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Les deux voies de la lutte contre l’austérité

Déclaration - Traité européen

Dimanche 30 septembre aura lieu à Paris une mobilisation nationale contre le Pacte budgétaire européen, à l’appel du Front de Gauche, de syndicats, etc. C’est le choix du Front de Gauche pour sa rentrée politique d’orienter la colère sociale vers ce traité.

 

Pour l’OCML-VP, ce traité est d’abord un acte politique pour sceller les compromis entre des bourgeoisies européennes rivales, entre la France et l’Allemagne. Idéologiquement, il entretient l’incontournable rigueur budgétaire et la soumission aux marchés financiers et aux agences de notation. Mais c’est d’abord le patronat et l’impérialisme français auxquels, travailleurs, nous nous affrontons tous les jours. Même si le capitalisme est européen et mondial, l’épouvantail de la finance apatride et spéculatrice ne doit pas nous détourner de cette lutte. Avec ou sans traité, la bourgeoisie française, détentrice du pouvoir économique, nous imposera l’austérité sous tous les prétextes. Hollande indique bien le camp qu’il défend, lors de son discours de rentrée télévisé,lorsqu’il tend la main au Medef sans un mot de soutien aux travailleurs de PSA. Le PS ne fera rien contre l’avalanche de plans sociaux, renvoyant dos à dos les travailleurs et le patronat.

 

C’est pourquoi nous choisissons de mettre nos forces d’abord dans la lutte pour l’emploi, autour de PSA, de Fralib, contre les licenciements et contre les politiques à venir durcissant la flexibilité, thème central du prochain « dialogue social » début octobre.

 

Nous tirons aussi les leçons de la mobilisation importante de 2005 contre le Traité Constitutionnel Européen rejeté par référendum et que la bourgeoisie a imposé de force.

 

L’opposition au Pacte budgétaire européen est enfin le terrain favori d’expression politique du nationalisme sous toutes ces formes : de la « préférence nationale » au patriotisme républicain.

 

C’est pourquoi nous mettons en avant un soutien internationaliste aux initiatives ouvrières partout en Europe, comme la marche des mineurs espagnols, ou la solidarité face la répression des grévistes et manifestants en Espagne ou en Grèce encore ces derniers jours.

 

Nous disons que l’indépendance de classe et la solidarité concrète autour des intérêts des ouvriers et de tous les travailleurs exploités est à construire dans la lutte contre l’austérité. Cette indépendance ouvrière est la base d’une unité plus large ouverte à d’autres travailleurs en lutte, profs, personnels de santé, fonctionnaires, etc. Cette indépendance dépasse les frontières comme l’ont montré les rencontres internationales des travailleurs de l’automobile, la marche européenne des sans-papiers pour la libre circulation…

 

Les débats autour du Traité de stabilité européen et la colère légitime qu’il peut soulever, pose la question des deux voies dans la lutte contre l’austérité : l’anti-libéralisme ou l’anticapitalisme.

 

Face à la bourgeoisie, nous construisons un mouvement social large contre les politiques de la misère. Par mouvement social nous n’entendons pas seulement des vagues de manifestations car la lutte que nous impose le capitalisme est une lutte prolongée. Les fermetures de boîtes sont des combats de longue haleine, de même que la crise du capitalisme est durable. Dans ce combat nous avançons côte à côte avec d’autres forces de gauche anti-libérales.

 

Mais nous ne rallierons pas à la voie de l’anti-libéralisme qui propose comme débouché politique à nos luttes une alternance électorale. Ce n’est pas une alternative au capitalisme en crise, répondant à nos aspirations d’exploités.
Nous ne pensons pas non plus, que la crise est causée par de mauvais choix stratégiques des patrons français, par le manque de crédit à la recherche et à la formation, ni qu’on peut faire un « pacte social » avec des entreprises impérialistes comme Dassault ou Areva, quand nous sommes du même côté que nos frères de classes des pays dits dominés.

 

Ainsi ces deux voies s’opposent dans leurs buts. Nous choisissons de construire le camp ouvrier contre le capitalisme, pas de contribuer à sa réforme. Et notre premier objectifs de communistes et de révolutionnaires, c’est le pouvoir aux ouvriers ; pas dans une hypothétique révolution lointaine, mais dès aujourd’hui en prenant la direction et l’initiative de nos luttes. Cela ne décrète pas, ça se construit.

 

Le 28 septembre 2012

 

La déclaration à imprimer (pdf)
Les deux voies de la lutte contre l’austérité, déclaration de l’OCML-VP
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