Actualité > Deux statues de Schoelcher abattues en Martinique : à bas le colonialisme (...)

Deux statues de Schoelcher abattues en Martinique : à bas le colonialisme !

Déclaration - 30 mai 2020

Nous partageons la soif de vérité historique sur les combats qui ont conduit à l’abolition de l’esclavage. Nous soutenons les jeunes militants martiniquais qui ce 22 mai ont abattu un des symboles de la république française et de la perpétuation de son emprise sur les descendants de celles et ceux qu’elle avait fait esclave pour assurer son propre développement économique.

Derrière la statue de Victor Schoelcher et sa vénération, il y a l’instrumentalisation de son action en faveur de l’abolition, le présentant faussement comme le « sauveur du peuple noir » pour occulter les résistances et les combats incessants que les Noir-e-s ont mené pour conquérir leur liberté. Des générations ont été aliénées par la politique mis en place par les autorités coloniales françaises et leurs relais locaux, et maintenues dans une position de servitude.

La jeunesse martiniquaise des quartiers populaires redresse la tête, elle se réveille aujourd’hui car elle souffre beaucoup plus que les précédentes, subissant chômage, précarité et misère. Les martiniquais les plus modestes sont les grands oubliés, il n’y a pas de projet d’avenir pour eux.

Le 22 mai 1848, des dizaines de milliers d’insurgé-e-s noir-e-s ont brisé leurs chaines et gagné leur émancipation. C’est l’arrestation de Romain, le tanbouyé, jeté à la geôle à Saint-Pierre pour avoir battu son tambour au mépris de l’interdiction d’en jouer puis les tirs des esclavagistes sur la foule qui a obtenu sa libération qui ont déclenché l’insurrection. Des béké-e-s fuient par la mer, d’autres sont tués. Saint-Pierre est aux mains des insurgé-e-s en armes contraignant le gouverneur à proclamer l’abolition de l’esclavage en Martinique avant même l’arrivée du décret d’abolition du gouvernement français issu de la révolution de février 1848, décret dont Schoelcher fut le principal artisan.

Ce 22 mai 2020 marque un pas de plus pour le peuple martiniquais dans la réappropriation de son Histoire et sa Culture.


Ci-dessous, le tract de revendication du déchoukage des deux statues :

Soutenir par un don