Approfondir > La Chimie capitaliste tue (mise à jour)

La Chimie capitaliste tue (mise à jour)

Partisan Magazine N°16 - Janvier 2021

Explosion à Beyrouth : la chimie capitaliste tue, interdiction du nitrate d’ammonium !

(extrait de la déclaration de l’OCML Voie Prolétarienne du 8 août 2020, en ligne http://ocml-vp.org/article2132.html) – Egalement en anglais et en espagnol.

A dix-neuf ans d’intervalle, les mêmes images, les mêmes destructions massives, le même cratère, les mêmes horreurs – puissance 9 puisqu’il y avait 2750 tonnes de nitrate d’ammonium à Beyrouth, contre « seulement » 300 tonnes à AZF. Des dizaines de morts (au moins 150), la moitié d’une ville détruite, des victimes par milliers, des centaines de milliers de sans-abris, une population traumatisée.
A l’échelle, c’est la même chose qu’à Toulouse en 2001.

Le même explosif aussi.
Un composé utilisé comme engrais ou dans les explosifs, extrêmement dangereux (on l’a vu). Un produit issu de l’industrie chimique et utilisé massivement, alors même que sa dangerosité est bien connue depuis un siècle (première explosion en 1921 en Allemagne, une dizaine de catastrophes connues depuis). Mais un produit capitaliste à forte profitabilité, à un coût de production dérisoire, essentiel pour l’agro-capitalisme intensif (nitrates). L’exemple même de ces productions et technologies capitalistes où le profit l’emporte sur tous les risques, sur la santé et la vie humaine. Il faut arrêter la production de ce toxique explosif !!

La même irresponsabilité du capitalisme dans la gestion du risque.
A AZF, c’était la responsabilité pleine et entière de Total avec la sous-traitance en cascade et la faillite de toutes les règles de sécurité qui a provoqué l’explosion.
A Beyrouth, le stock de nitrates provenait d’un navire poubelle (le MV Rhosus – sous pavillon de complaisance moldave), véritable bombe flottante en ruine interdite de navigation en 2013 dans le port de Beyrouth, aussitôt abandonnée par les propriétaires du bateau comme de la cargaison. (…)

L’explosion du stock de nitrate d’ammonium n’est pas un problème libanais.
C’est le problème de la mondialisation capitaliste, de l’agro-industrie, de la chimie toxique, c’est le problème d’un mode de production qui doit être détruit de fond en comble, il a trop fait la preuve de sa dangerosité pour toute la planète !
Il faut en finir avec le capitalisme-impérialiste. Il faut arrêter ces productions insensées et donc bouleverser radicalement la manière de produire, les choix de priorité, les conditions de travail. Il faut une vraie révolution qui ne viendra jamais d’elle-même et pour laquelle il faut s’organiser !
Pas d’anticapitalisme sans écologie, pas d’écologie sans anticapitalisme !

Interdiction des ammonitrates !
Nous sommes Verts parce que nous sommes Rouges !

Relaxe pour les militants anti-chlordécone traînés devant la justice

(déclaration de l’OCML Voie Prolétarienne du 7 novembre 2020, en ligne http://ocml-vp.org.article2153.html).

Keziah, étudiant de 22 ans, battait du tambour traditionnel lors d’une manifestation le 16 juillet, comme le tanbouyé Romain en 1848 lors du soulèvement contre l’esclavage. C’était une manifestation de soutien aux militants arrêtés en novembre lors d’une autre manifestation anti-chlordécone. Interpellé, passé à tabac et gravement blessé, il subit en plus les insultes racistes des gendarmes. L’enquête de l’IGGN contre les gendarmes n’ayant même pas commencé fin août, le procès a dû être reporté et il va normalement comparaître le 9 novembre, c’est une journée de mobilisation dans toute l’île.

Ce procès, c’est le procès des violences policières et du racisme !

La mobilisation se développe contre l’usage du chlordécone, pesticide utilisé dans les plantations de bananes jusqu’en 1993. Plus de 90% de la population martiniquaise et guadeloupéenne est touchée. Les Békés (capitalistes sortis sans dommage de l’ordre colonial et de l’esclavage) et l’Etat sont totalement responsables, puisqu’ils ont maintenu l’usage du produit alors qu’il savait qu’il était toxique. Et aujourd’hui : pas un seul procès entamé contre les responsables de cette empoisonnement.
Par contre, les procès se multiplient contre les militants anti-chlordécone de plus en plus actifs, le 28 août, trois ont été condamnés à de la prison ferme !

Ce procès c’est celui de l’ordre colonial !

Le chlordécone, c’est un pesticide toxique et cancérogène, utilisé contre le charançon du bananier, interdit aux Etats-Unis depuis 1975, classé par l’OMS comme cancérogène possible depuis 1979, mais utilisé aux Antilles jusqu’en 1993. C’est également un perturbateur endocrinien (problèmes de fertilité, de grossesse, impact sur le système nerveux), et la Martinique est le premier pays au monde pour le taux de cancer de la prostate. L’utilisation est désormais interdite, mais la pollution va durer de l’ordre de 700 ans avant que les résidus disparaissent naturellement. Mais pour les bourgeois békés, seul comptait l’enrichissement et les ouvriers agricoles ne comptent pour rien, ni la pollution de l’eau et des terres.

Ce procès, c’est celui des toxiques chimiques et du mode de production capitaliste !

La colère gronde aux Antilles, particulièrement en Martinique, la mobilisation s’étend, les collectifs de lutte se multiplient pour exiger justice. La Mairie du Prêcheur vient d’interdire les pesticides sur son territoire. Un collectif d’ouvrières et d’ouvriers de la banane, souvent les plus précaires, victimes du chlordécone vient de se mettre en place, pour exiger prise en charge et compensations. D’où la crainte des békés et de l’Etat français, capitaliste et colonial.

Ce procès, c’est celui de la révolte des ouvrier.e.s exploité.e.s, de la population qui veut la justice et remet en question la domination capitaliste sur le pays !

L’OCML Voie Prolétarienne soutient sans réserve la lutte du peuple martiniquais, et au premier chef celle des ouvrier.e.s, contre l’empoisonnement, contre la domination coloniale, contre le système capitaliste. Elle soutient les militants emprisonnés et exige leur relaxe immédiate, ainsi que l’ouverture des procédures pour empoisonnement contre les Békés et l’Etat français.

Relaxe pour Keziah et pour tous les autres !
Vérité et justice contre les violences policières et le racisme !
A bas la domination coloniale !
A bas le système de production capitaliste, tous ses toxiques et parasites !
Vive la lutte du peuple et des ouvrier.e.s martiniquais, vive la solidarité anticoloniale et antiimpérialiste !

Mobilisation à Lubrizol, un an après la catastrophe

Le 26 septembre, grosse manifestation devant l’usine pour l’anniversaire de l’accident, plus d’un millier de manifestants à défiler vers le Palais de Justice en passant par la préfecture, à l’appel du collectif unitaire qui regroupe, syndicats, partis, associations de victimes et de défense de l’environnement.
Plus que jamais la contestation des toxiques chimiques se développe, qui atteint les travailleurs, comme l’environnement.

Retour sur la catastrophe de Bhopal

Le 2 décembre 1984, il y a 36 ans, un nuage toxique s’échappait d’une cuve de stockage et retombait sur la ville, faisant des milliers de morts. Sécurité bafouée, bidonvilles environnant l’usine... la catastrophe de Bhopal est bien typique des accidents dus au type de développement industriel en œuvre dans le Tiers-Monde.

LES CIRCONSTANCES DE L’ACCIDENT
L’origine de l’accident : une cuve de stockage contenant environ 25 tonnes d’isocyanate de méthyle (MIC). Plusieurs mois avant l’accident, l’unité de réfrigération servant à maintenir le MIC sous forme liquide avait été fermée.
La suite en ligne : http://ocml-vp.org/article2117.html

Soutenir par un don