Militer > Macron en Afrique, le nouveau visage de l’impérialisme français

Macron en Afrique, le nouveau visage de l’impérialisme français

Emmanuel Macron mènera à partir du 27 novembre une tournée dans plusieurs pays d’Afrique, d’abord à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, puis à Abidjan, pour le sommet de l’Union africaine, puis enfin à Accra, au Ghana.

Ce sera une nouvelle occasion pour le représentant de l’impérialisme français de signifier avec arrogance sa main-mise sur les affaires de l’Afrique de l’Ouest. Une nouvelle occasion aussi pour les gouvernements fantoches burkinabè, ivoirien et autres de ré-affirmer leur fidélité aux intérêts des puissances étrangères.

La mode chez ces gouvernements est de prétendre que leur pays serait « émergent », c’est à dire bien engagé sur la voie du développement économique et social au bénéfice du peuple. Il n’en est rien. L’impérialisme français (entre autre), à travers les monopoles Bolloré, Areva et d’autres, exploite sans complexe l’uranium, le coton, l’or, les chemins de fer, les ports, sans aucun profit pour les peuples africains.

Nul doute que Macron viendra notamment défendre le nouvel « Accord de partenariat économique » (APE), qui comporte notamment la destruction quasi totale des barrières douanières entre l’Europe et l’Afrique. Le libre-échange commercial n’a eu jusqu’ici pour seul effet que d’aggraver la dépendance alimentaire des pays africains vis-à-vis de la production agro-alimentaire industrielle de l’Europe ou de l’Amérique du Nord, ruinant les producteurs locaux ruinés par une concurrence déloyale. Ce nouvel accord de libre-échange risque surtout d’achever les éleveurs laitiers, les cultivateurs de céréales ou d’ignames africains. Couplé au doublement de la population africaine d’ici 2050, à la baisse des rendements agricoles de 10% du fait du réchauffement climatique, l’Afrique de l’Ouest court vers la disette, voir la famine, par la faute de la politique criminel de l’impérialisme. En échange, l’Union européenne distribuera de maigres « aides aux développement », qui ne développeront pas grand chose, histoire d’essayer d’empêcher l’effondrement de ces Etats faillis, et de leur permettre d’assurer l’exploitation des mines d’or ou des plantations de bananes par les grands groupes capitalistes étrangers.

Or, depuis plus de 60 ans, la France encourage des Etats semi-coloniaux faibles, corrompus, inefficaces, pour mieux asseoir sa main-mise. C’est pour cela que l’Armée malienne, en 2012, a été incapable de protéger la population des exactions des djihadistes qui ont conquis le nord du pays. Alors, les Français ou les Américains ont beau jeu de se présenter en rempart contre le terrorisme, mais ce sont bien eux qui ont versé le terreaux dans lequel il s’est développé. Aujourd’hui, c’est impunément que les troupes françaises et américaines opèrent du Sénégal à la Centrafrique, occupent des bases militaires secrètes, bénéficient de l’immunité totale pour tous leurs actes. Mais c’est bien l’impérialisme qui apporte les problèmes ! En Côte d’Ivoire, en Centrafrique, au Niger, ces troupes servent autant à lutter contre les djihadistes qu’à renverser les gouvernements pour en imposer de plus dociles.

D’autant plus que la France s’apprêterait à dévaluer fortement le Franc CFA, monnaie commune des anciennes colonies françaises d’Afrique, dont les billets sont imprimés et le court déterminé par l’Etat français. Sous prétexte de la chute des prix du pétrole produit au Congo ou au Tchad, ce sont les peuples qui devront payer les pots cassés. La dévaluation, cela signifie hausse vertigineuse des prix, dans des pays où les salaires sont dramatiquement bas, où les paysans ont déjà du mal à se nourrir entre deux récoltes.

C’est tout cela que fuient les centaines de milliers d’Africains et d’Africaines qui, au péril de leur vie, tentent de trouver une vie meilleure en Europe. C’est pour tout cela que nous sommes pour la liberté de circulation, c’est à dire pour la liberté de fuir l’oppression et la misère dont l’Europe, ses gouvernements et ses capitalistes, sont responsables. Il n’y a pas de distinction à faire entre « réfugiés politiques » et « migrants économiques » lorsque l’exploitation économique féroce va de paire avec le soutien aux régimes sanguinaires, comme au Togo, où la dynastie Eyadéma, valet de la France, se maintient au pouvoir, fait tirer sur le peuple, avec la bénédiction de la France.

Communistes de France, nous sommes au cœur du monstre, du pire ennemi des peuples d’Afrique. La visite de Macron n’est donc certainement pas annonciatrice de bonnes nouvelles. Mais les Africains et les Africaines lui préparent déjà un comité d’accueil. Au Burkina Faso, Les syndicats, les organisations de jeunes, de défense des droits de l’homme, de lutte contre la vie chère, ont annoncé qu’ils et elles manifesteront en masse leur opposition aux ingérences impérialistes. Nous les soutenons sans réserve.

- A bas l’impérialisme !
- France hors d’Afrique !
- Vive la lutte des peuples !
- Retrait immédiat de tous les soldats français à l’étranger !
- Restitution de tous les intérêts économiques français en Afrique !
- Annulation sans condition de la dette des pays d’Afrique !

26 novembre 2017

Bulletin N°26 - Décembre 2017
Soutenir par un don