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Première réponse à Enver Hoxha

Brochure de juillet 1979

Brochure publiée lors de la rupture entre l’Albanie et la Chine, après la publication du livre "L’impérialisme et la Révolution".

Nous avons soutenu le PTA dans la lutte contre la « Théorie des trois-mondes » et lorsque sa lutte courageuse lui valut des mesures de rétorsion de la part des révisionnistes qui sont à la tête du PCC. C’était une position juste. Notamment nous avons approuvé, pour l’essentiel, les conclusions du VIIème Congrès du PTA. Ce Congrès ouvrait de bonnes perspectives au Mouvement Communiste International (MCI) et ce, malgré certaines insuffisances ou erreurs (notamment sur la question de l’Europe, de la guerre et de l’Indépendance nationale). Nous avons eu l’espoir qu’enfin le MCI se redresse en approfondissant ta lutte contre le révisionnisme moderne et nous avions l’espoir, qu’à la suite du VIIème Congrès qui donnait un vigoureux coup de fouet à cette lutte, soient abordées franchement, les questions qui faisaient obstacle à l’unité internationale des ml : la critique du nationalisme et du démocratisme, qui poussaient leurs racines assez, loin dans l’histoire du MCI (jusqu’à la 3ème Internationale), le bilan un peu plus approfondi de la restauration du capitalisme en URSS et de la défaite des ml en Chine, etc.

SI nous critiquons aujourd’hui publiquement le PTA, c’est parce qu’il tourne le dos à cette voie. Mais pas seulement pour cela. Nous le critiquons publiquement aussi et surtout parce que, tout en persistant dans ses erreurs et en les aggravant, il refuse obstinément toute discussion et échange contradictoire, et continue à mesurer le degré de fidélité au marxisme-léninisme à la toise du servilisme à l’égard de ses propres opinions. Nous n’avons jamais considéré que toute divergence avec des marxistes-léninistes nécessitait que l’on décerne des qualificatifs « définitifs ». Les erreurs, on peut en commettre et on peut les corriger. Contrairement à ce que croient ceux qui confondent la lutte Idéologique avec le jeu de massacre, et qui érigent toute divergence d’opinion en muraille infranchissable, cette position ne nous a jamais empêchés d’exprimer en toute indépendance nos propres opinions même lorsqu’elles divergeaient de celles du PTA : question nationale, Mao Tsé-toung, guerre sino-vietnamienne, PCOF , etc.

Rechercher l’unité et la discussion avec les marxistes-léninistes, ce n’est ni du suivisme, ni de la conciliation avec l’opportunisme.

Malgré nos lettres et déclarations, le PTA a décidé de fermer la porte à tout débat, il a persisté dans une erreur, déjà ancienne, qui consiste à « reconnaître » des pseudo-partis, sitôt qu’un groupe de scissionnistes et d’aventuriers (comme le PCOF en France) multiplie les déclarations diplomatiques d’allégeance.

Le PTA a lancé une attaque surprise contre Mao Tsé-toung et tente d’imposer ses vues aux marxistes-léninistes, en donnant sa position comme ligne générale du MCI. Mais la position du PTA, aussi pres¬tigieux soit ce parti, n’est que l’opinion d’un parti. Pas plus. Et cette opinion n’est pas la nôtre.

La discussion, c’est une forme de lutte, la polémique c’est une autre forme de lutte. Quand les principes essentiels du marxisme-léninisme sont en cause, on ne s’arrête pas à une forme.

Et ils sont en cause. Un des mérites historiques de Mao Tsé-toung, c’est d’avoir le premier commencé à tirer un bilan de l’expérience passée du MCI. Il a fait un pas important dans la vole de la critique des erreurs du MCI, notamment des erreurs de Staline et du PCUS (Parti Commu¬niste d’Union Soviétique) dans la construction du socialisme en URRSS. Nous estimons que la voie du redressement du M.C.I., c’est de poursuivre dans la ligne tracée par Mao et de pousser plus loin l’analyse. Car il est évident que les difficultés que rencontrent depuis 15 ans les marxis¬tes-léninistes du monde entier pour se dégager du révisionnisme et cons¬tituer de solides partis marxistes-léninistes, sont dues à des obstacles de fond ; nous nous sommes appropriés l’héritage du MCI en ne faisant pas suffisamment le tri . Or, que reproche le PTA à Mao ? D’avoir commencé ce tri. Mais à protéger ainsi les erreurs passées, on finit par les adopter, les reproduire. A travers la « question de Mao » il ne s’agit pas de la remise en cause d’un homme, il s’agit de la remise en cause de l’orientation fondamentale des marxistes-léninistes sur une série de questions vitales, et du retour aux erreurs du passé : sur les classes, la lutte des classes et la Dictature du Prolétariat, sur le Parti, le matérialisme dialectique, etc. Le livre d’E. Hoxha « L’impérialisme et la révolution » ne constitue pas une synthèse de ce qu’il y a de plus avancé dans le MCI, il constitue au contraire une attaque contre le point le plus avancé en théorie et en pratique (la GRCP - Grande Révolution Culturelle Prolétarienne), et un retour en arrière sur plus de 30 ans de développement du marxisme-léninisme.

Notre brochure constitue une première réponse aux thèses erronées du PTA ; nous sommes loin d’aborder à fond toutes les questions soulevées par le livre d’E. Hoxha, et encore moins d’apporter une solution à la multitude de problèmes que se posent les marxistes-léninistes.

On ne peut d’ailleurs pas répondre à toutes ces questions sur la base de la critique du livre d’E. Hoxha, car ce livre est extrêmement superficiel dans l’exposé du problème et assez subjectiviste dans ses conclusions. Nous poursuivrons systématiquement ce travail, notamment l’analyse de la révolution chinoise, de la GRCP et des causes de l’échec enregistré par les marxistes-léninistes en Chine. Nous le poursuivrons avec tous les marxistes-léninistes qui, dans le monde et en France, partagent nos préoccupations et en liaison avec l’ensemble des tâches politiques que notre organisation s’est fixées.

Le Comité Directeur de l’OCML VOIE PROLETARIENNE


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