Militer > Contre la précarité et la loi Travail XXL, on remet ça ! Construire notre camp (...)

Contre la précarité et la loi Travail XXL, on remet ça ! Construire notre camp pour en finir avec l’exploitation !

Une impression de déjà vu, c’est ce qui revient assez largement dans les discussions autour de nous pour caractériser cette rentrée sociale. L’impression de reprendre le combat là où on l’avait laissé en quelque sorte, face au constat que rien n’a vraiment changé et que c’est toujours la même chose, la même politique au service de nos exploiteurs.

C’est que les réformes engagées jusqu’à présent ne suffisent déjà plus. L’économie française reste en perte de vitesse, elle accuse toujours un gros retard de compétitivité face aux concurrents dans la guerre économique mondialisée. Car les concurrents, eux-aussi, restructurent et réforment sur le dos de « leurs » travailleurs. Des lois travail, il y en a partout, en Angleterre (contrat zéro heure), en Italie (job act), en Inde, en Belgique… Les délocalisations, les travailleurs détachés, les travailleurs sans droits ou sans papiers, il y en a sur toute la planète…
Alors oui, Macron s’inscrit bien dans la continuité de Hollande et Sarkozy. Comme ses prédécesseurs, il est le représentant des exploiteurs au pouvoir, de cette bourgeoisie chargée de mettre en œuvre les mesures conformes aux intérêts capitalistes. Comme ses prédécesseurs, il s’apprête à nous faire la guerre, à aller un peu plus loin dans le renforcement de notre exploitation, à poursuivre le chemin tracé par l’ANI, le CICE, le pacte de responsabilité, les lois Macron (déjà lui !) et Rebsamen, la loi travail El Khomri…
Cette version XXL de la loi travail n’est donc pas une question de choix politique à un moment donné, au contraire ces nouvelles attaques sont dictées par les règles économiques qui s’imposent à tout gouvernement respectueux de l’économie capitaliste, à tous ceux qui veulent réformer le système sans en changer.

Aujourd’hui on repart au combat, plus déterminé que jamais à ne rien lâcher.
La loi travail XXL, c’est la continuité de la loi El Khomri, toujours plus de précarité. Toutes les mesures des ordonnances convergent vers un objectif unique : un marché du travail plus flexible avec plus de précarité, mieux adapté aux variations du marché, aux conditions de la concurrence, aux contrats gagnés ou perdus.
Déjà l’automobile a montré l’exemple avec l’intérim comme variable d’ajustement au gré des commandes sur les chaînes. Aujourd’hui, on est passé au CDI intérimaire… Dans le BTP, les fluctuations d’activité sont déjà gérées via le contrat de chantier ; avec le contrat de mission, c’est désormais la possibilité d’étendre aux autres secteurs d’activité. Et pour quand les sollicitations du patron sur le téléphone portable en guise de contrat de travail, comme pour les Sans-Papiers, les plus précaires des précaires ? Il y a la rupture conventionnelle collective, il y a les licenciements économiques préventifs si le chiffre d’affaire diminue, il y a la disparition des motifs de licenciements, il y a la diminution des indemnités prud’homales, et chaque jour on découvre une nouvelle subtilité contenue entre les lignes.

Alors on peut rigoler (jaune), mais c’est vrai que faciliter les licenciements, c’est favoriser l’emploi – précaire ! C’est rapprocher encore un peu le CDI du CDD ou de l’intérim. Et c’est cela que les capitalistes recherchent…
La compétition mondiale devient chaque fois plus vive, et il faut s’adapter, pouvoir embaucher vite fait et sans droits, licencier facilement du jour au lendemain, pour gérer au plus juste les « ressources humaines » que nous sommes, d’un jour à l’autre peut-être comme en Angleterre avec le contrat « Zéro heure »  ?
Toujours plus de précarité, pour les jeunes, les étudiants, après MacDo c’est le statut d’autoentrepreneur à Deliveroo. Pour les nouveaux embauchés, avec le rallongement des périodes d’essai, l’intérim et les CDD à rallonge, les contrats d’apprentissage et maintenant les Actions de Formation payées par Pôle Emploi, en attendant le CDI unique à géométrie variable. Pour les travailleurs plus ou moins qualifiés avec des CDD « open à la demande », les licenciements facilités et l’obligation de reprendre n’importe quel nouveau travail au risque de perdre les allocations. Et les sans-papiers toujours là, sans droits, totalement précaires à la journée sur les chantiers…

La précarité, on en crève déjà, on n’en peut plus, on n’en veut plus.
Alors on n’a pas vraiment le choix ; il faut se battre, résister, c’est juste les conditions de notre survie dans ce monde barbare qui sont en jeu.
Ce qu’on veut, au final, ce n’est pas compliqué : un toit, un emploi, la santé, l’éducation et la culture. Une société où le racisme et le sexisme n’ont plus leur place. Ça veut dire que cette société, elle doit être pensée pour ça, tournée vers cet objectif.
Au lieu de ça, on la guerre économique, les profits, la concurrence, le marché mondialisé… Et nous ne sommes que la chair à canon de cette guerre, de ce système barbare, toujours plus flexibles, précaires, dans la souffrance physique et mentale…

« De cette société là on n’en veut pas » ! Quoique nous en disent tous les réformistes plus ou moins radicaux qui nous promettent le changement par une « nouvelle république », un « code du travail du XXIème siècle », la « relance de l’emploi industriel » ou un « meilleur partage des richesses ». C’est mettre du vernis sur notre exploitation mais nous laisser toujours vissés à la chaîne, en travail de nuit, toujours précaire !

Nous on ne veut pas partager avec nos exploiteurs ! Nous voulons travailler tous, moins et autrement, dans un monde qui marche à l’endroit, au service des besoins de tous et pas au service du profit capitaliste. Nous voulons une production transformée, au service de l’Homme. Nous voulons décider par nous-mêmes, nous voulons le pouvoir, tout le pouvoir !

Alors oui, il va falloir y aller. Se battre et résister pied à pied contre toutes les lois scélérates, grandes ou petites.
Et surtout, il va falloir s’organiser, se regrouper, pour savoir où aller. Depuis des siècles les prolétaires se battent contre l’exploitation et les capitalistes. Gagnés ou perdus, ces combats sont essentiels, car c’est l’école de la guerre sociale, le moment où nous nous retrouvons sur des objectifs communs, avec des mots d’ordre qu’il faut définir, pour tracer le chemin de notre libération véritable.

- Unité contre la précarité, étudiants et travailleurs, avec ou sans papiers !
- Régularisation sans condition de tous les sans-papiers !
- Réintégration de la sous-traitance, un seul lieu de travail, un seul statut !
- Interdiction de l’intérim, embauche des intérimaires !
- Travailler tous, moins et autrement !

Et dans ce combat, il faut se rassembler, construire une force politique pour nous, les prolétaires, sans conciliation avec le capitalisme, sa précarité et sa guerre économique mondialisée. Construire notre parti pour montrer le chemin, démasquer les faux amis qui ne nous entraînent que dans les impasses de la cogestion du capital, tirer les bilans des succès mais aussi des échecs des révolutions passées, en Russie il y a 100 ans, en Chine il y a 50 ans et ailleurs. Il faut construire notre quartier général pour une vraie Révolution !
C’est à cela que travaille l’OCML Voie Prolétarienne, rejoins-nous !

Télécharger au format PDF
Soutenir par un don