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Montreuil : le harcèlement policier, ça suffit !

Mairie de Montreuil Samedi 3 août à 14h

L’OCML Voie Prolétarienne s’associe à l’appel à cette manifestation à Montreuil samedi à 14h à la Mairie.
A l’heure de la reprise manifeste d’un large mouvement pour la régularisation (Gilets Noirs, Chronopost, collectif Schaeffer Aubervilliers, mobilisation à Bordeaux contre les expulsions), le gouvernement profite de l’été pour mettre la pression sur nos camarades sans-papiers, ceux dont il apparaît toujours plus qu’ils sont les plus précaires des travailleurs, dont le capitalisme a besoin pour son développement.
A Montreuil, la Mairie s’est certes offerte un coup de pub à bon compte en relogeant une partie des résidents du foyer Bara (qui va être rénové) dans les anciens locaux de l’AFPA, mais on oublie un peu trop vite de dire que tous les résidents sans titre (et ils étaient nombreux !) ont été envoyés à la rue sans ménagements. On oublie un peu trop vite la politique municipale envers les Rroms, chassés d’un endroit à l’autre…
Le harcèlement à Montreuil n’est donc nullement la vengeance d’un méchant préfet contre une gentille mairie (comme le laisse croire l’appel), mais l’application de la politique d’Etat à une situation de révolte organisée, comme la répression contre les Gilets Noirs au Panthéon, comme les menaces d’expulsion du collectif Schaeffer à Aubervilliers ou à Bordeaux, comme toutes les magouilles pour empêcher le règlement du conflit à Chronopost Alfortville. Dans la foulée de la loi Asile Immigration de l’an dernier, il s’agit de renvoyer tous les sans-papiers précaires à plus de clandestinité et de soumission, à l’heure où reparaît la menace de la reprise d’un mouvement plus large.
Ci-dessous l’appel à la manifestation de Samedi.

Le harcèlement policier, ça suffit !

Ce sont des habitants de Montreuil, ce sont des travailleurs, c’est « la France qui se lève tôt » pour reprendre une vieille formule. Et pourtant, depuis le mois de mai, la police ne cesse de les harceler et de les menacer. Cela ne peut plus durer, nous en appelons à la solidarité de la population.

Des policiers qui font le guet, des contrôles au faciès, des arrestations, des menaces d’expulsion (« obligation de quitter le territoire français ») ... Les abords du métro Robespierre et de la place Charles- de-Gaulle sont devenus, depuis plusieurs semaines, des zones dangereuses quand on a la peau noire. Pourquoi ce harcèlement ?

En représailles à la réquisition de l’ex-Afpa...

Place Charles-de-Gaulle, il y a l’ex¬centre Afpa, réquisitionné à juste titre à l’automne 2018 par la Ville de Montreuil pour reloger les résidents du foyer de travailleurs migrants de la rue Bara, totalement insalubre, du fait d’une gestion déplorable. De nombreux relogés sont par ailleurs sans papiers, et contraints de travailler dans la clandestinité. Le bâtiment de l’Afpa, lui, appartient à l’État, et la préfecture de Seine-Saint-Denis n’a jamais digéré sa réquisition.

...par un préfet implacable...

Or, depuis le 29 avril 2019, la Seine Saint-Denis a hérité d’un préfet de choc. Georges-François Leclerc a exercé dans les Alpes-Maritimes pendant deux ans et demi, où il a orchestré une répression constante contre les migrant-es et leurs soutiens - notamment le paysan Cédric Herrou, qu’il a attaqué en justice (en vain, heureusement). Même topo contre les gilets jaunes. Après que la police a grièvement blessé une militante d’Attac de 73 ans, Geneviève Legay, à Nice, il a été muté.
Et ce n’est pas un hasard s’il a été parachuté dans le 93. Maltraiter les travailleurs migrants, les sans-papiers, cela contribue à « mettre au pas » notre département rebelle, populaire, métissé - et pour ces trois raisons constamment ciblé par les calomnies de l’extrême droite et du gouvernement.

... pour accentuer la surexploitation des travailleurs sans papiers

Ce harcèlement n’a pas pour but de vider Montreuil ni la France de ses sans-papiers. Ceux-ci sont systématiquement utilisés pour faire baisser les coûts. Pas un chantier ne s’ouvre sans eux. Ce sont les grèves qui révèlent les scandales, comme actuellement celle de Chronopost, à Alfortville, à laquelle participent plusieurs sans-papiers résidant à Montreuil. Depuis le 11 juin, ils tiennent un piquet de grève sans discontinuer, pour demander leur régularisation. La Poste profite de leur privation de droits pour les faire trimer au tri et au déchargement des camions dans des conditions indignes : embauche à 3 ou 4 heures du matin, à temps partiel, pour 600 euros par mois, heures sup’ non payées, virés en cas de réclamation ou de maladie...

Premiers signataires :

Union locale CGT, Solidaires Montreuil, liaison montreuilloise du Comité des travailleurs sans papiers de Vitry, Nouveau Parti anticapitaliste, Union communiste libertaire

Le tract au format pdf

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