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Vive la lutte du peuple tunisien !
Déclaration de l’OCML Voie prolétarienne, le 15 janvier 2011
Le peuple tunisien a chassé Ben Ali. Nous partageons son émotion et sa joie. Nous saluons sa victoire, sa détermination à mettre fin au mépris, sa volonté de lutter contre la misère et l’exploitation. Le prix de la victoire est lourd : des dizaines de jeunes assassinés par les forces de répression.
Sachant le régime condamné, les USA n’ont rien fait pour le sauver, ils vont s’employer maintenant à soutenir les réformes qui assureront un régime conforme à ses intérêts et à ceux de la bourgeoisie tunisienne : changer de dirigeants pour que les exploités restent des exploités.
Le gouvernement français qui par la bouche de Michèle Alliot-Marie, Ministre des Affaires étrangères, proposait il y a encore peu d’aider Ben Ali à maintenir l’ordre, prend maintenant acte de son départ. Il a jugé plus prudent de ne pas accueillir celui qu’il a soutenu jusqu’au dernier moment. Ben Ali, dont le parti est membre de l’« Internationale Socialiste » (comme Laurent Gbagbo) a été l’ami de tous les présidents de la République française, de Mitterrand à Sarkozy.
Le peuple tunisien a gagné une bataille, mais il vit encore sous l’état d’urgence, et ceux qui assurent le pouvoir intérimaire sont ceux qui ont servi Ben Ali. L’étau de la dictature va être desserré. Le peuple tunisien va être amené à se prononcer, mais la bourgeoisie tunisienne, appuyée par les impérialistes, va s’employer à le faire rentrer dans le rang. Les aspirations des jeunes et de tous les travailleurs exploités qui se sont exprimées avec force pendant un mois ne pourront pas être satisfaites seulement par un relookage du régime.
Le visage des exploiteurs du peuple tunisien sera plus acceptable pour les bourgeoisies françaises et américaines en particulier. L’Europe pourra renégocier les accords économiques établis avec la Tunisie, sans paraître se compromettre avec une dictature discréditée.
La gauche française, qui est restée silencieuse pendant la révolte, appelle maintenant les autorités françaises à « appuyer le processus de démocratisation ». Aujourd’hui, pas plus qu’hier, le peuple tunisien ne peut compter sur l’appui des hommes politiques français, de droite ou de gauche, pour satisfaire à ses aspirations économiques, sociales et politiques.
Nous affirmons que seules les masses tunisiennes, en chassant la bourgeoisie créeront une véritable démocratie et une indépendance nationale répondant à leurs intérêts.
Nous, OCML Voie Prolétarienne, apportons notre soutien fraternel et internationaliste aux travailleurs tunisiens dans leur lutte contre le chômage, la vie chère et pour les libertés démocratiques ainsi qu’aux organisations démocratiques et progressistes. Nous l’apportons tout particulièrement aux organisations et aux militants qui inscrivent leur combat dans la perspective de la libération des travailleurs de la domination impérialiste et de l’exploitation capitaliste.
Les travailleurs qui se sont mobilisés ici devront poursuivre et renforcer leur solidarité avec le peuple tunisien :
pour la sanction de Ben Ali et de ses complices criminels,
pour chasser les exploiteurs et les impérialistes
Vive la lutte du peuple tunisien !
Vive la solidarité internationale !

