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Nos identités sont politiques - Trans pédé biEs gouines à l’offensive !

Manifestation - Toulouse

Le 28 juin 1970 ont lieu les premières Marches des Fiertés à Los Angeles et New-York en mémoire des émeutes de Stonewall qui s’étaient déroulées un an auparavant. Émeutes contre la répression étatique et policière où trans, pédés, putes, gouines, sans papièrEs et personnes non-blanches se sont organisées ensemble face aux forces de l’ordre. Bien que la marche des fiertés ait depuis pour but de commémorer ces événements, on peut constater que ces dernières décennies le milieu institutionnel a une fâcheuse tendance à réécrire notre histoire. En effet, les noms de Marsha P. Johnson, une femme trans noire artiste drag queen, connue pour avoir été une des premières à lancer un pavé à Stonewall et celui de Sylvia Rae Rivera, autre femme trans qui
dénonçait les abus transmisogynes, que ce soit dans "straight land" ou au sein de la communauté LGBT, basculent peu à peu dans l’oubli.

Cette réécriture de notre histoire n’est pas anodine quand on voit tout ce que vivent actuellement les minoriséEs dans le monde.

Aux USA, depuis le début de l’année 2017, la situation des personnes trans, la plupart du temps non-blanches, se détériore. On les oblige, dans certains états, à aller dans les toilettes du genre assigné à leur naissance dans les lieux publics.
En Russie, depuis de nombreuses années, le régime réactionnaire se montre de plus en plus répressif envers la communauté LGBT, que ce soit à travers des lois interdisant tout acte de "propagande" homosexuelle, avec l’interdiction pour les transexuelLEs et les travestiEs de conduire une voiture, ou la complaisance des autorités face à des violences de groupes d’extrême-droite.
Le résultat c’est la montée des violences LGBT-phobes, l’impunité policière face à la torture et la détention de notre communauté ainsi qu’une contamination au VIH/sida exponentielle et galopante.
Depuis le mois d’avril 2017, les autorités tchétchènes orchestrent la répression des homosexuels, les arrêtant et les torturant, alors que le président tchétchène, Ramzan Kadyrov, entend exterminer
la communauté LGBTQI au plus vite.

En France, la situation des personnes LGBT n’est pas aussi rose qu’on le souhaiterait.
La PMA pour touTEs n’a toujours pas été adoptée.
Le changement de sexe à l’état civil pour les personnes trans est complètement bloqué depuis novembre 2016 et il sera toujours soumis au regard d’unE juge, tandis que le changement de prénom, désormais possible en mairie, fait face à de nombreux
blocages de la part des maires et des officierEs d’Etat Civil, perpétuant ainsi la pathologisation des personnes trans.
Les travailleuRses du sexe subissent une précarité, des violences, une insécurité renforcées par la loi de pénalisation des clients adoptée en avril 2016.
Alors que l’Europe a condamné la France sur la question des mutilations imposées aux enfants intersexuéEs, ces opérations non vitales et non consenties ont toujours lieu, les bourreaux restent libres et les victimes ne sont pas dédommagées.
Les HSH (hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes) se voient toujours refuser la possibilité du don du sang s’ils ne respectent pas une abstinence d’un an.
Cette année les personnes LGBT en France subissent des violences diverses : Zak Ostmane, militant gay algérien réfugié en France, est séquestré et violé dans un hôtel à Marseille, le 5 avril la militante trans Emilie Dauby est agressée par un motard devant le centre LGBTQI du quartier du Marais à Paris.
Sans oublier l’homophobie, la lesbophobie et la transphobie au quotidien renforcées par des discours rétrogrades et contre l’égalité des droits du nouveau président Macron et nombre de ses ministres (Darmanin, Collomb etc.) en passant par des émissions de TV comme celle de l’homophobe Cyril Hanouna.

N’oublions pas que nos communautés ne sont pas exemptes d’oppressions et de rapports de dominations : racisme, antisémitisme, islamophobie, follophobie, sexisme, sérophobie,
LGBTQIphobies... De plus en plus de personnes cèdent aux sirènes du nationalisme et de l’extrême droite !
Plus largement, nous vivons dans un état d’urgence permanent depuis novembre 2015, et le président élu vient de nouveau de demander sa prolongation jusqu’en novembre. En sortirons-nous
un jour ? Cet état d’urgence est la parfaite excuse pour criminaliser nos luttes, et même tenter de nous invisibiliser et nous faire taire. On l’a vu à Toulouse où la marche des fiertés a failli ne pas avoir lieu dans les conditions habituelles, la mairie menaçant de nous excentrer et de faire payer des conditions sécuritaires ahurissantes à l’association organisatrice de l’événement.

Cette situation ne peut plus durer !
C’est pourquoi nous exigeons :
- la PMA pour touTEs sans discrimination de l’orientation sexuelle et/ou de genre, et/ou de la nationalité
- le changement d’état civil démédicalisé, libre et gratuit sur simple déclaration en mairie pour les personnes trans
- la régularisation de touTEs les sans papièrEs et libre circulation et installation pour touTEs
- l’autorisation des soins funéraires pour les personnes séropositives au VIH et aux hépatites
- la décriminalisation des travailleuses et travailleurs du sexe
- l’arrêt des mutilations sur les personnes intersexes
- un système de santé gratuit, inclusif, sans jugement, respectueux des identités de genre et/ou des orientations sexuelles
- l’ouverture du don du sang aux HSH
- la mise en place d’un réseau de soutien international pour les personnes LGBT en Tchétchénie et ailleurs

Refusons de nous rendre invisibles !
Soyons fièrEs des multiplicités de nos identités et de leurs expressions !
Ne laissons plus personne porter atteinte à nos libertés, à nos corps, à nos désirs, à nos identités, à nos amours !
Refusons de nous taire ! Soyons en colère ! Passons à l’offensive !

NOS IDENTITES SONT POLITIQUES TRANS PÉDÉ BIES GOUINES À L’OFFENSIVE ! Samedi 10 juin - 14H - Place du Capitole - Toulouse

Cortège radical et unitaire de Toulouse de la marche des fiertés 2017
Premiers signataires : Act Up-Sud Ouest, Clar-T, CNT 31, OCML-VP, UAT

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