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Mondialisation, exploitation ouvrière, destruction de la planète... Mobilisés ensemble contre tout un système capitaliste !

Tract Gennevilliers - 25 mai 2024

Tract distribué dans la manifestation contre le projet Greendock, d’installation d’un méga entrepôt logistique le long de la Seine à Gennevilliers, en face d’une zone Natura 2000

Se retrouver ici est une excellente nouvelle. Face à un ennemi puissant, mondialisé, impitoyable, nous nous retrouvons ensemble, écologistes radicaux, ouvriers de la logistique, syndicalistes combattifs, militants politiques révolutionnaires et anticapitalistes. Nous avons un même ennemi, il faut construire le combat commun.

On essaye de nous vendre un projet écolo, « bas carbone », transport fluvial et panneaux solaires à l’appui. Mais on oublie soigneusement de nous parler de l’aberration complète d’un système de transport commercial mondialisé par la concentration impérialiste et la division internationale du travail et de la production. Les divers composants d’une même marchandise font des dizaines de milliers de kilomètres, d’un pays à l’autre, d’un sous-traitant à l’autre, avant qu’elle soit terminée, opérationnelle et mise sur le marché.

La principale atteinte à l’environnement de Greendock, ce n’est pas la proximité avec la zone Natura 2000 d’Epinay et les espèces d’oiseaux menacés (même si c’est important), ce sont les centaines de milliers de tonnes de carburant brûlés pour transporter ces marchandises d’un bout à l’autre de la planète avant d’arriver à Gennevilliers.

Rajoutons ici les effets catastrophiques de la concentration capitaliste sur l’urbanisme : aujourd’hui, la région parisienne regroupe 12 millions d’habitants, 20% de la population en France ! Et dans tous les pays (Chine, Iran, Sénégal…) c’est pareil, les mégalopoles croissent, les territoires se désertifient et sont abandonnés (transports, santé, services publics…). Le projet HAROPA de grand port fluvial entre Le Havre et Paris, via Gennevilliers, c’est une de ses conséquences : il faut approvisionner une zone de plus en plus importante et concentrée, accroître et accélérer les flux de marchandises pour faciliter la rotation du capital.

La logistique, c’est le résultat d’une division du travail capitaliste de plus en plus profonde au niveau mondial. De plus en plus de transport, en bateaux (porte-conteneurs), avions (fret aérien), camions pour répartir des produits (parfois absolument superflus ou inutiles) fabriqués en optimisant constamment les coûts, de matières première ou de main d’œuvre, parfois à flux tendu d’un sous-traitant à l’autre, en accélérant toujours plus les transferts. En France aujourd’hui, il n’y a que 220 000 ouvrier.e.s dans l’automobile ou la chimie, mais 800 000 dans la logistique !
Et les ouvrier.e.s de la logistique sont partie intégrante du processus de production. Donc flexibles, précaires, surexploités – eux-aussi contribuent (à leurs dépens) à cette chaîne de fabrication de la plus-value pour les monopoles.

Il y a un « kit » capitaliste complet : mondialisation, sous-traitance, précarité, flexibilité et logistique. La protection de l’environnement, il s’en moquent comme de leur premier brin d’herbe.
La preuve : sous la pression des agro-industriels toxiques de la FNSEA, Macron vient de reculer en rase campagne sur les bassines, l’agriculture bio, les toxiques et pesticides et ainsi de suite.
Les capitalistes se moquent comme d’une guigne de la santé, de la pollution, de la protection de la nature, des gaspillages, de la disparition des ressources – sauf si ça peut devenir une nouvelle source de profits ! La seule chose qui les intéresse, c’est la croissance de ces profits, au risque de détruire la planète.

C’est un SYSTEME que nous avons en face de nous, avec d’abord l’Etat, Macron et le gouvernement, les banquiers au service des monopoles mondiaux avec comme seul objectif de leur faciliter la tâche et leur donner les conditions nécessaires à leur compétitivité mondialisée. C’est la présidente de région à fond dans la même logique.
Et nous avons des indécis (comme dans les municipalités) qui imaginent pourvoir changer les choses par les élections, tiraillés entre des affirmations écologiques officielles et quand même la défense productiviste de l’emploi à tout prix. Nous avons aussi des écologistes qui imaginent sauver la planète à coups de sparadrap, sans remettre en question l’exploitation, la propriété privée des capitalistes, la mondialisation et la division du travail.

Il faut travailler de concert, non pas pour mettre un pansement sur une jambe de bois, mais pour en finir avec ce système. La lutte écologiste est fondamentalement une lutte contre le système capitaliste et ses effets. C’est aux exploités, aux prolétaires, de prendre en charge la lutte pour la défense de l’environnement, pour qu’elle devienne une lutte de masse et radicalement anti-capitaliste. Pour protéger l’environnement, pour notre santé, pour lutter contre les gaspillages, pour un système productif au service des besoins de tous, contrôlé par les prolétaires, il faut une révolution anticapitaliste, une « vraie », appuyée sur la mobilisation des exploités, pour un projet révolutionnaire de transformation sociale !

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