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Salle pleine pour le débat sur la France impérialiste en zone Indopacifique

Compte rendu de la réunion du 26 janvier

Salle pleine au CICP dimanche soir pour le débat sur la place de la France dans la zone indopacifique, avec la présence de militants kanaks, réunionnais et du Comité de soutien à la révolution aux Philippines.
Beaucoup de jeunes, attirés par le combat anticolonial et antiimpérialiste, surtout sur une base associative, peu de militants politiques organisés, dont plusieurs militants de VP.

Un débat long et intense, avec la présentation de chaque organisation, la critique détaillée des diverses stratégies impérialistes (France, USA, Russie, Chine…), pour arriver, un peu trop tardivement selon nous, sur les luttes des peuples, les perspectives de résistance et d’alliance face à la stratégie impérialiste française dans la zone.
Débat pertinent, sur le panafricanisme, les alliances régionales avec les peuples africains. Débat plus compliqué sur le processus de Bakou propulsé par l’Azerbaïdjan pour rassembler les peuples des colonies françaises, dans un projet tout à fait clair et intéressé. Pour mémoire, l’Azerbaïdjan soutient les sionistes génocidaires qu’il fournit en pétrole contre des armes qu’il utilise contre les Arméniens. L’aspiration à la visibilité ne doit pas entraîner n’importe quelle compromission !

Mais pas de débat sur le sens véritable du combat anti-impérialiste y compris en métropole contre les ennemis communs, exploiteurs capitalistes ici, colonisateurs et impérialistes dans les colonies.
En fin de réunion, intervention de VP depuis la salle (voir ci-dessous), bien reçue et ensuite source de discussions.

Au final, une initiative réussie et fort intéressante, qui a regroupé des gens très différents autour d’une préoccupation anticoloniale et anti-impérialiste très concrète, avivée par les événements de Mayotte ou de Kanaky.


Déclaration de l’OCML Voie Prolétarienne


- C’est une excellente initiative que de mettre le doigt sur le rôle de l’impérialisme français dans la zone indo-pacifique, après les événements que vous connaissez de Mayotte et de Kanaky.

- Mayotte ! De même qu’en Palestine, l’histoire n’a pas commencé le 7 octobre 2023, à Mayotte les problèmes ne datent pas de 2024. Il faut remonter 50 ans en arrière, quand, en 1974, le gouvernement français décide de ne pas respecter le résultat du référendum pour l’indépendance, de diviser l’archipel des Comores, de donner raison aux votes minoritaires, et de garder le pouvoir sur une des quatre îles, Mayotte. C’est là en particulier l’origine du soi-disant problème d’immigration. L’impérialisme français est coupable et responsable. Il a été condamné par l’ONU, et ce n’est pas la première ni la dernière fois.

- Pourquoi la bourgeoisie française tenait-elle tant à rester présente dans le canal du Mozambique, entre l’Afrique et Madagascar ? C’est, vous le savez, pour des raisons d’intérêts capitalistes et impérialistes, des raisons de pillards, de voleurs, de gangsters. Des intérêts économiques immédiats comme la pêche ; à venir, comme les minerais. Des intérêts géopolitiques et militaires, la surveillance d’un des couloirs maritimes les plus fréquentés du monde, la surveillance de la Russie, de l’Inde, de la Chine.
Ces intérêts et cette politique de gangsters sont évidemment les mêmes en Kanaky, en Polynésie et ailleurs. Et ils sont prêts à tuer pour préserver leur Capital ; la preuve en est toutes ces forces armées, aériennes et navales, qui sont présentes sur place.

- Comment pouvons-nous nous défendre ici, en métropole, et comment pouvons-nous espérer abattre ce pouvoir criminel, si nous ne nous soucions pas de savoir s’il se renforce ailleurs dans le monde ? Si même nous le soutenons dans sa concurrence contre les autres impérialistes, dans sa préparation d’une guerre mondiale qui chauffe gentiment. Si nous défendons la France, l’économie française, l’industrie nationale, sans nous soucier de savoir comment et par qui elles sont dirigées.
Le combat entre les grandes puissances pour le repartage du monde n’est pas notre combat !

- Nous dénonçons tous les préparatifs de guerre impérialistes, et les manœuvres d’intimidation comme celles, conjointes avec les Américains, dans les mers revendiquées par la Chine. Nous exigeons l’abandon de tous les intérêts économiques et de toutes les bases militaires impérialistes françaises.
- Nous soutenons de manière inconditionnelle le droit à l’autodétermination des peuples dominés. La lutte des peuples dominés, c’est notre lutte, nous avons le même ennemi !
- Nous soutenons la lutte des peuples contre leur propre bourgeoisie, la lutte principalement ouvrière, comme au Bangladesh en juillet-août derniers, la lutte essentiellement paysanne, mais une lutte armée, des maoïstes en Inde et aux Philippines.
- Nous soutenons leur combat anticolonial et anti-impérialiste.
- Nous exigeons la libération de tous les prisonniers politiques.

- Nous, maoïstes de l’OCML Voie Prolétarienne, affirmons qu’un peuple qui en opprime un autre ne peut pas être libre. Une classe qui en exploite une autre ne peut pas être démocratique.

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