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PSA Aulnay : La défense de l’emploi, une volonté politique

Tract de l’OCML-Voie Prolétarienne distribué à PSA Aulnay.

Le tract à télécharger en PDF

Il y avait du monde hier après-midi sur le rond-point, cela faisait chaud au cœur. Et la direction s’est bien ridiculisée en interdisant la tenue du rassemblement sur le parking !
Gros meeting de la CGT (même si on attendait plus de monde), des délégations de toute la région parisienne, ambiance combative et Bernard Thibault qui se déplace à la tribune, c’est pour nous le sentiment que notre combat n’est pas isolé, c’est un espoir pour la suite.

 

Cela dit, on n’a pas beaucoup parlé de la lutte acharnée, large et nécessaire pour défendre l’usine – LES usines menacées de PSA - et nos emplois. Heureusement qu’il y a eu l’intervention de Jean-Pierre Mercier pour rappeler que nous étions là.
Après les messages de soutien obligés, ce qu’on a surtout entendu de Thibault et des autres, c’est qu’il fallait défendre et développer l’industrie en Ile de France, que c’était possible, que c’était seulement une question de volonté politique.
Mais de quelle France parle-t-on ? Celle des patrons, des banquiers, des ministères, ou celle des ouvriers et prolétaires, français et immigrés, la nôtre ?
Dire que c’est une question de volonté politique, quelque part, ce n’est pas faux.
D’ailleurs, c’est bien pour cela qu’une forte délégation s’est déplacée et a été reçue ce matin au ministère de l’industrie pour avoir une réponse au courrier des syndicats. Sans grande illusion, mais c’est un premier résultat.
Car la question politique reste posée : de quoi sera faite demain la vie de l’ouvrier, quel emploi, quelles conditions de vie pour lui et sa famille, quelle société dans un monde déchiré par la guerre économique mondialisée ?

La volonté politique des candidats à la présidentielle

Tous les candidats nous jurent, main sur le cœur, que d’autres choix sont possibles, qu’il suffit de leur faire confiance, et Bernard Thibault a joué la même musique hier après-midi.
Sarkozy n’a pourtant pas jugé utile de répondre au courrier des syndicats. Face aux restructurations de l’automobile dans le monde, dont le nouvel accord PSA/GM est un exemple, il préfère rester silencieux… parce qu’au fond, et on le sait tous bien, Sarkozy c’est un des candidats du MEDEF, et il ne va pas aller contre le patron de PSA, tout de même !
Le candidat le mieux placé pour prendre sa place (Hollande) est lui aussi très prudent, ne s’engage à rien, même s’il fait semblant de nous écouter (« il est très attentif »… nous dit-il dans son courrier du 16 février). Lui n’est-il pas aussi un des candidats du MEDEF ?? Sur le fond, il partage les « mêmes valeurs » et défend les mêmes règles du jeu : la concurrence, le marché, la compétitivité, etc.
Dans l’usine, beaucoup sont tentés de lui faire (un peu !) confiance, beaucoup pensent qu’il ne fera pas tout à fait pareil, mais nous savons bien que nous ne pouvons pas compter sur lui pour défendre la vie de l’ouvrier.
Même Mélenchon, qui a fait un tabac dimanche à la Bastille, on aimerait bien voir ce qu’il ferait s’il était élu président ! Parce qu’au-delà des discours enthousiasmants, il respecte les règles de la concurrence et de la mondialisation…

 

Il faut une volonté politique pour défendre nos emplois, pour défendre la vie de l’ouvrier, c’est certain. La question, c’est quelle politique ? Sarkozy ? Hollande ? Mélenchon ?
Ou tout à fait autre chose ?

Seule NOTRE volonté politique compte !

L’emploi, l’emploi des ouvriers, c’est bien une question politique, des choix économiques à faire dans la société, ce qui est utile et ce qui ne l’est pas, des choix de priorités, ce qui est urgent et ce qui ne l’est pas, des choix de manière de produire, sans travail à la chaîne ni travail de nuit et sans se bousiller le corps et le cerveau.

 

La politique que NOUS voulons :
Travailler TOUS !
Travailler MOINS !
Travailler AUTREMENT !

Pour la mettre en place, il faut compter sur nos propres forces. Classe contre classe. C’est une REVOLUTION sociale qu’il faut ! Beaucoup d’entre nous le ressentent confusément : il faut mettre à bas la société capitaliste, changer les règles du jeu, bouleverser le pouvoir politique pour donner le vrai pouvoir aux prolétaires et balayer les parasites qui nous exploitent. Il faut arrêter de faire confiance aux politiques qui nous font des promesses une fois tous les cinq ans, il faut prendre nos affaires en main, nous-mêmes. Il faut faire NOTRE politique !
Ce n’est pas facile, mais ce n’est pas une utopie. Moins en tous les cas que de rêver à un capitalisme sans concurrence et sans guerre économique !

 

Le combat pour l’emploi, contre la fermeture de l’usine, pour le maintien de tous nos postes de travail, c’est un moment de la lutte des classes pour nous organiser.
Un moment pour renforcer notre camp contre celui de nos exploiteurs, un moment pour établir une solide solidarité de classe avec les prolétaires d’autres entreprises (d’abord SevelNord et Madrid, General Motors aussi), du département, de la région ou d’ailleurs. Un moment pour réfléchir au sens que nous voulons donner à notre combat : seulement conserver notre emploi, ou travailler à « une autre vie dans une autre société » ?
Encore une question de volonté politique… C’est cette lutte que mène l’OCML Voie Prolétarienne

« Producteurs, sauvons nous nous-mêmes !

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