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Que peut-on retenir de la lutte contre le CPE en 2006 ?

En 2006, la force et la radicalité du mouvement de la jeunesse a entraîné les syndicats, et on a fait péter le CPE. Aujourd’hui, Hollande/Valls resservent la soupe Chirac/Villepin, ce qui peut sembler dire que la lutte de 2006 n’a pas servi à grand-chose. Sauf que c’est toute une génération de jeunes qui s’est formé sur le tas de la lutte sociale, qui a refusé déjà à l’époque de devenir de la « chair à patrons » et qui est aujourd’hui dans les syndicats, dans les organisations politiques pour être la relève de demain.
C’est ça l’essentiel d’une lutte, c’est Marx qui le disait déjà en 1848 : « Parfois, les ouvriers triomphent ; mais c’est un triomphe éphémère. Le résultat véritable de leurs luttes est moins le succès immédiat que l’union grandissante des prolétaires », union grandissante étant leur niveau de conscience politique, leur organisation… Le vrai bilan du CPE en 2006, ce n’est pas la victoire revendicative, aujourd’hui remise en cause, c’est la formation de toute une génération de jeunes militants, dans le feu de la lutte des classes.

Aussi, quand on voit certains n’avoir que « la lutte, la lutte » à la bouche, la grève générale comme revendication maximale, « on bloque tout » comme axe central de la mobilisation, on comprend que c’est une impasse. La question, c’est on lutte pour quoi ? Avec qui, qui sont nos amis, qui sont nos ennemis ? Pour quoi faire ?
Nous disons que nous luttons pour des revendications radicales, l’embauche des précaires, l’interdiction de la sous-traitance, pour « travailler tous, moins et autrement », pour un monde libéré de l’exploitation, pour le pouvoir des travailleurs. Nous disons que c’est là-dessus qu’il faut s’organiser pour construire notre force, notre quartier général. Que c’est le socle de l’unité travailleurs-jeunes contre la précarité capitaliste, pour construire une solide organisation de classe, anticapitaliste, capable demain de faire cette révolution à laquelle nous rêvons…
Si on en reste à « la lutte la lutte », à « on bloque tout », dans dix ans on n’aura pas avancé d’un millimètre…

Génération 2016, génération sacrifiée ?
 
Avec la loi Macron, la loi Rebsamen et maintenant la loi El Khormi les attaques contre les travailleurs et les futurs travailleurs sont de plus en plus nombreuses ces dernières années voire ces derniers mois.. Nous entendons beaucoup dire autour de nous que la génération 2016 est la génération sacrifiée. En fait ces nouvelles réformes correspondent à l’aggravation de la crise du capitalisme. Depuis la fin des années 70 (la fin des Trente glorieuses), les crises du capitalisme se succèdent et les réformes gouvernementales aussi. En fait à chaque crise, le capitalisme doit s’ajuster et se restructurer et c’est nous qui en payons le prix fort ! Et finalement c’est à chaque nouvelle attaque que nous entendons parler de génération sacrifiée, que ce soit, entre autres, en 1986 contre le projet de loi Devaquet, en 1995 contre le plan Juppé, en 2006 contre la loi sur l’égalité des chances avec les fameux CPE-CNE etc. Et finalement, depuis des décennies c’est nous que l’on sacrifie ! A nous de renverser la tendance !
Bulletin Partisan d’Avril 2016
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