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Nouveau projet de loi anti-immigrés : Macron, c’est la réaction sur toute la ligne !

Le projet d’une nouvelle loi anti-immigrés vient d’être présentée par le gouvernement, et même le journal Le Monde, le 11 janvier dernier, écrivait que le gouvernement Macron porte « une ligne plus dure que celle de Nicolas Sarkozy ». Dans la droite ligne des gouvernements de droite ou de gauche qui l’ont précédé, Macron c’est la politique anti-ouvrière et impérialiste dans tous les domaines.
Il a d’abord joué sur la prétendue distinction entre bons « réfugiés politiques » et mauvais « migrants économiques ». Mais lorsqu’on quitte un pays où l’on meurt de faim à cause d’une dictature criminelle soutenue à bout de bras par la France, à cause du pillage et de la ruine entretenue par les politiques d’austérité et de libre-échange imposés par les pays occidentaux, cela n’a pas de sens. Il n’y a pas de bons ou de mauvais sans-papiers : il n’y a que des victimes de l’impérialisme !
D’ailleurs, quelque soient leurs raisons d’être en France, ce sont tous les sans-papiers qui sont visés par la politique gouvernementale. Quelques petites mesures vont bénéficier aux victimes de violences conjugales ou d’excision : le gouvernement veut se la jouer féministe ! Mais si il l’était vraiment, il ne rendrait pas la vie plus dure aux milliers de femmes sans-papiers avec sa nouvelle loi. On sait bien que les femmes subissent encore plus durement la précarité.

Les sans-papiers mis en centre de rétention pourront y rester jusqu’à 105 jours, au lieu de 45 maximum aujourd’hui. La loi va étendre les cas dans lesquels les Obligations de quitter le territoire français (OQTF) seront couplées à une mise en rétention ou à une assignation à résidence, avec plages horaires d’interdiction de sortie du domicile. A côté de cela, le projet prévoit de faciliter la délivrance de titre de séjours aux étrangers riches ou très qualifiés utiles à l’économie capitaliste ou venus faire du tourisme médical. La loi va donc renforcer le « pillage des cerveaux » des pays d’Afrique, et assumer la distinction entre migrants des pays riches et des pays pauvres.
Déjà, dans une circulaire du 20 novembre dernier, le ministre de l’intérieur Gérard Collomb demandait aux préfets et aux administrations des résultats chiffrés dans la chasse aux sans-papiers, la délivrance d’OQTF à tous les sans-papiers arrêtés, l’augmentation des places en centres de rétention, la participation de toutes les forces de police aux expulsions, la réapparition des charters ainsi que la collaboration des lieux d’hébergement dans la dénonciation des personnes en situation irrégulière.

Le projet de loi, comme la circulaire, cherchent à criminaliser l’immigration, mêlant la chasse aux sans-papiers à la lutte contre le terrorisme et la criminalité. Il s’agit de réduire à une question policière un problème économique et social. D’ailleurs le gouvernement Macron encourage la répression policière partout, contre les sans-papiers comme dans les quartiers populaires ou pour déloger les ZADistes de Notre-Dame-des-Landes. Alors que Macron a dans son discours de Calais défendu les Policiers coupables de violences contre les sans-papiers, les juges continuent à rendre des non-lieu lorsque des personnes sont assassinés par la Police ou la Gendarmerie, et à harceler leurs familles qui réclament justice : Adama Traoré, Rémi Fraisse, Hocine Bouras...

La répression est impuissante à empêcher l’immigration, produit de l’ordre mondial injuste qui produit dictatures, guerres et misère. Ce sont les politiques gouvernementales qui mettent des hommes et des femmes à la merci des trafiquants et mettent leurs vies en danger, faisant de la Méditerranée la frontière la plus meurtrière au monde.
Cette politique vise à la fois à surfer sur les sentiments racistes présents dans la société, dont le système politique bourgeois a besoin pour maintenir sa domination, et à servir le besoin des entreprises en travailleurs toujours plus précaires et exploitables parmi les sans-papiers. Leur cause, c’est à la fois la cause de la classe ouvrière en lutte contre l’exploitation ici, et la lutte contre l’impérialisme là-bas.

Nous devons, autour de nous, mobiliser dans le mouvement de solidarité avec les sans-papiers, combattre le racisme et l’individualisme qui divisent. L’OCML-VP sera présente dans les mobilisations pour les droits des sans-papiers, contre la circulaire Collomb et la nouvelle loi en préparation.

Régularisation de tous les sans-papiers ! Liberté de circulation !

Bulletin N°27 - Février 2018
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