Actualité > Solidarité avec les travailleurs tunisiens !

Solidarité avec les travailleurs tunisiens !

Déclaration de l’OCML Voie prolétarienne

Depuis le 17 décembre 2010, un mouvement de révolte de la jeunesse et des travailleurs tunisiens s’affronte au pouvoir de Ben Ali et à ses forces de répression. En 2008, la zone minière de Gafsa s’était de même dressée contre le chômage et la vie chère. Le mouvement actuel a commencé dans la région de Sidi Bouzid, après la tentative de suicide par le feu d’un jeune diplômé de l’université, vendeur de fruits et légumes dont la marchandise avait été confisquée par la police municipale. Il vient de décéder.

Le mouvement de protestation et les affrontements avec les forces de police se sont étendus à tout le pays. Les manifestants réclament un emploi et fustigent « les bourreaux du peuple ». La répression est la seule réponse du pouvoir : arrestation, tortures, tir à balles réelles sur les manifestants faisant plusieurs morts et de nombreux blessés, arrestation de journalistes, blocage des informations, verrouillage de la justice.

Les gouvernement français et des autres puissances impérialistes (si soucieux de « démocratie » en Côte d’Ivoire) ménagent et appuient depuis des décennies le gouvernement de Ben Ali, connu pour fabriquer ses victoires électorales et pour être totalement corrompu. Dans ces circonstances, il ne faut pas attendre d’eux autre chose qu’un silence complice.

Après la cinquième élection de Ben Ali en 2009, Sarkozy l’a félicité et le Quai d’Orsay a déclaré que « La Tunisie peut compter sur le soutien de la France au processus de réforme sociale, économique et politique qu’elle a engagé ». Le gouvernement français misait sur lui pour mettre en place une Union Euro-Méditerranée dont on ne parle plus. Ben Ali est un « ami cher » de l’impérialisme français et de ses présidents de droite comme de gauche.

En 1995, l’Union européenne a signé avec la Tunisie un accord d’association organisant la suppression de toute barrière douanière à l’entrée de produits européens en Tunisie.

Les USA de leur côté comptent sur Ben Ali, comme un intermédiaire possible pour une « solution négociée » au proche-orient, dont on sait qu’elle signifie la consolidation des positions de son allié sioniste dans la région.
Le peuple tunisien, privé d’emploi, exploité, réprimé dans ses droits, ne peut pas compter sur une intervention des autorités françaises pour faire reculer la répression. Les appels au respect des « droits de l’homme » de ce gouvernement sont à géométrie variable. Ils ne sont qu’un moyen parmi d’autres pour défendre les intérêts de l’impérialisme français en intervenant dans les affaires intérieures des pays dominés.

Le silence complice du gouvernement français et des candidats PS à sa succession en 2012, est le fait de la Sainte alliance qui unit les exploiteurs des travailleurs de France à ceux du peuple tunisien. Face à celle-ci, seule la solidarité internationale des prolétaires peut faire reculer la répression.

Cette solidarité doit se manifester ici :
- en organisant dans nos ateliers et bureaux avec les travailleurs d’origine tunisienne, l’information et le soutien au peuple tunisien en lutte
- dénonçant l’appui que le régime tunisien reçoit de la bourgeoisie française,
- en nous associant aux mobilisations de soutien.

Nous, OCML Voie Prolétarienne, apportons notre soutien fraternel et internationaliste aux travailleurs tunisiens dans leur lutte contre le chômage, la vie chère et pour les libertés démocratiques ainsi qu’aux organisations démocratiques et progressistes réprimées. Nous l’apportons tout particulièrement aux organisations et aux militants qui inscrivent leur opposition au régime de Ben Ali dans le combat pour la libération des travailleurs de la domination impérialiste et de l’exploitation capitaliste.

Nous exigeons la libération des manifestants et militants arrêtés au cours de cette révolte, comme dans celles de 2008, ainsi que la réintégration de ceux qui ont été licenciés pour avoir défendu leurs intérêts de classe.

Nous dénonçons la complicité active des gouvernements successifs français avec le régime corrompu et policier de ben Ali, et l’alliance des exploiteurs.

Le 5 janvier 2011

Soutenir par un don