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Le maoïsme, quelle utilité pour aujourd’hui ?

Nous nous réclamons des apports de Mao à la compréhension des tâches de la révolution. Cela veut-il dire que ce qui a assuré le succès du PCC, sa tactique comme les formes de lutte adoptées, peut être appliqué dans un pays impérialiste comme la France du XXIe siècle ?

 

En Chine la révolution s’est faite dans un pays dit « semi colonial » et « semi féodal », dans une société où les paysans formaient l’immense majorité du peuple et le prolétariat industriel était récent et minoritaire. La population urbaine était peu importante au regard de celle qui vivait dans les zones rurales reculées. Rien de cela ne correspond à la situation d’un pays impérialiste comme la France. Est-ce à dire qu’alors l’expérience de la révolution en Chine de 1920 à 1949 ne peut rien nous apporter pour penser nos tâches ?

 

Les formes de luttes pour la prise du pouvoir

 

Le PCC est né sous l’impulsion des révoltes nationalistes du peuple chinois et par suite de l’impact de la révolution bolchevik. Le prestige dont dispose alors le Parti Communiste bolchevik est immense. La tactique qui l’a mené au pouvoir s’impose alors comme la voie à suivre. Elle serait, comme en Russie, une insurrection prolétarienne, donc urbaine, permettant au parti du prolétariat d’accéder au pouvoir d’Etat. Dans les années 1930, Mao Tsé-Toung se refuse de faire de la tactique des bolcheviks un modèle à appliquer mécaniquement à la situation de la Chine.

 

« Les gens qui ne connaissent pas, ne savent pas ou ne tiennent pas à savoir que la guerre révolutionnaire en Chine a ses particularités considèrent que les opérations de l’Armée rouge contre les troupes du Kuomintang sont de même nature que celles d’une guerre ordinaire ou de la guerre civile en Union soviétique. L’expérience de cette guerre civile, qui fut dirigée par Lénine et Staline [1], est d’une portée mondiale. Cette expérience et la synthèse théorique qu’en ont faite Lénine et Staline servent de boussole à tous les partis communistes, y compris le Parti communiste chinois. Néanmoins, cela ne signifie pas que nous devions, dans nos conditions propres, appliquer cette expérience mécaniquement. La guerre révolutionnaire chinoise, à bien des égards, a ses traits particuliers qui la distinguent de la guerre civile en Union soviétique. Ne pas tenir compte de ces particularités ou bien en nier l’existence, ce serait, bien entendu, une erreur. Ce point a été parfaitement démontré au cours des dix années de notre guerre. »
Mao Tsé-Toung, Œuvres choisies tome 1, p.216.

 

Les premiers congrès de l’Internationale communiste définissent la révolution chinoise comme démocratique (contre le féodalisme) et nationale (contre l’impérialisme). Elle oppose donc aux couches sociales qui sont les relais de ces derniers, trois classes constitutives du peuple : la bourgeoisie nationale qui est très faible, le prolétariat qui l’est aussi, enfin les masses paysannes pauvres qui en forment l’immense majorité. Ces dernières ont participé à de nombreuses révoltes au XIXe siècle, contre les propriétaires fonciers, contre la mainmise des impérialistes sur la Chine.

 

Dans les années 1920, le PCC fait certes un travail politique parmi les paysans, mais il en reste à une prise insurrectionnelle du pouvoir. Ainsi, les communistes ont préparé l’expédition du Nord, engagée par le Kuomintang contre les seigneurs de la guerre en 1926, par un travail auprès des paysans, pour les encourager à se soulever. Ces soulèvements contre les propriétaires fonciers, alliés des seigneurs de la guerre, contribuent au succès de l’expédition du Nord. Mais ils inquiètent la direction du Kuomintang, qui ne les voit pas d’un bon œil et craint que les communistes deviennent une force. Alors, sa droite, dirigée par Tchang Kai-teck, en prend la direction, démet les communistes de leurs principales responsabilités dans le parti nationaliste et instaure l’Etat de siège à Canton, avant même d’attaquer frontalement les communistes, en 1927.

 

A partir de 1927, Mao Tsé-Toung, qui jusqu’alors a partagé la ligne définie par l’IC et appliquée par le PCC, se dégage de cette perspective dogmatique qui ne prend pas appui sur la réalité des classes en Chine.

 

Après l’échec du soulèvement de la « Moisson d’automne » [2] et de l’insurrection cantonaise en 1927, Mao définit une tactique révolutionnaire, organisée autour de « bases révolutionnaires » et de l’encerclement des villes par la campagne. L’enquête dans le Hounan, en mars 1927, lui a permis de mesurer le potentiel révolutionnaire des exploités de la campagne. Elle décrit la situation économique, politique et culturelle de la société rurale. Elle la montre secouée par une sorte de tremblement de terre qui ne va rien laisser en place, ni la propriété, ni le pouvoir politique ou économique, ni les relations familiales et les coutumes ancestrales. L’acteur principal de la révolution en Chine est donc la paysannerie exploitée, la force principale de la révolution, dont le prolétariat doit prendre la direction.

 

Dans son texte « Pourquoi le pouvoir rouge peut exister en Chine » [3], Mao précise les conditions sociales et politiques qui peuvent assurer l’existence de “pouvoirs locaux” (de zones libérées) avant même la prise du pouvoir central. Il en dégagent cinq dont au moins une est universelle, mais les quatre autres propres à la Chine ou du moins à un pays qui connaîtrait des conditions sociales et politiques similaires. La première condition est que le pays ne soit pas sous la domination directe d’un pouvoir central fort, de celle d’une puissance impérialiste ou coloniale (“semi-colonie”), ou de celle d’un Etat central puissant. En Chine la domination impérialiste est indirecte et le pouvoir central affaibli par les conflits entre les différentes cliques de chefs de guerre. De plus lui parait indispensable de disposer d’une économie agricole locale assurant la subsistance de ces zones. La deuxième condition est l’expérience de la révolution démocratique dans certaines régions par suite des nombreux soulèvements antérieurs. La troisième condition est que ces pouvoirs locaux bénéficient d’une situation révolutionnaire se développant à l’échelle nationale. La quatrième est l’existence d’une Armée rouge suffisamment puissante, et en dernier lieu celle d’un parti communiste suffisamment fort.

 

Mao est donc partisan de l’organisation d’une armée rouge, d’une armée révolutionnaire, formée de paysans et dirigée par un parti porteur de l’idéologie du prolétariat. Elle seule peut ouvrir la voie au pouvoir. Il considère que la ville ne peut pas être en Chine le front principal de la lutte révolutionnaire. II affirme qu’à l’époque de la révolution socialiste mondiale [4], les conditions politiques sont réunies pour qu’une révolution dont la force principale est constituée des exploités des campagnes, soit dirigée par le prolétariat. Ces conditions ne sont pas principalement sociologiques, mais idéologiques et politiques. Elles ne peuvent être créées que par des efforts particuliers, d’où l’insistance mise par Mao sur les questions idéologiques et philosophiques, pour imposer à un mouvement principalement paysan une vision du monde prolétarienne.

 

Comme l’a fait Mao dans les années 1930 pour la Chine, la tâche est en France, pays impérialiste du début du XXIème siècle, de rechercher, dans l’analyse concrète, objective et subjective de la société, dans l’histoire des luttes sociales, dans l’expérience de la lutte révolutionnaire de pays comparables au nôtre, à dégager les voies de la révolution en France. Cela implique l’enquête et un travail théorique.

 

Dans ces conditions nous nous devons d’appliquer à la situation de la France, ce que Mao attendait que le Parti fasse à propos de la Chine, en s’affranchissant de tout dogmatisme paresseux.

 

« Ce que le Parti doit comprendre et résoudre de toute urgence, c’est d’appliquer le marxisme de manière concrète en Chine, afin qu’il reflète en toutes circonstances les traits spécifiques de notre pays […]. Il faut en finir avec le style stéréotypé étranger, passer moins de temps en bavardages creux sur des notions abstraites et mettre le dogmatisme au rancart […]. Quelles sont les particularités du mouvement actuel ? Quelles en sont les lois ? Comment le diriger ? Ce sont là autant de questions pratiques. Aujourd’hui encore, nous ne connaissons ni pleinement l’impérialisme japonais ni parfaitement la Chine. Le mouvement se développe, du nouveau va surgir devant nous, et le nouveau naît sans cesse. Etudier ce mouvement sous tous ses aspects et dans son évolution, c’est là une grande tâche qui mérite une attention constante. N’est pas marxiste celui qui se refuse à étudier tout cela sérieusement et avec soin. Notre ennemi dans l’étude, c’est la suffisance ; quiconque veut réellement apprendre doit commencer par s’en débarrasser. « S’instruire sans jamais s’estimer satisfait » et « enseigner sans jamais se lasser », telle doit être notre attitude. »
Mao Tsé-Toung, Le rôle du Parti communiste chinois, Œuvres choisies, tome 2, p. 226.

 

A quelles conditions les ouvriers peuvent-il diriger un mouvement de tous les exploités ?

 

Constatant que les ouvriers sont minoritaires en Chine et dans le Parti, Mao en vient à considérer que l’idéologie doit permettre sa transformation qualitative. Pour lui, il n’y a pas de déterminisme économique ou sociologique, c’est-à-dire une action inéluctable de la cause (l’origine sociale) sur l’effet (la conscience). Il pense ainsi que la composition sociale d’un mouvement ne décide pas automatiquement de sa ligne politique. Constat juste, confirmé par l’exemple de partis ouvriers réformistes. Mao pense, et la pratique du PCC l’a montré, qu’une organisation peut dans certaines conditions, bien que comportant peu d’ouvriers, suivre une orientation prolétarienne.

 

Pour Mao ce n’est possible qu’aux conditions suivantes. D’abord que le parti recrute parmi des classes exploitées spontanément en révolte contre le système d’exploitation. Ensuite qu’il lutte contre les tendances petites bourgeoises naissant inévitablement en son sein ! D’où l’importance accordée par Mao aux questions idéologiques, à l’éducation des cadres et des militants du parti, au style de travail, et aux campagnes de rectification.

 

Cette question est aussi d’actualité pour nous. La classe ouvrière est la classe la plus nombreuse, mais elle n’est pas majoritaire dans le salariat. Une masse d’exploités aux statuts de classe moins nets participe au processus révolutionnaire, de plus les couches petites bourgeoises sont importantes et diverses. Puisque ce sont les hommes (les masses) qui par leurs actions volontaires et déterminées ont le rôle principal dans la transformation révolutionnaire de la société, l’idéologie qui les met en mouvement est donc elle-même principale. Leur idéologie spontanée (pas plus que celle des ouvriers) n’est pas prolétarienne. D’où l’importance de la lutte idéologique [5].

 

Transformer les consciences par la lutte idéologique est donc une tâche essentielle pour transformer les rapports sociaux sous le socialisme, pour que le prolétariat transforme le monde selon « sa propre conception ». L’importance accordée par Mao à l’idéologie le conduit toutefois à une certaine unilatéralité.

 

L’aspect positif (principal) est que la conscience prime dans l’action des hommes sur la « sociologie ». Pour autant, la conscience sociale et la vision du monde des ouvriers ne sont jamais exactement celles de militants qui n’en sont pas. Car la conscience se développe dans une expérience, un vécu de classe qui ne s’efface jamais totalement. La formation politique conditionne la solidité d’un parti, mais elle ne suffit pas en faire un parti prolétarien.

 

Ce qu’il y a de négatif dans le point de vue de Mao (secondaire ici) est sa sous-estimation de l’importance de l’origine de classe des membres du Parti. Le risque est encore plus grand pour ce qui concerne le rapport à la bourgeoisie nationale. Dans les années 1950, la conviction que la réforme des membres de la bourgeoisie nationale est possible par l’éducation, la critique et l’autocritique, conduit en pratique à une attitude conciliatrice à son égard, en tant qu’individus. Elle est une forme d’idéalisme qui conduit Mao à considérer qu’ainsi ils pourraient surmonter leurs intérêts privés contradictoires à ceux du peuple.

 

« Pour réformer les capitalistes des milieux de l’industrie et du commerce, non seulement nous les avons neutralisés comme individus, mais nous les avons anéantis en tant que classe pour n’avoir plus à considérer que les individus [...] Il faut faire un travail de propagande auprès des capitalistes pour qu’ils lient leur intérêt privé à celui de l’Etat »
Discussion de Mao avec des représentants de la fédération du commerce et de l’industrie en décembre 1956.

 

La pensée de Mao rompt avec l’ouvriérisme ; mais elle peut induire aussi des considérations opposées au matérialisme en laissant penser que la conscience prime sur l’être social. De plus, la rupture du lien dialectique entre lutte idéologique et base sociale a pour contrepartie la sous-estimation du rôle spécifique de la classe ouvrière dans le processus historique de la transformation de la société, et de la surestimation de la facilité de réforme idéologique des éléments non prolétariens (des cadres en particulier).

 

Notre organisation, dans une résolution d’organisation publiée dans le n°12 de la Cause du Communisme (1998), a souligné la sous-estimation du travail du Parti dans la classe ouvrière aussi bien à l’étape de la révolution démocratique et nationale que pendant les dix premières années de la transition socialiste.
Pour aujourd’hui, cela nous conduit à considérer comme prioritaire notre enracinement dans les usines et dans les quartiers populaires.

 

Les conditions subjectives et matérielles de la révolution 

 

Dans « L’idéologie allemande », sous-titrée « conception matérialiste et critique du monde », Karl Marx définit les conditions du bouleversement révolutionnaire comme devant conjuguer deux facteurs. « A savoir d’une part, les forces productives disponibles et, d’autre part, la formation d’une masse révolutionnaire qui se révolte non seulement contre certaines conditions de la société passée, mais aussi contre l’ancienne production de la vie […]. Si ces éléments sont absents, il est tout à fait indifférent pour le développement pratique que l’idée de ce bouleversement ait été formulée cent fois » [6]. Pour Marx, « le communisme n’est pas […] un idéal auquel la réalité devrait se conformer. Nous appelons communisme le mouvement réel qui abolit l’état actuel des choses. Les conditions de ce mouvement résultent des données préalables telles qu’elles existent présentement » [7].

 

Pour Marx, les conditions de la transition vers le socialisme sont d’autant plus favorables que le niveau de développement des forces productives est élevé et que la société est moins sous la contrainte de la nécessité. En conséquence, en 1848, il a pu penser que la révolution au sens de la prise du pouvoir par le prolétariat se ferait là où les forces productives étaient élevées. Que ce serait alors dans les pays européens qu’elle se ferait d’abord. Mais, les révolutions dirigées par des partis communistes ont eu lieu en Russie et ensuite en Chine qui étaient des maillons faibles du système capitalisme mondial.

 

Ces expériences ont vérifié que les conditions d’une crise révolutionnaire mûrissaient plus vite à la périphérie du système impérialiste. Toutefois cela ne signifie pas que la transition vers le communisme en soit facilitée. Lénine le confirme à propos de l’URSS quand il affirme : « Plus un pays est arriéré, plus difficile est son passage du capitalisme et socialisme » [8].

 

Mao Tsé-Toung adopte un point de vue inverse qui le conduit à rompre avec les bases matérielles de la transition vers le capitalisme. Il oppose à Lénine sa conviction que « en réalité plus un pays est arriéré économiquement, plus son passage du capitalisme au communisme est facile, et non difficile. Plus un homme est pauvre, plus il veut la révolution » [9]. Ce qui n’est pas faux pour la préparation de la prise du pouvoir, mais n’est plus vrai pour la transition. En 1958, à la veille du Grand Bond en Avant, Mao affirme encore que le peuple chinois « possède deux particularités remarquables ; il est pauvre et blanc. Ce sont en apparence de mauvaises choses, mais en réalité ce sont de bonnes choses. Ceux qui sont pauvres veulent changer la situation existante, ils veulent faire des efforts, ils veulent faire la révolution. Sur une page blanche rien n’est écrit ; on peut y écrire les mots les plus neufs et les plus beaux ».

 

Pour Mao, contrairement à ce qu’affirmait Marx, le rythme de transformation révolutionnaire n’est pas contraint par les conditions économiques, sociales et idéologiques héritées du passé. Bien plus, le retard de la Chine n’est pas pour Mao un frein, mais un atout. Les freins ne sauraient tenir qu’à l’insuffisance du travail de mobilisation, qu’il dénonce en septembre 1958.

 

Mao reconnaissait qu’avant 1958, il ignorait tout de la construction économique et de la planification industrielle [10]. Mais son ignorance ne tient pas exclusivement aux questions économiques de la transition, du plan… Elle l’est aussi dans les rapports sociaux de classe vus presque exclusivement au prisme de la « pauvreté » opposée à « la richesse ». Il néglige les conséquences de la place et du rôle des hommes dans les rapports de production, pour privilégier l’état de pauvreté. Cela le conduit à combattre au cours de la transition l’embourgeoisement des cadres, par exemple de l’Etat ou du parti, sans le voir comme la traduction subjective d’une position objective. Il mène donc la lutte idéologique comme une rectification morale de ceux qui « se sont engagés dans la voie capitaliste » [11]. Mao débouche sur une vision volontariste de la transformation sociale, portée par la révolte des masses, et sans contrainte objective.

 

Les annotations de Mao [12] du Manuel d’économie politique de l’URSS et de Problèmes économiques du socialisme en URSS de Staline, sont pour la plupart extrêmement stimulantes d’un point de vue politique. Mao met systématiquement en avant le rôle des masses, des travailleurs, et non celui des cadres. Elles constituent une démarcation vis-à-vis de la politique économique du PCC adoptée dans les années 1950 à l’imitation de l’URSS. Mais la dénonciation juste de l’économisme de la théorie stalinienne des forces productives débouche sur l’exaltation unilatérale de la volonté, où les masses peuvent tout, et sur la sous-estimation des facteurs objectifs (développement des forces productives insuffisant) qui sont des freins à la transformation de la société. Elle ne peut être ignorée dans l’analyse des difficultés rencontrées par les communistes en Chine.

 

En tant que communistes, si nous devons suivre Mao dans ses positions politiques concernant l’importance de la lutte des classes dans la période de transition et de l’initiative des travailleurs, nous ne pouvons négliger d’étudier les conditions économiques de la révolution et de la transition dans un pays impérialiste. Nous ne pouvons ignorer les rapports sociaux que le capitalisme bouleverse sans cesse, comme facteurs qui déterminent les positions idéologiques et politiques spontanées. Nous devons traiter la contradiction entre les freins subjectifs et politiques à l’engagement des ouvriers (entres autres les difficultés liées aux bouleversements subis par la classe ouvrière) et le potentiel de libération, de temps libre, accumulé par le développement de la productivité capitaliste, dont sa crise est l’une des manifestations paradoxales.

 

Voir aussi :

 

[1Staline n’a pas eu un rôle de premier plan durant la guerre civile. Le commissaire aux armées (ministre de la guerre) dirigeant de l’Armée rouge était alors Trotski, qui était rayé de la mémoire communiste en dépit de son rôle dans l’organisation de l’Armée rouge.

[2L’insurrection de la Moisson d’automne commence le 9 septembre 1927 dans le Hounan par l’attaque par les communistes de sa capitale Tchangcha. Comme le Kuomintang, l’armée des communistes essuie un sérieux échec. En se rendant au comité provincial du Hounan, Mao Tsé-toung est pris par le Kuomintang. Il s’échappe. Il rassemble alors les soldats des régiments battus et décide de se diriger vers les monts Tsingkang, à la frontière du Kiangsi et du Hounan, pour y établir une première base rurale révolutionnaire.

[3Mao Tsé-Toung, Œuvres choisies, tome 1, p. 65.

[4Il prend en considération l’appui que peut apporter alors l’URSS et l’Internationale Communiste.

[5Il faut entendre par idéologie la représentation que les hommes ont leur place dans la société, de leurs intérêts, de leurs relations subjectives aux autres hommes.

[6Karl Marx, Œuvres philosophiques, Editions La Pléiade, p. 1072.

[7Idem, p. 1067.

[8Lénine cité par Mao, dans « Mao Tsé-toung et la construction du socialisme », Seuil, 1975 p. 81.

[9Ibid.

[10Discours prononcé à la conférence de Lushan, le 2 juillet 1959.

[11Quand Mao dit que 90 ou 95 % des cadres sont bons ou peuvent l’être, l’appréciation peut être tactiquement juste, mais ne dit rien sur les conditions objectives de la dérive droitière et de ses origines sociales.

[12Textes inédits publiés sous le titre « Mao Tsé-toung et la construction du socialisme », Seuil, 1975.

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