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Travailleurs et riverains, pour en finir avec les toxiques chimiques, il faut s’organiser contre le capitalisme

L’OCML-VP était présente à Rouen ce 26 septembre pour le deuxième anniversaire de l’incendie de l’usine Lubrizol. Participation décevante (200 personnes seulement à la manifestation, contre 900 l’an dernier), la mobilisation se ressent de l’ambiance en reflux. Néanmoins, des discussions intéressantes avec les habitants de la ville, des syndicalistes, des militant.e.s présent.e.s.
Il ne faut rien lâcher, il faut combattre ce système capitaliste toxique. Ci-dessous le tract diffusé pour l’occasion.

2 ans depuis l’explosion de l’usine de Lubrizol, la mobilisation ne faiblit pas pour exiger justice et sécurité, tant pour les travailleurs des usines chimiques que pour les riverains.
A Toulouse, le 20ème anniversaire de l’explosion de l’usine AZF-Total mardi dernier a été l’occasion d’une forte mobilisation syndicale, avec arrêts de travail à 10h17 et rassemblement en mémoire des 31 morts et 2500 blessés.
Partout, la méfiance et la mobilisation contre les toxiques chimiques se renforce. Parce qu’on ne veut pas mourir dans les explosions ou d’empoisonnement, à Rouen comme à Toulouse, mais aussi à Fos sur Mer, à Lacq, en Martinique contre le chlordécone, en Bretagne contre les pesticides et un peu partout contre l’amiante.

Les accidents se multiplient depuis le 19ème siècle, avec le développement de la Chimie. Nous n’oublions pas Seveso en Italie, Bhopal en Inde (6500 morts), Beyrouth l’an dernier (214 morts) avec le même nitrate d’ammonium qui a fait exploser AZF. En face de nous, il y a les monopoles multinationaux, Monsanto et Bayer, Union Carbide, Sanofi, Dupont, BASF, Unilever, Total et Arkema et tant d’autres empoisonneurs. Ils se présentent en bienfaiteurs de l’humanité avec les engrais, les médicaments et les vaccins, mais ce sont de gigantesques prédateurs et destructeurs de l’homme et de la nature, leurs victimes se comptent par millions. Pétrochimie, agrochimie, plastiques et manipulations génétiques, les molécules inventées sont de plus en plus complexes et imprévisibles. Et ils ont leurs représentants au gouvernement, qu’il s’agisse des Etats-Unis, de l’Allemagne, la Chine ou la France.
Leur conception du « progrès », c’est celui de la concurrence mondialisée, gagner des marchés, augmenter des profits au détriment des concurrents, créer sans cesse de nouvelles molécules dont les risques sont mal maitrisés, voire bien connus mais cachés. La question de l’utilité de tel ou tel produit ? Bah, on verra bien.

Pendant longtemps, on nous a dit que c’était la fatalité du progrès, la faute à « pas de chance », le coût à payer pour un avenir radieux. Aujourd’hui, on a compris que c’est le profit qui tue, la concurrence mondialisée, la production au moindre coût, mais à risques non contrôlés.
Mais nous ne voulons pas vivre avec la menace permanente de l’explosion ou de l’empoisonnement ! Sans parler de l’impact sur la nature et les générations futures.

Nous, les ouvriers, les prolétaires, nous sommes en première ligne. Dans des usines dangereuses ou comme riverains contraints d’habiter à proximité des sites à risques : les bourgeois, eux ils savent se mettre à l’abri ! D’ailleurs, quand les bobos investissent les quartiers populaires en cours de gentrification, ils n’ont rien de plus pressé que de faire fermer les usines, tant pis pour les chômeurs !

Nous n’attendons rien de ce monde et de ce système productif. Nous décrétons l’autodéfense, pour la survie, dans l’unité travailleurs et riverains contre les toxiques chimiques. Nous nous organisons, et plus cela va aller, plus ça va se dégrader avec des produits incontrôlables aux effets toxiques, plus la révolte va grandir. C’est ce qui se passe ici à Rouen, c’est ce qui se passe ailleurs.
En fait, nous voulons en finir avec ce prétendu « progrès » capitaliste. Alors, il faut s’organiser, se coordonner – faire converger les luttes comme on dit, et dommage que ça n’ait pas pu se faire entre AZF et Lubrizol cette semaine.

Nous disons qu’il faut remettre le monde à l’endroit. D’abord ce qui est utile et nécessaire – vraiment. Vérifier les risques et proscrire tous les produits dangereux, comme le nitrate d’ammonium d’AZF et Beyrouth, on connait d’autres engrais moins risqués. Mettre au premier plan la sécurité des travailleurs, ce qui va mener inéluctablement à interdire des procédés dangereux. Limiter au maximum l’impact environnemental comme les plastiques. Réduire et supprimer les gaspillages, ce qui mènera nécessairement à une mise sous contrôle de toutes les productions, en quantité comme en qualité.
Remettre le monde sur ses pieds, c’est une révolution de système, un bouleversement radical du mode de production. C’est une Révolution pour en finir avec le capitalisme, une prise de pouvoir politique et sociale par les prolétaires pour repartir sur de nouvelles bases, ni explosives ni toxiques.
Une révolution contre les monopoles de la Chimie et les autres. Une révolution contre l’Etat des bourgeois et des exploiteurs. Une révolution contre les experts, journalistes et communicants aux bottes de nos ennemis.
L’heure est à la résistance, et elle se développe.
Mais l’urgence est surtout à l’organisation politique, à nous regrouper pour construire un solide quartier général pour pouvoir changer ce système toxique !

Le tract au format pdf, à télécharger

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