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Santé : à bas les cadences infernales, à bas le sous effectif !

La journée du 30 janvier pour dénoncer le manque de moyens et la maltraitance dans les EPHAD a été une réussite. Dans le privé comme dans le public, les personnels se sont mobilisés, et ça a permit de faire mieux connaître la dégradation des conditions de vie des résidents et la souffrance des équipes. Tout ça alors que les résidents et leurs familles payent très cher leur séjour ( minimum 1800 euros par mois) et que ce secteur est reconnu comme très lucratif.
Lors de chaque mobilisation, c’est toujours le même refrain des annonces et des promesses budgétaires. Mais nous ne sommes pas dupes, la logique de restructuration, d’économie est toujours à l’œuvre et s’accélère... et c’est nous qui en payons le prix fort !

En se battant pour leurs conditions de travail, c’est pour la dignité des résidents que les personnels des EPHAD se battent. En se battant pour plus de personnel, elles se battent pour pouvoir doucher, accompagner, nourrir, changer les résidents à la hauteur de leur besoin. En se battant pour l’amélioration des conditions de travail, c’est la maltraitance institutionnelle qu’elles combattent.
Cette course à la rentabilité et au profit, les personnels des hôpitaux la connaissent bien. Ils n’ont cessé de la dénoncer depuis plusieurs années : course à la polyvalence, restructurations, coupes de budget, suppressions massives de postes. Partout avec les mêmes conséquences : sous-effectif, soins au rabais, risques d’erreur, épuisement du personnel, burn-out et même suicides.

Face à cette logique sinistre, les luttes collectives s’organisent dans plusieurs services du CHU de Toulouse. Le 801 (logistique et transport) sont en grève depuis plus de trois mois ! Les services de traumatologie ont voté le 15 janvier la grève illimitée, rejoints par les services de médecine et de psychiatrie. Les revendications sont les mêmes : pour l’augmentation des effectifs, pour le respect des congés, RTT, et repos. Contre les procédures dégradées qui permettent aux cadres de laisser les équipes en sous effectif en cas d’absence. Ce qui peut mener à ce qu’une infirmière ait à sa charge 24 patients ! Face aux mobilisations, la direction a toujours les mêmes réponses, refus total d’augmenter les effectifs et pression sur le personnel gréviste pour étouffer le mouvement.

Quelles que soient nos revendications, quelles que soient la souffrance et la charge de travail que nous avons ; la seule réponse qu’on nous donne c’est qu’il n’y pas de moyens, qu’on ne peut pas faire autrement, qu’il faut faire des économies et qu’on ne peut pas augmenter le personnel. Bref, qu’il faut être « réalistes ». Mais pour nous être réalistes, c’est refuser la souffrance au travail, refuser le stress permanent, refuser les soins eu rabais, refuser d’user nos corps et nos vies au travail. Être réalistes c’est reconnaître la pénibilité de notre travail (horaires décalés, travail de nuit, port de charges lourdes, exposition aux produits dangereux etc). C’est aussi exiger pour tous et toutes (avec ou sans papiers, sans condition de ressource ) l’accès à des soins de qualité. Pour nous être réalistes c’est reconnaître que si on se laisse faire ce sera pire encore, que seules les luttes collectives peuvent nous permettre d’améliorer nos conditions de travail. Et au delà être réalistes, c’est surtout reconnaître que dans le système capitaliste - basé sur la logique de profit - on ne pourra jamais accéder à un système de santé égalitaire et basé sur les besoins réels de la population.

- Solidarité avec les grévistes du CHU de Toulouse et d’ailleurs !
- Solidarité avec les mobilisations des personnels des EPHAD !
- A bas les cadences infernales, à bas le sous effectif !

OCML Voie Prolétarienne Toulouse, le 12 Février 2018
toulouse@vp-partisan.org

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