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Soutien au LKP de Guadeloupe !

Déclarations - 17 février 2009

Après 44 jours de grève, le peuple de Guadeloupe et son organisation LKP ont contraint l’Etat français et les patrons à signer l’accord Jacques Bino comprenant en particulier une hausse des bas salaires de 200 euros. Le dirigeant du MEDEF local Willy Angèle ne cesse de justifier sont refus de signer l’accord.

Face à cela, le leader du LKP, Elie Domota a déclaré : « Soit (les chefs d’entreprise) appliqueront l’accord, soit ils quitteront la Guadeloupe. (...) Nous ne laisserons pas une bande de békés rétablir l’esclavage. » Ce qui a créé un scandale pour l’appareil médiatique à la direction de l’Etat. Le porte-parole de l’UMP Frédéric Lefebvre va même parler « d’opérations d’intimidation » menées par « des sortes de tontons macoutes du LKP en Guadeloupe ». Une enquête judiciaire pour provocation à la haine raciale a été ouverte contre Elie Domota.

Nous avons soutenu la lutte de l’écrasante majorité du peuple guadeloupéen représenté par le LKP. Mais ce n’était pas seulement une grève contre la vie chère. Le LKP réclamait aussi le respect du peuple guadeloupéen, la fin du colonialisme et de la mainmise des békés, qui représente 1% de la population, sur l’économie du pays. Ces békés jouent le rôle d’une bourgeoise compradore parasite. Comme souvent en Guadeloupe, les revendications salariales se sont mêlées aux revendications politiques, pour recevoir en réponse la répression. Ici, tout le monde a en mémoire le mai 67, quand les ouvriers demandent une augmentation salariale de 2,5%. Les forces de l’ordre appelées sur les lieux tirent. En 1985, suite aux nombreuses interpellations du gouvernement, les chiffres officiels font état de 87 morts. Justice n’a jamais été rendue.

En tant que communistes internationalistes, nous ne pouvons qu’être scandalisés par le procès fait au LKP par un gouvernement qui a un « Ministère de l’identité nationale », après une loi et des déclarations au plus haut niveau déclarant positif le rôle de la colonisation. La remarque d’Elie Domota n’est pas raciste, elle met l’accent sur la construction sociale et économique de la Guadeloupe sur les fondements de l’esclavagisme.

Bravo au peuple guadeloupéen pour sa lutte et sa ténacité qui est un exemple pour tous.
Solidarité avec le dirigeant du LKP Elie Domota.
Réparation et droit à l’autodétermination pour les populations des Antilles, de la Guyane et de la Réunion.

OCML-VP, le 17 février 2009

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