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En Côte d’ivoire, le peuple doit chasser les factions bourgeoises ! Non aux ingérences impérialistes, les troupes étrangères doivent partir !

Déclaration de l’OCML Voie prolétarienne

Depuis le 28 novembre 2010 et le second tour de l’élection présidentielle, marquée par de nombreuses irrégularités, la Côte d’Ivoire a deux présidents et deux gouvernements : Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. Ce dernier a le soutien de l’ONU, des USA et du gouvernement français. Nicolas Sarkozy, bien qu’affirmant qu’il n’a pas à s’ingérer dans les affaires intérieures du pays, désigne néanmoins Ouattara comme seul président légitime. L’ONU, la France, les USA se feraient ainsi les défenseurs de la démocratie en Côte d’Ivoire, alors qu’ils ont donné leur aval à des élections toutes aussi contestables au Gabon, en Tunisie, en Egypte… Les USA, comme la France, veulent le départ de Gbagbo et poussent la CEDEAO à intervenir, diplomatiquement et s’il le faut militairement. La crise risque fort de déboucher sur une nouvelle guerre civile dont le peuple ivoirien fera encore les frais.

Les hommes qui s’opposent aujourd’hui sont ceux qui ont, par leurs politiques passées, sacrifié le pays et son peuple à leurs intérêts et à ceux de l’impérialisme. Depuis la mort, en 1993, de Houphouët-Boigny qui a dirigé pendant 33 ans la Côte d’Ivoire avec l’appui de l’impérialisme français, ils se disputent le pouvoir.

Le premier est Bédié. Il a apporté son soutien à Ouattara au deuxième tour des élections en 2010. Mais lorsqu’il a succédé à Houphouët-Boigny, il a imposé le concept « d’ivoirité » qui privait les Ivoiriens ayant des parents immigrés de voter et d’être élus. Il s’agissait alors d’empêcher Ouattara, ancien ministre d’Houphouët, libéral, formé aux USA et ancien directeur adjoint du FMI, de se porter candidat contre lui. Il a ainsi répandu le venin du chauvinisme et a divisé le peuple ivoirien. Alors que les ressources du cacao diminuant, le miracle ivoirien s’évanouissait. Il fallait comme dans tous les pays capitalistes(même dominés), désigner les étrangers comme la cause des problèmes et s’en servir comme variable d’ajustement.

Le deuxième est Gbagbo, ancien opposant à Houphouët que les élections ont porté au pouvoir en 2000. Le parti de Gbagbo est encore membre de la soi disant Internationale socialiste (PS), mais sa politique est purement réactionnaire. Au cours de la guerre civile qui a opposé les partisans de Ouattara au nord et les partisans de Gbagbo au sud, ce dernier s’est appuyé sur les « patriotes », milices fascisantes dirigées par Blé Goudé. Cette guerre a duré de 2002 à 2006. Gbagbo a fait appel à la France pour arrêter les troupes rebelles. Maintenant, il se pose comme défenseur de la Côte d’Ivoire contre les ingérences étrangères, en particulier celles de la France. Mais ce ne sont que des discours. Il a donné la gestion du port d’Abidjan à Bolloré, qu’il a nommé « commandeur de l’ordre national » de la Côte d’Ivoire.
L’impérialisme français et les USA soutiennent le troisième, Ouattara, qui a fait preuve lors de son passage au FMI de sa capacité à défendre les intérêts des puissances impérialistes en conduisant les « ajustements structurels » qui ont saigné l’Afrique. Si Gbagbo a bien servi les intérêts de l’impérialisme, s’il a appliqué la politique dictée par le FMI, il n’est pas jugé suffisamment fiable par les puissances impérialistes, qui lui préfèrent Ouattara.

L’ingérence de l’ONU, des USA de la France en Côte d’Ivoire, les pressions exercées, directes ou indirectes par l’entremise de la CEDEA, aggravent les risques de guerre civile. Ces puissances qui se prétendent les pompiers, soufflent sur les braises mal éteintes de la guerre. Gbagbo en appelle à la mobilisation des « patriotes » et du « peuple » pour s’imposer et menace ceux qui n’auraient pas voté pour lui. Ouattara mise sur les interventions de la communauté internationale. Les impérialistes français et US comptent sur les troupes africaines de la CEDEAO pour faire le boulot. Cette guerre ne donnera aucune liberté au peuple de la Côte d’ivoire, ni l’indépendance réelle, mais aggravera misère et chômage.

Nous, OCML Voie Prolétarienne, dénonçons les ingérences impérialistes en Côte d’Ivoire. Nous affirmons que seules les masses ivoiriennes, paysannes et ouvrières, en chassant les factions bourgeoises créeront une véritable démocratie et d’une indépendance nationale répondant à leurs intérêts.
Nous apportons notre soutien aux Ivoiriens qui dans leur pays ou ici dans l’immigration s’organisent pour s’opposer à la logique de guerre et pour combattre tous ceux, Gbagbo, Ouattara ou Bédié, qui, pour défendre leurs intérêts de classe, vendent leur pays aux impérialistes, divisent le peuple ivoirien, et lui préparent de nouveaux drames.

Nous affirmons que le gouvernement français, celui de Sarkozy comme tout autre, n’a aucune légitimité pour décider qui doit diriger la Côte d’Ivoire.

Nous exigeons le retrait des troupes étrangères de la Côte d’Ivoire, et en premier lieu des troupes françaises qui, sous le prétexte de protéger des ressortissants français, sont là pour défendre les intérêts des impérialistes français dans la région.

Non aux ingérences impérialistes
Retrait des forces françaises et étrangères de Côte d’Ivoire

03/01/2011

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