Actualité > Le droit à l’éducation, pour l’émancipation !
Le droit à l’éducation, pour l’émancipation !
Manifestation - Aubervilliers
Des Algeco à Henri Wallon à la place du 6ème collège fantôme…
Voilà ce qu’on nous propose pour nos jeunes, pour leur avenir… Voilà dans quelles conditions les enseignants vont devoir travailler.
Mais « nous valons mieux que cela » ! Nous ne valons pas moins que l’éducation à Paris, alors pourquoi l’Etat consacre-t-il 47% de moins à l’éducation dans le 9.3 qu’à Paris, selon le rapport très officiel de la Cour des comptes ?
Sélection, Education de classe. Pour les bourgeois, ceux qui nous dirigent dans les administrations et les ministères, les enfants d’ouvriers, de prolétaires, de chômeurs n’ont pas besoin d’éducation. Juste le basique, savoir lire et écrire pour former la réserve de précaires, de chômeurs pour tous les petits boulots à venir, au jour le jour, au gré des exigences des employeurs, selon les besoins du capitalisme, de plus en plus flexible, précaire, mouvants. Quel bel avenir !
A Aubervilliers, près d’un quart des jeunes sont inactifs ou sans emploi. Seulement bons à tenir les murs des cités, à galérer entre petit boulot et chômage.
L’éducation, c’est le socle de l’avenir. Pas forcément pour « réussir » dans une société d’exploitation, de précarité et de misère, mais parce que c’est l’éducation qui forge des adultes, qui permet la réflexion, les choix, les engagements – y compris (et surtout) politiques.
Pourquoi les sans-papiers du squatt rue Schaeffer ont-ils pris comme première décision d’ouvrir une école d’alphabétisation ? Parce qu’ils savent que l’éducation, c’est l’émancipation. Ils savent que savoir lire, écrire, réfléchir, connaître l’histoire, l’économie, la démarche scientifique, comprendre la politique, c’est le moyen de ne pas être manipulés, c’est le chemin de la libération individuelle et collective.
Il en est de même pour les jeunes. A Aubervilliers comme à Paris, ils ont le droit à une éducation de qualité, pour former de vrais adultes réfléchis, pour leur donner les moyens de réfléchir à leur avenir, pour comprendre leur vie, et donc la nécessité de combattre ce système qui nous maintient dans l’esclavage de l’ignorance.
Les capitalistes ne veulent surtout pas de jeunes, d’ouvriers, de travailleurs, français ou immigrés, avec ou sans papiers, qui soient conscients, qui réfléchissent. Ils ne veulent que des zombis qui travaillent sans réfléchir, qui acceptent tout sans broncher. Là encore, les camarades sans-papiers du squatt Schaeffer sont là pour nous montrer l’avenir qu’on nous prépare à tous, précaires, flexibles, dans le BTP, la restauration, le gardiennage ou ailleurs !
Alors, le 6ème collège, des enseignants en nombre suffisant, ils s’en moquent tous malgré les beaux discours, au département comme à la Mairie ou au Rectorat… On n’est pas à Auteuil ou Levallois !
Voilà le sens de notre combat.
L’éducation pour l’émancipation des jeunes, des travailleurs – quelle que soit l’origine. Une libération pour notre classe, celle des exploités, nous les travailleurs du 9.3. Une éducation de réflexion, de tolérance, d’égalité quelle que soit l’origine, la religion, les papiers.
Une éducation qui revendique au minimum les mêmes moyens qu’ailleurs – c’est bien le moins.
Le 6ème collège, on y a droit, on va l’arracher ! Les Algeco, on n’en veut pas !
L’éducation c’est l’émancipation !
Les sans-papiers de Schaeffer veulent l’émancipation, les jeunes aussi !
Non à l’expulsion du squatt Schaeffer ! Des papiers pour tous !
Oser lutter, oser vaincre !
Tract de l’OCML VP Aubervilliers - 14 janvier 2017