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Les tâches des marxistes-léninistes dans la lutte pour la libération des femmes

Une intervention de l’OCML Voie Prolétarienne à la 11e CIPO-ML (Conférence Internationale des Partis et Organisations Marxistes-Léninistes).

L’OCML Voie Prolétarienne affirme dans sa plate-forme politique que « l’unité entre hommes et femmes se construit dans la lutte contre la société de classe ».
Après notre 6e congrès (en 2004), nous publions une brochure :« La lutte pour la transformation des rapports hommes-femmes fait partie de la lutte pour la révolution ». Dans le préambule, nous écrivions :
« L’oppression des femmes par les hommes est l’expression d’une contradiction engendrée par le patriarcat dont le système capitaliste tire pleinement profit. Contradiction qu’il revient d’aborder à différents niveaux, comme une réalité sociale, politique et idéologique complexe traversant toute la société.
Sur le plan idéologique, le machisme est à l’offensive. La domination masculine, largement partagée, traverse l’ensemble de la société. Elle se perpétue dans le cadre privé par l’éducation traditionnelle familiale mais aussi dans la vie publique par l’école et l’image du rôle de chacun diffusée par les média, la publicité et les différentes expressions culturelles.
Mais le capitalisme va au-delà de cette offensive idéologique machiste. Il transforme en marchandise tout ce qui relève des rapports hommes-femmes et aussi des rapports adultes-enfants. Si elles sont les principales victimes, les femmes ne sont pas les seules à subir l’enfermement et la dégradation de leur image dans l’image de corps à vendre. Au-delà du combat des femmes contre le machisme qu’il faut mener, il faut aussi mener un combat commun hommes-femmes contre la transformation des uns et des autres en objets à vendre.
Une des conséquences de cette oppression est que les femmes sont sous-représentées dans la vie politique, dans les organisations révolutionnaires, comme dans les organisations réformistes, et peu représentées dans les syndicats. _ Le travail des femmes, moins payé lorsqu’il est salarié que celui des hommes, est invisible lorsqu’il s’exerce dans la sphère domestique.
Dans la période actuelle, les attaques s’intensifient et rappellent l’urgence de s’emparer de cette question. La réponse par la position qui consiste à dire qu’il faut « mécaniser » un ensemble de tâches domestiques et « socialiser » un ensemble de tâches parentales est nécessaire mais pas suffisante. Si elle se réduit à cela, elle constitue une réponse partielle et économiste qui ne touche pas aux réels rapports de domination, tout comme le simple recours à l’ État.
La conception que nous défendrons au cours de cette résolution considère que les contradictions au sein du peuple sont secondaires au regard de la contradiction de classe, mais risquent de devenir principales si elles ne sont pas abordées à temps et de façon correcte c’est-à-dire en assumant les conséquences politiques et pratiques qu’elles ont dès maintenant.
Aborder pleinement la question des contradictions entre femmes et hommes consiste en premier lieu à reconnaître qu’il ne s’agit pas d’une question « féminine » ! Le féminisme trop longtemps considéré à tort comme essentiellement bourgeois est la volonté collective de lutter contre l’oppression spécifique subie par les femmes. Nous devons développer un féminisme de classe.
Nous, communistes, considérons que la lutte prolétarienne est primordiale, par conséquent, nous privilégions les aspects de la contradiction homme-femme au sein du prolétariat. Les femmes auront un rôle moteur dans ce combat pour une transformation en profondeur des rapports idéologiques et politiques entre hommes et femmes, dans le sens d’une transformation fondamentale des rapports sociaux dont dépend leur émancipation commune. C’est au nom de son caractère secondaire que la lutte des femmes a trop souvent été négligée dans l’histoire du mouvement communiste. C’est une négligence avec laquelle nous voulons rompre. »

 

A notre 8e congrès (en 2010), nous confirmons notre analyse :
« Les femmes sont particulièrement touchées par ces attaques (de la bourgeoisie). En France, le mouvement des retraites de l’automne 2010 a mis en évidence l’ampleur et la persistance des inégalités majeures entre hommes et femmes : temps partiel imposé en croissance pour celles-ci, inégale répartition du travail domestique, comme des soins des enfants et aux parents, etc. Les mises en cause des droits des femmes se multiplient sans riposte d’envergure : fermeture de centres IVG (avortement), recul de la gynécologie médicale, pressions pour un retour des jeunes mères au foyer, culpabilisation des mères des quartiers face à l’échec scolaire. Les femmes issues de l’immigration sont prises en tenaille entre leurs rôles traditionnels et les discours stigmatisants sur le voile ou la délinquance. Elles restent isolées, en l’absence de mouvement féministe dans les quartiers. Mais l’ampleur et la radicalité de la mobilisation des femmes dans les soulèvements arabes sont un point d’appui pour notre intervention auprès de celles des quartiers...
Le travail communiste est mené aussi dans les quartiers et villes ouvrières et notre politique concerne toutes les questions de la vie ouvrière. Ce travail local de quartier, que nous le menions dans des collectifs, des associations, ou en tant qu’OCML VP, a pour but d’organiser des prolétaires, hommes et femmes et d’élever leur niveau de conscience.
Par exemple nous travaillons en direction des femmes et organisons des solidarités internationales anti-impérialistes. Ces activités doivent être articulées avec le travail en direction des entreprises...
Mais notre travail vise principalement à l’organisation politique des travailleurs les plus conscients. Pour cela, nous ne pouvons nous contenter d’être de bons syndicalistes ou militants de masse. Cela est nécessaire, mais pas suffisant pour gagner des ouvriers à la lutte politique pour le pouvoir dans la perspective du communisme...
La priorité au travail dans les usines ne signifie pas que nous nous y limitons à la défense des intérêts économiques des ouvriers. Les luttes du prolétariat, ainsi que les luttes progressistes d’autres secteurs de la société qui affaiblissent la bourgeoisie, sont politiquement importantes. Par exemple, nous soutenons la lutte contre toutes les formes d’exploitation et d’oppression spécifique des femmes.
Nous luttons aussi contre le machisme et l’homophobie. Ces luttes sont des points d’appui pour élever le niveau de conscience des ouvriers, qui devront diriger la lutte de tous les exploités et la transformation de la société. »

 

Pour l’OCML VP depuis le début, l’unité entre hommes et femmes se construit dans la lutte contre la société de classe. Pour nous, les femmes de la base et qui sont nos cibles sont les femmes prolétaires, ouvrières, précaires, sans papiers, chômeuses. Que des petites bourgeoises nous rejoignent aussi individuellement, c’est en rompant avec leur classe. On ne leur laisse pas la direction. Sur le lien avec le parti, nous disons que l’organisation des femmes « dirigée par les femmes le plus conscientes de la classe ouvrière, l’organisation des femmes contribuera à l’avancée du parti révolutionnaire, dont se dotera le prolétariat en lui faisant prendre en charge la lutte pour résoudre la contradiction homme/femme. Mais inversement, la parti contribuera à la fermeté de la ligne prolétarienne au sein de l’organisation » (brochure de la GOP).

 

Notre organisation va vers son 9e congrès, nous allons rajeunir et féminiser nos directions, et l’arrivée de camarades femmes va contribuer à encore approfondir l’unité entre hommes et femmes sous direction prolétarienne.

 

Avril 2014

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