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Elections présidentielles au Mali : on prend les mêmes et on recommence !

Le 12 août dernier, le président sortant du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) a été reconduit pour un deuxième mandat. Pour la 3e fois, il a battu Soumaïla Cissé. L’un comme l’autre ne sont que deux représentants de la bourgeoisie bureaucratique et compradore au service de l’impérialisme français, passés par les universités françaises et ayant travaillé comme cadres d’ONG internationales et de grands groupes capitalistes. Ils viennent tous les deux de l’Adéma-PASJ, parti quasi-unique qui « gère  » le Mali depuis le début des années 1990, et ont eu de hautes responsabilités dans les gouvernements successifs. Ils sont corresponsables de la catastrophe dans laquelle sombre leur pays. Manifestement, une grande partie de la population malienne l’a plus ou moins compris, puisque le taux d’abstention a été extrêmement fort... sans parler des soupçons crédibles de fraudes massives organisées par les réseaux clientélistes au service d’IBK. Mais IBK a gagné parcequ’il était le candidat de la France, la puissance impérialiste qui dirige réellement le Mali.

La presse française a usé de la formule de « bilan en demi-teinte  » pour qualifier le premier mandat d’IBK. Le mot est bien faible  ! Les classes dominantes maliennes maintiennent leur pays dans un état de corruption, de pauvreté et de violence qui s’aggrave. Le Mali est classé 175 sur 188 pays dans le classement de l’Indice de développement humain. La moitié des 18 millions de Maliens vivent sous le seuil de pauvreté. Les statistiques parlent d’un retour de la « croissance économique  », mais de quoi parle t-on  ? L’exploitation des paysans par l’industrie cotonière est repartie de plus belle, et le pillage de l’or et le saccage de la nature par les grandes compagnies minières internationales se développe. Le Mali ne connait toujours aucun vrai développement économique, il reste enchaîné à l’impérialisme. Dans bien des régions, sans l’argent envoyé par les immigrés surexploités en France et en Espagne, il n’y aurait ni école, ni puits, ni cliniques.

Pour le gouvernement français, par la voix de son ministre des affaires étrangères, l’élection d’IBK « marque une étape essentielle dans la stabilisation et le redressement politique et économique du Mali.  » Pourtant, l’Etat malien semi-colonial est visiblement en pleine désagrégation. Les violences ne sont plus cantonné aux régions du Nord, mais ont gagné le Centre du pays, sans que l’Etat malien ni l’armée française ni la pseudo « aide au développement  » ne puissent y faire quelque chose. Outre l’activité des djihadistes, le Mali connait une crise sociale profonde, qui résulte du sous-développement économique, du système politique corrompu, du pillage de ses ressources.

Le général commandant les troupes française aux Mali a reconnu s’être allié à certaines groupes armés peu recommandables pour faire la guerre aux djihadistes irréductibles. Et le 26 août, l’armée française a tué 2 civils dans une frappe aérienne dans le nord du pays. Combien il y a t-il d’autres victimes par ailleurs  ? La France garde la responsabilité historique des malheurs du peuple malien.

Retrait des troupes françaises du Mali ! A bas l’exploitation de l’Afrique par l’impérialisme français !

OCML Voie Prolétarienne, 3 septembre 2018

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