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Armée turque, hors du Rojava !

L’Etat turc vient de lancer une offensive militaire à sa frontière avec le Rojava, la région à majorité Kurde dans le nord-est de la Syrie. Aux bombardements des premières heures opérés par l’aviation et l’artillerie turques contre des villages et des villes et contre des positions militaires autour de Tal Abyad et de Ras Al-Aïn s’est succédée une intervention terrestre toujours en cours faisant déjà de nombreux morts et blessés et des milliers de déplacés.

Nous dénonçons cette nouvelle agression du régime réactionnaire turc d’Erdogan contre le peuple kurde, de même que nous dénonçons les impérialistes occidentaux qui en resteront aux condamnations formelles de circonstance avec la complicité des institutions internationales qui les servent.

Après les offensives de l’été 2016 (« Bouclier de l’Euphrate ») puis du début 2018 (« Rameau d’olivier ») dirigées contre le canton d’Afrin en Syrie dans le but d’empêcher son rattachement au reste du Rojava, l’intervention turque aujourd’hui vise principalement la milice kurde syrienne des Unités de protection du peuple (YPG), la principale composante de l’alliance de combattants kurdes et arabes regroupés au sein des Forces démocratiques syriennes (FDS).

Alliées aux Occidentaux en 1ère ligne des combats contre Daesh, les YPG sont considérées par Ankara comme une organisation « terroriste », pour leurs liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) contre lequel l’AKP d’Erdogan mène depuis des années une guerre sans merci.

L’alliance tactique que les USA entretenaient jusqu’à présent avec les forces kurdes de Syrie a donc fait long feu et c’est désormais ouvertement que les USA se tournent vers leur allié stratégique turc. Les peuples de la région n’ont rien à gagner dans ce jeu d’alliances entre impérialistes américains et russes et régimes réactionnaires turc et syrien, et aujourd’hui c’est de son sang et de ses larmes que le peuple kurde paie le revirement que les USA viennent d’opérer.

Ce qui se joue autour de l’offensive militaire turque et de l’affaiblissement prévisible des FDS/YPG, c’est de plonger encore un peu plus la région dans le chaos et de créer les conditions d’une résurgence de Daesh comme l’on fait les interventions impérialistes successives en Irak et en Syrie.

A bas les interventions impérialistes !

A bas les régimes réactionnaires d’Erdogan et d’Al-Assad !

Armée turque, hors du Rojava !

Droit à l’autodétermination du peuple kurde, en Turquie, comme en Syrie, en Irak ou en Iran !

Retrait de toutes les organisations progressistes et révolutionnaires kurdes de la liste des organisations terroristes de l’Union Européenne !

OCML-VP, le 10 octobre 2019

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