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PSA : leur logique et la nôtre

Déclaration

L’annonce de la fermeture de l’usine de PSA Aulnay et les 8 000 suppressions d’emplois dans le groupe a suscité la révolte parmi les travailleurs. Elle met en difficulté un gouvernement qui s’était fait fort de « réindustrialiser la France ». Il hausse aujourd’hui le ton, s’indigne de cette mesure, des mensonges de la Direction de PSA qu’il soupçonne de dissimuler la situation réelle de l’entreprise. Il nomme un expert pour faire la « clarté » sur la situation de l’entreprise, mais surtout pour entretenir de faux espoirs parmi les travailleurs.

 

Mensonges, dissimulations, puis fermeture d’usine, délocalisation, précarisation de tous, ne sont que les moyens de la lutte des classes pour « eux » les patrons. Les décisions qu’ils prennent, comme la fermeture de Aulnay, ne sont pas « absurdes ». Elles ne sont que le résultat de leur logique, celle du capitalisme. Les propriétaires des entreprises ne produisent pas des voitures, des chaussettes ou tout autre chose, pour répondre aux besoins de la société ou pour fournir de l’emploi aux travailleurs. Ce qu’ils produisent c’est du profit. Produire toujours plus de profit pour survivre dans la crise, pour accumuler et faire la guerre à leur concurrents et s’enrichir, en exploitant au mieux les ouvriers de France et d’ailleurs. Dans cette guerre une chose est sûre : les travailleurs seront toujours les perdants, même quand « leur entreprise » gagne contre les autres.

 

La logique des travailleurs, des exploités, c’est de produire pour les besoins utiles de la société. De produire le nécessaire en travaillant tous, moins et autrement. C’est là du BON SENS. L’ouvrier n’a pas à se tuer à la tâche alors que d’autres sont envoyés allonger les files du chômage. La logique des travailleurs c’est de ne plus être « une ressource » dans la production du profit, que l’on jette quand elle n’en rapporte plus assez. La logique des travailleurs, c’est de vivre dans un monde de solidarité et non de concurrence, alors que tous les gouvernements, de droite comme de gauche, ne parlent que de compétitivité, de concurrence. Nous rejetons un monde où il faudrait souhaiter l’écrasement ou le chômage des autres, pour vivre soi même ici un peu mieux.

 

En perdant notre emploi, nous ne perdrons pas seulement un salaire qui nous permettait de vivre tant bien que mal. Nous perdrons aussi une vie sociale faite d’entraide, de solidarité et de lutte qui nous faisait vivre en hommes et femmes dignes et fiers de résister. Le gouvernement parle de reclassement, mais ce sera pour quelques uns des conditions de travail plus dures, et pour les autres la galère dans les boulots précaires et le chômage.

 

Face aux restructurations capitalistes, oui, il faut et l’on peut agir ….
Montebourg, au fil des interviews, menace et se propose de contraindre PSA … non pas à ne pas fermer l’usine, mais à ré-industrialiser le site. Impuissant le gouvernement ? Non, il partage surtout la même logique que ceux qui ferment l’usine. Varin se plaint des charges qui pèsent sur les salaires, alors que le gouvernement, dans la conférence sociale, propose de les abaisser en transférant une partie du financement des prestations sociales sur la CSG, c’est-à-dire sur l’impôt que payent tous les travailleurs. Même discours côté patronat et gouvernement : coûts salariaux, compétitivité, concurrence, guerre économique... et lorsque le second se montre soucieux des conséquences désastreuses des licenciements, c’est moins sur nos conditions de vie que sur son crédit politique.

 

Oui la solution au problème est d’abord une question politique. C’est celle du POUVOIR, du pouvoir des capitalistes sur l’Etat et sur les entreprises. La seule politique qui puisse agir REELLEMENT est celle d’un pouvoir d’Etat aux mains des travailleurs ! Après avoir exproprié ceux qui nous exploitent et nous réduisent au chômage, ce pouvoir remettrait en cause les règles du jeu du capitalisme à l’origine de nos malheurs : la guerre économique et la concurrence. Il fonderait la société et la production sur la satisfaction de besoins réels, et pas sur la recherche du profit. Une société où l’on produirait en respectant l’intégrité physique et intellectuelle du travailleur (abolition du travail de nuit ou à la chaîne), en respectant la nature (écologie, contre les gaspillages...).

 

Aujourd’hui, pour préparer demain, contre la concurrence nous construisons la solidarité des travailleurs. Nationale et internationale. Voie Prolétarienne a contribué à ce que des liens soient noués entre PSA Aulnay, PSA Madrid et Opel Bochum l’usine allemande dont la fermeture a été annoncée en mai.
La fermeture de Aulnay PSA doit être un point d’appui dans la lutte de tous ceux qui dans d’autres boîtes, petites, moyennes aux grosses, sont victimes de la logique implacable du capitalisme. Construire une solidarité de classe, un front solide dans cette lutte, en cessant d’attendre des gouvernements de gauche qu’il fassent ce qu’il ne feront jamais : s’attaquer au capital. Prendre nos affaires en main, pour construire la solidarité de tous contre ceux qui ne nous laissent de choix qu’entre bosser plus et plus dur ou d’aller pointer au chômage. Faire notre politique, pour imposer notre logique. Nous devons non seulement nous organiser pour la résistance et la solidarité, mais aussi être offensifs contre eux, pour les vaincre un jour. Et pour faire prendre à la société le chemin du communisme.

 

Le 18 juillet 2012

 

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