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Retraites : nous payons des décennies de compromission syndicale et de crétinisme parlementaire

Tract diffusé le 1er Mai 2023

Le tract en version pdf tel qu’il a été diffusé.


Macron et son gouvernement de banquiers, de milliardaires et de grands patrons du CAC 40 n’a rien lâché, et il n’a même pas fait semblant de nous écouter.
Après les mensonges alignés les uns derrière les autres, après toutes les magouilles parlementaires, il n’a que mépris de classe pour les prolétaires et le peuple et envoie ses chiens de garde pour matraquer et mutiler.

La colère est immense et profonde, toujours là après les grèves, les manifestations, les blocages, les sabotages et autres casserolades dans les plus petits recoins du pays.
Et pourtant, la réforme est passée - en force. Et pourtant on était très loin de la grève générale, seuls quelques secteurs ont mené la danse. Même si l’opinion parmi les travailleurs était absolument unanime contre la réforme, c’est la passivité et la résignation qui l’ont encore emporté.

Mais pourquoi ? Parmi les secteurs combatifs, c’est l’incompréhension. Comment se fait-il que ce potentiel de colère et de politisation, évident, palpable, n’ait pas débouché sur un vrai mouvement capable de faire céder le gouvernement de nos exploiteurs ?
Les premiers responsables bien sûr sont dans les entreprises, les ministères, les médias, les politiciens de la droite traditionnelle.

Mais que dire de tous ces responsables syndicaux qui depuis des décennies nous ont vanté la nécessité d’un « vrai dialogue social », de la « responsabilité sociale des entreprises », d’un paritarisme égalitaire pour gérer en commun avec nos exploiteurs la Sécu, le chômage, les mutuelles. Ces responsables syndicaux, toutes étiquettes confondues, qui ont abandonné le combat classe contre classe pour rechercher des compromis, proposer une autre gestion raisonnable du capitalisme qui serait alors à visage humain...

Ces syndicalistes qui abandonnent le combat contre la pénibilité, au cœur de l’exploitation, pour proposer des contre-plans industriels, d’autres choix acceptables, comme si les patrons et les ministres étaient juste de mauvais gestionnaires assoiffés de profits.

Quand arrive l’heure des grands affrontements douloureux, la masse ouvrière et prolétaire n’est plus prête, préfère le calme de l’acceptation résignée aux risques du soulèvement massif.

Que dire aussi de tous ces politiciens réformistes, PS, PC, Insoumis ou Verts qui n’imaginent un changement de société que dans le calendrier électoral, d’une élection à l’autre, d’une loi à l’autre ? Ces parlementaires « crétins » comme disait Marx il y a bien longtemps, qui ne savent même plus que le combat de classe ne peut jamais être soumis à la démocratie bourgeoise. Le parlementarisme n’est que le paravent fumeux de la domination de nos exploiteurs, pour nous faire croire qu’il y a des experts pour s’occuper de nous.

Et qu’a-t-on vu ? Des journées d’action syndicales calées sur les échéances du Parlement, du premier examen à l’Assemblée au rejet par le Conseil constitutionnel. Résultat des courses : on est allé au bout du calendrier, on a perdu, allez, on rentre au boulot, on ne peut plus rien faire - et la mobilisation s’estompe, au-delà d’un raz de marée symbolique pour le 1er Mai.
Syndicalistes compromis et parlementaires crétins nous baladent depuis des décennies. Ils ont entraîné tout le potentiel de colère et de politisation dans une voie de garage où c’est l’impuissance qui règne partout.

Il est temps de retrouver notre indépendance, de ne plus rien attendre de ce système corrompus et de tous ces réformistes qui prétendent parler en notre nom.

Il est temps que la classe ouvrière, les prolétaires, les travailleurs reprennent leurs affaires en main, déjà dans les syndicats, ensuite en s’organisant dans un parti qui serait le leur, sans compromission avec le capital, les exploiteurs et tous ces faux amis et vrais ennemis qui se cachent derrière les discours sucrés des prétendues « bonnes » réformes.

Le potentiel de révolte est toujours là, énorme. L’espoir, c’est au prolétariat de le construire en s’organisant contre le système capitaliste. Mais aussi contre celles et ceux qui, dans les rangs du mouvement ouvrier, agissent en réalité au service de la bourgeoisie.

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