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Elections régionales du 14 et 21 mars 2010

Déclaration de VOIE PROLETARIENNE

Les partis de la bourgeoisie préparent activement les élections régionales. Les travailleurs vont saisir cette occasion pour dire, d’une façon ou d’une autre, leur rejet de la politique de Sarkozy et de son gouvernement. La « France qui se lève tôt » n’a vu que licenciements, attaques sur les retraites ou l’enseignement, les chômeurs rayés des listes, et la démagogie anti-immigrée.

- Les conseils régionaux, les administrations régionales font partie de l’appareil d’Etat de la bourgeoisie. Ils gèrent les infrastructures (lycées, routes, transports) et la misère sociale. De plus en plus de missions, hier de l’Etat central, leur sont confiées. Cette décentralisation n’est pas une démocratisation de l’Etat. Il est toujours aussi loin des travailleurs. Les décisions importantes sont prises par le gouvernement, les ministères, les préfets. La régionalisation n’est qu’une restructuration de l’appareil d’Etat pour l’adapter aux besoins actuels du capital et de la reproduction de sa domination. Elle ne change rien à sa nature d’Etat de la bourgeoisie.
Depuis quatre ans vingt conseils régionaux sur vingt deux sont dirigés par la gauche : le PS en alliance avec le PCF ou d’autres. Ils gèrent une partie de l’appareil d’Etat et distribuent des aides sociales, des miettes face à la misère qui grandit. Ils subventionnent toujours les entreprises, jouant la concurrence entre régions. Ils soutiennent comme la Droite l’enseignement privé. En mars, ils espèrent conquérir tous les conseils régionaux. De quels résultats sérieux peuvent-ils se vanter au terme de quatre ans de pouvoir régional ? Leur victoire ne changera en rien la vie des travailleurs confrontés à la crise.
- Les partis de gauche, PS ou PC uni dans le Front de gauche avec le Parti de Mélenchon, sont, comme ceux de la droite, d’abord et avant tout, des partis d’élus et pas de militants. Ils n’existent que grâce aux postes qu’ils occupent dans l’appareil de l’Etat : du parlement aux mairies. S’ils critiquent le cumul des mandats, en pratique, ils ne peuvent s’en défaire. Il est donc normal que le PS, le PC, et que les Verts, accordent une telle importance à ces élections. Mais nous nous étonnons que LO et le NPA, qui se veulent anti-capitalistes, y mettent tant d’énergie, voire s’allient parfois avec le Front de Gauche qui gouvernera demain les régions avec le PS.
- A Voie prolétarienne nous ne rejetons pas par principe la participation aux élections. Dans certaines circonstances, celles-ci peuvent être une tribune, l’occasion de batailles politiques claires. Mais pour qu’il en soit ainsi, il faut renoncer aux alliances qui rendent le discours confus, obligent à trahir nos principes politiques et à faire de la conquête de postes d’élus l’enjeu principal de la lutte.
- Le NPA a été pour beaucoup un espoir de renouvellement politique. Force est de constater qu’il s’englue dans l’électoralisme. Il contracte des alliances de gouvernement régional avec le Front de Gauche. S’il a des élus avec le Front de Gauche, il gérera localement la misère sociale tout en la dénonçant au niveau national.
D’autres militants « porte-parole des luttes » s’engagent sur des listes électorales, comme G. Heyreman des New Fabris en Poitou Charente avec Ségolène Royal, ou Raymond Chauveau du PCOF en région parisienne avec le Front de gauche. Ils apportent la caution des luttes ouvrières, une image de gauche, aux fieffés réformistes qui les ont trahies et les trahiront à nouveau !
- Le NPA, le Front de gauche, et LO, se présentent comme des porte-parole des luttes, contre la politique de Sarkozy. C’est positif ! Mais le seul débouché politique qu’ils donnent aux luttes est de voter pour eux contre Sarkozy. Dire non à Sarkozy, voter anti-capitaliste, ça ne suffit pas à donner plus de force à la classe ouvrière.
- La force à la classe ouvrière, c’est son autonomie politique. L’autonomie, c’est d’abord la conscience des travailleurs de leurs intérêts propres contre ceux des capitalistes. C’est leur rejet des illusions de réforme de ce système portées par les partis de gauche. L’autonomie, c’est surtout s’organiser autour de ces idées : construire un parti communiste d’ouvriers et d’ouvrières, français ou étrangers, avec papiers ou pas, guidé par la conscience de leurs intérêts communs.
- La politique ce n’est pas principalement affaire d’élections. Faire la politique conforme aux intérêts des exploités, c’est dans les combats actuels, convaincre et organiser autour de notre volonté de changer le monde. Un monde sans chômage et sans exploitation, un monde de solidarité, sans frontière entre travailleurs, un monde où les droits seraient les mêmes quels que soient le sexe, l’origine, le pays… un monde où nous serons tous collectivement maître de vos vies.
- Pour cela, il faudra renverser le pouvoir économique et politique de la bourgeoisie. Il ne suffira pas de démocratiser l’Etat actuel, il faudra le détruire et le remplacer par un Etat des conseils des ouvriers et des autres exploités.
- A Voie prolétarienne nous combattons pour un monde où la politique, c’est à dire la gestion des affaires communes, ne sera plus l’affaire de spécialistes. Spécialistes qui s’intéressent à nous quand ils veulent être élus, mais nous ignorent ensuite. Faire de la politique, en tant qu’ouvrier exige de se former pour diriger la société. Et dès maintenant en dirigeant nos luttes sur nos intérêts sans s’en remettre aux experts réformistes.
- Faire notre politique aujourd’hui, c’est pratiquer l’internationalisme. C’est construire l’unité de la classe ouvrière multinationale de France, dans la lutte contre les licenciements, pour la régularisation de tous les sans papiers… Tous unis, car nous avons le même but, une société sans exploitation, une société socialiste
- Voie prolétarienne ne pense pas utile de donner d’autre consigne que l’abstention électorale. Mais s’abstenir n’a de sens que si les travailleurs insatisfaits du rôle qu’il leur est laissé par la politique actuelle, s’engagent dans la construction d’un parti des ouvriers, un Parti réellement communiste. Un parti qui fasse vivre leur politique contre celle de la bourgeoisie. C’est à cela que Voie Prolétarienne travaille.

OCML VP le 1e mars 2010

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