Actualité > Non à la loi Macron, Darmanin, Le Pen !
Non à la loi Macron, Darmanin, Le Pen !
Déclaration du 21 décembre 2023
L’ambiance aujourd’hui en France, c’est la réaction sur toute la ligne, c’est sûr. Fascisation, on peut même en discuter quand on voit en parallèle la multiplication des milices néo‐nazis qui prétendent faire leur loi dans les quartiers de nombreuses villes, en toute impunité.
La nouvelle loi Darmanin sur l’immigration, la 30ème depuis 1980, est un cran encore dans la répression et l’attaque contre nos camarades immigrés, légaux ou illégaux. Le Conseil Constitutionnel y trouvera peut‐être à redire à la marge, mais c’est sans précédent. Pourtant quand il s’agit de ramasser les poubelles, de construire les immeubles, de travailler à la chaîne, de nettoyer les hôtels, les trains ou les hôpitaux, de surveiller les chantiers des JO, on ne fait pas la fine bouche ! La loi est allée tellement loin qu’une fraction du patronat s’est ouvertement inquiétée de certaines de ses dispositions.
L’ignoble sketch de ces derniers jours a montré la réaction en chemin. Les Macronistes, Darmanin en tête, ont pour obsession de gratter des voix au RN en se montrant presque aussi xénophobes que lui. Pour que la loi trouve une majorité, il a ensuite fallu rajouter une louche de mesures réactionnaires pour obtenir le soutien de la Droite. Finalement, c’est bien un ralliement aux thèses du RN, qui peut crier victoire et dire qu’il arrive à dicter au gouvernement sa politique. La gauche bourgeoise du PCF, du PS et d’EELV verse des larmes de crocodile alors qu’ils n’ont jamais été les derniers pour souffler les braises de la xénophobie, au pouvoir ou dans l’opposition. L’alignement de Macron sur les Républicains et le RN, c’est la perspective d’un gouvernement raciste à la hongroise ou à l’italienne, Orban ou Meloni. Le système politique bourgeois cherche à tirer toutes les ficelles pour conserver un peu de crédibilité, même les plus pourries. C’est à cela que nous devons nous attendre dans les années à venir. C’est ça le « système » capitaliste, largement dénoncé partout, notamment par les Gilets Jaunes.
Alors, les réactions ne manquent pas. Toutes les associations, toutes les ONG sont sur le pont pour critiquer, mobiliser avec plus ou moins de succès, il y avait du monde dans les manifestations de lundi dernier. C’est une bonne chose, c’est un point de départ. Mais il reste tellement de blocages politiques dans notre camp.
D’abord, les illusions à l’égard des directions réformistes. Elles en deviennent ridicules à force de chercher absolument un compromis avec un gouvernement « radicalisé » qui n’en veut pas. Les compromis que la CGT croyait avoir gagnés pour obtenir quelques milliers de régularisations par an volent en éclat. Ainsi de Sophie Binet qui a dit qu’elle ne souhaitait pas que les JO de 2024 soient perturbés par des grèves. Alors que les sites olympiques sont construits par les sans-papiers ! En réaction à cette loi, c’est plutôt une grève générale qu’il faudrait organiser ! Même dans les syndicats combatifs, on n’est pas toujours à l’aise avec les sans-papiers, pas toujours près à affronter la xénophobie et le racisme. Or, c’est aujourd’hui un des principaux facteurs idéologiques de l’impuissance de la classe ouvrière !
Quant à la gauche petite-bourgeoise de la France insoumise, ils ne savent que jouer la partie parlementaire, politiciens jusqu’au bout des ongles, incapables de penser autrement. Au point que leurs petites manoeuvres de rejet à l’Assemblée ont abouti à un texte pire que le texte initial, déjà parfaitement réactionnaire. Voilà sur quoi débouche le parlementarisme : chercher, à l’intérieur du capitalisme, de prétendues failles qui au final se referment sur les petits malins. C’est l’habitude réformiste : crier victoire au moindre écran de fumée pour justifier à tout pris sa place et sa politique. Quant à dire que si nous avions voté Mélenchon en masse, les choses seraient différentes, n’oublions pas les expériences passées, le reniement du réformisme une fois au pouvoir. La solution n’est pas électorale, entre Macron qui fait la politique du RN, le RN qui au pouvoir ferait la politique de Macron, et une « Gauche » qui dans toutes ses nuances n’est digne d’aucune confiance. Il n’y a rien à attendre des élections, de l’Assemblée, des politiciens de toutes étiquettes. Producteurs, sauvons‐nous nous-mêmes !
Les collectifs de sans-papiers et d’exilés combatifs voient bien que la solution passe par la lutte sans concession, contre l’illusion de résoudre la question des sans-papiers par la politique du « cas-par-cas ». Mais ils sont aujourd’hui trop isolés et trop désorganisés. Ils doivent être soutenus et renforcés. Chair à patrons ultra‐précaires et sur‐exploités, nos camarades, hommes et femmes immigré.e.s sont la fraction la plus exploitée de notre camp, les prolétaires. Français, immigrés une seule classe ouvrière, un même ennemi l’impérialisme !