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25ème anniversaire de l’occupation de Saint-Bernard
Vive la lutte des sans-papiers ! Vive la lutte du prolétariat immigré !
Le 23 août 2021, nous commémorons l’anniversaire de l’expulsion des 300 hommes, femmes et enfants Sans-Papiers qui occupaient en 1996 l’église Saint-Bernard à Paris pour faire reconnaître leurs droits.
25 ans après, Saint-Bernard demeure le symbole de la lutte déterminée pour l’égalité des droits et la liberté de circulation, contre le cas par cas et l’immigration choisie, une date célébrée tous les ans par les Sans-Papiers, dans un contexte politique, économique et social qui n’a depuis cessé de se dégrader pour eux.
Et nous manifesterons en souvenir et en solidarité samedi 21 août à 14h à République à Paris.
Les gouvernements successifs, de Droite comme de Gauche, ont chacun à leur tour mené des politiques anti ouvrières au service des intérêts du patronat et de l’impérialisme français. La précarité et la pénibilité ont explosé partout, frappant toutes les couches du prolétariat, les restructurations se sont enchaînées sans discontinuer mais la crise est toujours là et nous sommes de plus en plus nombreux à subir le chômage et à sombrer dans la misère. La pandémie de Covid-19 et la mise sous cloche de pans entiers de l’économie n’ont rien arrangé, finissant de paupériser bon nombre d’entre nous avec le chômage partiel, les missions et les contrats non reconduits ; les tribunaux tournent à plein régime, les arrêtés d’expulsion locative pleuvent comme jamais et jettent les familles à la rue.
Les travailleurs Sans Papiers, les travailleurs les plus précaires et méprisés du prolétariat, subissent encore plus fortement l’exploitation capitaliste ainsi qu’une oppression raciste structurelle spécifique de la part de l’Etat, au travail et dans leur quartier, qui prend racine dans l’oppression qu’exerce l’impérialisme français sur une partie des peuples du monde.
Privés de l’essentiel des droits dont jouissent les autres travailleurs, pas de congés payés ni d’arrêts maladie, pas d’indemnités chômage ni de retraite, ils sont réduits à une main d’œuvre corvéable et bon marché pour satisfaire les besoins d’activités économiques non dé-localisables. Pendant la pandémie, beaucoup se sont retrouvés sans moyen de subsistance du jour au lendemain, quand ceux qui ont continué à travailler ont dû mettre en péril leur santé en s’exposant au virus. Dans les foyers, véritable lieu de stockage de nos camarades immigrés, rendus vétustes quand ce n’est insalubres par l’avidité des gestionnaires, les rénovations servent de prétexte à la mise sous contrôle accrue des résidents, l’expulsion des vieux migrants retraités, des hébergés et des remplaçants, la destruction des pratiques culturelles de solidarité et d’entraide qui prive les migrants du soutien de leur communauté d’origine (non reconnaissance des comités de résidents et de leurs délégués, suppression des espaces collectifs, salles polyvalentes et cuisines collectives en premier lieu…). Le démantèlement des camps de migrants et l’expulsion des squats sont devenus systématiques.
Mais malgré la violence de l’exploitation et de l’oppression qu’ils subissent, c’est parmi les prolétaires immigrés, avec ou sans papier, que l’on trouve certains des éléments les plus combatifs et courageux de notre classe, et cela fait bien longtemps qu’il en est ainsi. En ce 150ème anniversaire, souvenons-nous des Allemands et des Polonais de la Commune… et bien d’autres encore après eux. Aujourd’hui, celles et ceux qui montrent l’exemple à l’ensemble du prolétariat de France, ce sont les femmes de chambre de l’Ibis Batignolles qui ont arraché après 22 mois de lutte de meilleurs salaires et la baisse des cadences à un géant de l’hôtellerie, ce sont les travailleurs Sans-Papiers de Chronopost – Alfortville qui ont gagné leur régularisation après 7 mois de lutte contre la surexploitation de la sous-traitance en cascade au profit de La Poste.
Les travailleurs sans-papiers sont à l’avant-garde, oui, mais ils ont aussi besoin de la solidarité de classe de toutes les autres couches du prolétariat de France contre l’exploiteur et l’oppresseur commun. A travers les campagnes de stigmatisation qui les prennent pour cible, la bourgeoisie cherche à désigner les Sans-papiers comme responsables de la crise et des attaques que nous subissons tous. Combattons l’individualisme, le racisme, l’esprit de concurrence bien présents parmi nous ! Opposons-leur la solidarité internationale des exploités. Les prolétaires n’ont pas de frontières !
L’OCML Voie Prolétarienne soutient les revendications légitimes des Sans-Papiers et des travailleurs immigrés en général, des revendications qui devraient être aussi celles du mouvement ouvrier dans son ensemble :
Liberté de circulation et d’installation pour tous - Respect du droit d’asile !
Régularisation globale de tous les sans-papiers !
Égalité totale des droits entre Français et Étrangers !
Abrogation des lois racistes !
OCML Voie Prolétarienne, le 21 août 2021
Manifestons nombreux le samedi 21 août à partir de 14h
de la place de la République à l’église Saint-Bernard à Paris.