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En 2025 comme en 1975, défendons le droit à l’avortement !

Déclaration - 17 janvier 2025

Il y a 50 ans, le 17 janvier 1975, la loi Veil légalisait enfin le droit à l’avortement pour les femmes, après des années de luttes acharnées. Mobilisation illégale et militante pour pratiquer des avortements clandestins en sécurité, manifeste des 343 en 1971, Procès de Bobigny mené poing levé par la militante internationaliste et féministe Gisèle Halimi en 1972, création du Mouvement pour la Liberté de l’Avortement et de la Contraception (MLAC) en 1973, le combat ne cessait de s’élargir et de gagner des soutiens. La loi n’était que la reconnaissance de cette lutte pour un droit fondamental.

50 ans après, même si le droit à l’avortement n’est malheureusement plus en tête des mobilisations du mouvement féministe, cela reste un enjeu absolument essentiel en particulier dans les quartiers populaires. On ne le répètera jamais assez. Même si l’avortement et la contraception concernent toutes les femmes, ce sont les femmes des secteurs populaires, prolétaires, qui subissent au premier chef le manque d’information, de suivi, de prise en charge et se retrouvent enceintes contre leur volonté, avec toutes les conséquences dramatiques qui en découlent, grossesse et enfant non désiré, avortements clandestins avec leurs séquelles, soumission au patriarcat.

D’autant plus que la régression est visible partout avec les fermetures des centres d’IVG (150 en quinze ans selon le Planning), des maternités, le manque criant d’infirmières scolaires, spécialement dans les zones défavorisées et pourtant au premier contact immédiat avec les jeunes filles (1 pour 1800 élèves en Seine Saint-Denis ou à Mayotte…), la contraception qui marque le pas (la moitié des jeunes de 15 à 19 ans n’utilisent pas de moyen contraceptif, la pilule est de moins en moins bien supportée…), la hausse constante des avortements passés de 200 000 dans les années 1990 à 250 000 en 2023… Le bilan n’est pas rose, même si certaines se satisfont de quelques avancées comme l’allongement du délai légal ou l’inscription dans la Constitution.

Le droit à l’avortement a deux ennemis :
La gestion capitaliste de la santé, tous gouvernements confondus, avec les fermetures de lits, de maternités et de centres IVG, la Tarification à l’Acte mise en place au début des années 2000 pour « rentabiliser » le droit à la santé et qui aboutit à la fermeture des centres IVG qui ne peuvent évidemment pas être « rentables ».
La réaction, essentiellement religieuse intégriste de toutes obédiences qui n’a jamais baissé les bras et s’acharne à saboter le travail des équipes médicales, en multipliant les fakenews et la désinformation sur les réseaux sociaux, en cyberharcelant les centres IVG, les médecins et les infirmier.e.s, en développant partout un discours archaïque et patriarcal. Et bien sûr, elle mène en plus la guérilla contre toutes les tentatives d’éducation sexuelle. Jamais sérieusement inquiétée, elle s’inscrit dans la vague réactionnaire qui progresse partout.
Car, partout dans le monde, le combat se durcit, entre les pays où la tendance est à la criminalisation de l’avortement et à la restriction de son droit, USA, Pologne, Maroc, Sénégal, et d’autres on l’on constate quelques progrès comme l’Argentine, la Colombie ou la Corée du Sud.

A l’occasion de cette date symbolique, remettons au premier plan le combat pour le droit à l’avortement !

• Avortement et contraception libres et gratuits !
• Défense et multiplication des centres de Planning familial et des centres IVG des hôpitaux !
• Embauche massive d’infirmièr.e.s scolaires !
• Non à la dictature du capitalisme patriarcal !
• Solidarité internationale avec les femmes du monde entier !
• La femme, c’est la moitié du ciel, vive le féminisme de classe et révolutionnaire !

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