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Y a t’il de bons patrons ?

On entend souvent au boulot, et plus particulièrement à l’usine où les contradictions de classe apparaissent plus facilement, que si on avait un bon patron, les choses seraient différentes, pour nous les ouvriers et plus généralement pour les exploités.
Ce vieux débat du bon patron contre le mauvais patron ne date pas d’hier, mais il est révélateur.
Nous devons y prêter une attention toute particulière, car derrière se cachent plusieurs illusions.

Nous devons d’abord rappeler que le patron n’est pas un salarié comme les autres. Qu’il ne produit rien et se sert de notre exploitation pour accumuler toujours plus de profits. Sans nous, un patron ne sert à rien et ne gagne rien.

 

Nous ne sommes pas dans le pays des bisounours, et le capitalisme est un mode de production barbare basé sur l’exploitation d’une majorité par un minorité.
Et ce système est basé sur la concurrence. C’est à dire que notre patron n’a pas d’autre choix que d’être toujours plus compétitif. Soit il domine ses concurrents soit il disparaît.

 

Derrière chaque patron pris individuellement se cache une classe, celle des capitalistes et des bourgeois.

 

Par conséquent, que le patron soit de gauche, gentil, humain ou tout ce qu’on veut est parfaitement secondaire puisqu’il prendra toujours les décisions qui s’imposent pour rester en activité. Et ces décisions vont, pour l’immense majorité des cas, contre l’intérêt ouvrier. Quand il rogne sur les salaires, les temps de pause, les conditions de travail ou d’hygiène etc... le patron ne le fait pas parce qu’il est méchant mais parce qu’il n’a pas le choix dans la guerre qu’il livre contre ses concurrents.
Ce sont les règles du capitalisme qui s’imposent à lui, et en retour à nous aussi.

 

Nos conditions de travail et de vie se détériorent de plus en plus au nom de la guerre économique capitaliste, et en temps de crise, la variable d’ajustement du capital, c’est nous : nous n’avons donc rien attendre des patrons.

 

C’est donc bien dans le rapport de force et par l’organisation collective et consciente des ouvriers que se gagnent les augmentations de salaires, les primes, les améliorations réelles aux postes de travail et sur les chaînes. Dans cet affrontement, doit se forger la conscience ouvrière que derrière chaque patron pris individuellement se cache une classe, celle des capitalistes et des bourgeois, et que la question posée devient transformer la guerre économique en guerre classe contre classe.

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