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En finir avec la guerre économique et son monde !

Les restructurations se poursuivent dans tous les secteurs économiques, une vague après l’autre, année après année, ce n’est jamais fini, jamais de bout au tunnel de l’exploitation.
Même dans les secteurs où tout va bien ! Airbus ? Carnet de commande plein pour dix ans, et une annonce de 1000 licenciements, c’est la guerre permanente avec Boeing. Le Chantier Naval STX de Saint-Nazaire ? Carnet de commande plein jusqu’en 2020, mais la maison mère sud-coréenne va mal, le chantier va être revendu à l’italien Fincantieri, avec crainte sur les doublons, les transferts de technologies. La Santé ? Pas de problème de « charge », il y aura toujours des accouchements, des malades, des anciens à s’occuper, mais les restructurations font rage dans les cliniques, les maisons de retraites, les complémentaires santé. Et qu’on ne nous dise pas que cela ne concerne que le privé, qu’il suffit de nationaliser : dans ces trois exemples, l’Etat est directement impliqué, actionnaire ou administrateur…
Sans parler de la nouvelle loi Travail, qui va désormais autoriser les licenciements préventifs quand le chiffre d’affaire diminue…

 

Voilà la réalité économique, celle que nous subissons tous les jours.

 

Ce qui dirige le monde capitaliste, ce n’est pas la méchanceté des patrons, pas leur bêtise ou leur incompétence, c’est la concurrence mondialisée, la guerre économique généralisée.
Les entreprises sont propriété des actionnaires, qui recherchent la rentabilité maximum. Et si les profits deviennent trop faibles, soit on restructure (licenciements, précarité, flexibilité, pénibilité…), soit on va voir ailleurs : en même temps que PSA fermait l’usine d’Aulnay, il investissait ans les maisons de retraite et les cliniques (groupe Orpéa), car aujourd’hui le secteur de la santé est une grosse vache à lait avec des profits bien juteux, garantis par l’Etat, et dans un secteur « prisonniers » non délocalisable…
C’est la réalité du capitalisme.
Ce qui compte pour eux, ce n’est pas la quantité de profit, c’est la rentabilité qu’il rapporte : toujours plus que celle des concurrents, pour gagner les marchés. On appelle ça le taux de profit.

 

Mais il sort d’où ce taux de profit ?

 

Bien sûr des progrès technologiques, qui nécessitent des investissements de plus en plus lourds d’où dettes et remboursement. De l’étranglement de la sous-traitance qui doit à son tour restructurer pour conserver des marchés, il se trouvera toujours des patrons voyous pour proposer moins cher et rafler les marchés. ET bien sûr exploitation des travailleurs : baisse des salaires (comme dans la santé), précarité extrême (travailleurs détachés – comme à STX, sans-papiers comme dans le bâtiment), augmentation de l’intensité du travail (pénibilité, souffrance, stress), flexibilité des horaires etc.
Le taux de profit, il sort directement du taux d’exploitation des travailleurs.
C’est-à-dire que la guerre économique entre capitalistes, la concurrence mondialisée, elles se doublent nécessairement de la guerre sociale contre les travailleurs, toujours plus féroce. Et là, c’est de notre vie qu’il s’agit ! Autrement dit, la guerre sociale pour nos intérêts, c’est la guerre contre les règles du « jeu » capitaliste !

 

Et là, gros silence au niveau des politiques…

 

D’un côté, Fillon, Hollande, Valls et la loi Travail, Macron sont bien clairs et disent la vérité des capitalistes : il faut accepter les règles du jeu, on n’a pas le choix, il faut s’adapter, plus d’exploitation pour augmenter les profits et défendre les monopoles français dans la compétition mondialisée. On connaît, on a déjà donné, on sait ce que ça donne.
De l’autre, ceux qui ne disent pas grand-chose de l’exploitation, et en particulier pas comment ils vont défendre les travailleurs dans la concurrence mondiale… Par contre, ils prétendent avoir des solutions, via le patriotisme économique, la fermeture des frontières, le nationalisme, à la sauce Trump. Mais regardons les choses et l’état de l’économie mondiale : Renault est en Roumanie, SFR en Tunisie, Toyota à Valenciennes, ils jouent déjà tous à un Monopoly à l’échelle mondiale et le protectionnisme est dépassé. Imaginons qu’un pays ferme ses frontières, les répercussions en cascade ??? Montebourg a échoué avec Mittal et Goodyear, Mélenchon et Le Pen agitent le drapeau sans nous expliquer comment ils vont faire – évidemment ! Ils soufflent un écran de fumée pour nous faire croire qu’il suffit de refuser Bruxelles ou les traités internationaux… Illusions, illusions… Nous n’avons pas de temps à perdre et de nouvelles déceptions à accumuler avec ces nationalistes patriotes…

 

Alors ? L’interdiction des licenciements ? Interdire le travail de nuit, l’intérim ou le travail à la chaîne ? Là ce serait la guerre à l’exploitation, belles idées. Et le taux de profit, la concurrence capitaliste, la mondialisation on en fait quoi ? Les bourgeois ils vont faire quoi ? Au mieux aller voir ailleurs où l’herbe est plus verte, au pire se débarrasser des naïfs et imposer leur ordre par la force, armée, police justice réunies, plus raisonnablement simplement les faire changer en les étranglant comme ils ont fait avec Tsipras en Grèce. Avec le capitalisme, même un gouvernement très progressiste devrait soit se soumettre, soit se démettre…

 

Ce que nous voulons c’est changer de système :

 


- La Coopération et pas la concurrence qui ne fait que dégâts et gaspillages
- La satisfaction des besoins de la grande masse des travailleurs, et pas celle du profit – ce qui veut dire choix centralisé des productions utiles – sans gaspillages (dans tous les domaines), une production respectueuse des ressources naturelles,
- Le contrôle d’un Etat ouvrier sur toute l’économie, et pas seulement la nationalisation des entreprises une par une, pour pouvoir au contraire choisir, gérer, décider des priorités, tailler dans le vif des projets inutiles, grands ou petits.
- Changer les conditions du travail, en finir avec la destruction du corps et de l’esprit des travailleurs, en finir avec la division entre ceux qui réfléchissent et qui décident d’un côté, ceux qui se taisent et travaillent de l’autre. Tout le monde manuel, tout le monde intellectuel !
- Travailler tous, moins et autrement. Voilà un résumé de ce que nous voulons, au service des travailleurs et de tout le peuple
- L’Internationalisme et l’amitié entre les peuples, la libre circulation et les échanges égalitaires et pas le pillage des matières premières (uranium, pétrole ou coltan pour les téléphones portables), les murs de barbelés, le chauvinisme et nationalisme

 

Nous voulons une vraie Révolution et elle commence par la prise du pouvoir par la classe ouvrière et le peuple ! Nous prendrons l’Etat, nous le bouleverserons de fond en comble pour en faire le quartier général de la reconstruction économique à notre service, une fois que nous aurons pris le pouvoir et changé les règles du jeu, une fois que nous aurons mis à bas le capitalisme !

 

Bulletin Partisan de février 2017

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