariat immigré !

Le 23 août 2016, nous commémorons l’anniversaire de l’expulsion des 300 sans-papiers, hommes, femmes, enfants, qui occupaient l’église St-Bernard à Paris pour faire reconnaître leurs droits. Ce fut, en 1996, l’étincelle d’une grande mobilisation et de nouvelles solidarités, politisant au passage toute une génération de militant-es antiracistes et anti-impérialistes en France.

 

Les travailleuses et travailleurs sans-papiers sont parmi ceux et celles, qui, par leur abnégation, leur courage, leur intransigeance, montrent l’exemple à l’ensemble du prolétariat de France. Et cela malgré la précarité, malgré la répression patronale et policière intense, et aujourd’hui la criminalisation de l’immigration sous le régime de la lutte anti-terroriste, et la militarisation des frontières.

 

Ils font face à des gouvernements qui, de Droite comme de Gauche, appliquent une politique anti-ouvrière, au service du patronat, dont les sans-papiers, au cœur des couches les plus précaires et méprisées du prolétariat, sont parmi les premières cibles.
Ils subissent la politique xénophobe des gouvernements, de Droite comme de Gauche, qui donnent des gages à l’électorat raciste pour mieux masquer les causes profondes de la crise de l’impérialisme français.

 

Le prolétariat de France, de tout temps, a trouvé au sein de sa fraction immigrée ses éléments parmi les plus combatifs et courageux. Souvenons-nous des Allemands et des Polonais de la Commune ; des héroïnes et héros antinazis de la FTP-MOI ; des travailleurs algériens qui se sont battus pour l’indépendance de leur patrie. Souvenons-nous des grèves de l’automobile dans les années 1980, lorsque les OS immigrés se placèrent à l’avant-garde de la lutte contre les restructurations capitalistes. Et, de tout temps, ils ont trouvé face à eux non seulement la Bourgeoisie, mais également les pseudo-représentants des intérêts de la classe ouvrière, les réformistes chauvins des partis de gauche en réalité au service du Capital, qui les ont calomniés.
Ce sont aussi les leçons de 1996, où s’affrontaient déjà deux voies dans la lutte. La voie réformiste, du cas par cas, du tri, de l’immigration « choisie » amenant dans l’impasse de la cogestion avec la bourgeoisie et entretenu des illusions notamment vis-à-vis du Ps ou de sa gauche. Et la voie révolutionnaire, cherchant à construire l’unité des exploités, l’égalité des droits et la libre circulation.

 

Par leurs luttes, les travailleurs immigrés ont à chaque fois ébranlé le consensus chauvin impérialiste dans lequel la bourgeoisie veut embrigader la classe ouvrière française.

 

En plus de subir, en général, encore plus fortement l’exploitation capitaliste, ils subissent une oppression raciste quotidienne et structurelle, légale ou tolérée, de la part de l’Etat, au travail, dans leur quartier. Cette oppression est inséparable du pouvoir de la bourgeoise, inséparable du fait que la France soit un pays impérialiste qui participe à l’oppression des peuples du monde.

 

Dans les quartiers populaires, Policiers et Gendarmes bénéficient d’une impunité totale pour harceler, mutiler et même assassiner les vieux comme les jeunes, avec souvent le racisme sous-jacent. Le meurtre d’Adama Traoré n’est malheureusement ni le premier, ni le dernier exemple de ce genre. Nous exigeons la vérité et la justice pour Adama comme pour tous les autres.

 

Ces dernières semaines, une offensive raciste contre ceux identifiés comme Musulmans, les maghrébins en premier lieu, a pris pour prétexte le port du « Burkini » sur les plages. Des maires au gouvernement, de Droite comme de Gauche, les politiciens bourgeois tous ont encouragé le racisme dans cette affaire, allant jusqu’à stimuler et développer des agressions racistes. Nous devons dénoncer cela, et défendre le droit démocratique des femmes et des hommes à se vêtir comme ils le souhaitent, en ville comme à la plage, au-delà de la question religieuse, et dénoncer les arrêtés anti-burkini comme des provocations racistes.

 

Les travailleurs sans-papiers montrent l’exemple, oui, mais ils ont aussi besoin de la solidarité de classe du reste de la classe ouvrière. Ils ont besoin que nous luttions contre l’individualisme, le racisme, l’esprit de concurrence entre prolétaires. On ne s’en tirera pas sans cette solidarité, on ne s’en tirera pas sans l’égalité des droits.

 

L’OCML Voie Prolétarienne rappelle qu’elle soutient les revendications légitimes des sans-papiers et des travailleurs immigrés en général, qui devraient être aussi les revendications du mouvement ouvrier dans son ensemble  :

 

Liberté de circulation et d’installation pour tous et le respect du droit d’asile ! Régularisation globale de tous les sans-papiers de plein droit ! Egalité totale des droits entre Français et Etrangers ! Abrogation des lois racistes ! Vérité et Justice pour les victimes de crimes policiers !

 

OCML Voie Prolétarienne, le 22 août 2016

 


- Manifestation à l’appel de l’Union Nationale des Sans Papiers : Samedi 27 août 2016
Départ 14 heures - Place de la République en direction Église Saint-Bernard (Paris)

 

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