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Macron sait ce qu’il veut, ET NOUS ?

Bulletin N°28 - Mars 2018

Les attaques du gouvernement Macron/Philippe/Collomb et autres ne faiblissent pas.
Après les ordonnances de la loi Travail, la quasi disparition de la pénibilité et le bouleversement profond des délégués en entreprise, voilà deux nouvelles restructurations qui s’annoncent. Celle de la SNCF, tant sur le réseau que sur le statut, celle du chômage qui derrière l’image alléchante des allocations pour les démissionnaires cache des licenciements plus faciles et une plus grande précarité pour tous.
Mais il n’y a pas que les restructurations économiques.
- Après le recul symbolique sur Notre-Dame des Landes, histoire de faire passer la pilule, Le gouvernement évacue le site des déchets radioactifs de Bure, et annonce dès à présent un assouplissement dans l’élimination du glyphosate
- Il y a la loi asile-immigration, attaque féroce contre les migrants et les sans-papiers pour renforcer encore – si c’était possible – le contrôle sélectif sur une population ultraprécaire tout en donnant des gages racistes à la fraction la plus réactionnaire de la population.
- Il y a la réforme du système éducatif, dont le futur bac à modules n’est que la recherche de jeunes à formation individualisée plus adaptés à un monde économique en restructuration permanente.
- Il y le mépris souverain pour le système de santé (hôpitaux) et d’accueil des anciens (EHPAD) en plein désastre humain, entre la souffrance du personnel qui n’en peut plus et la maltraitance des patients ou des résidents. Pas un centime de plus, alors qu’il manque 200 000 personnes rien pour les EHPAD ! Oui, 200 000 ce n’est pas une faute de frappe !
- Mais il y a la hausse significative du budget des Armées, en particulier pour les OPEX (opérations à l’extérieur), pour accentuer la présence française sur le plan militaire.

Macron, c’est le capitalisme des monopoles, sans états d’âme. Sa nouveauté, c’est qu’il remet à plat le système d’alliances, de compromis, établis depuis la deuxième guerre mondiale. Il remet en cause la négociation collective avec les syndicats, le paritarisme, pour renforcer le rôle de l’Etat et renvoyer les syndicats au niveau local des entreprises. Même Gattaz n’en attendait pas tant !
En ce sens, il prend les syndicats au piège de leur propre réformisme : construits sur ces thèmes de collaboration conflictuelle, de paritarisme, de négociation permanente, même si c’était largement fictif sous la pression des règles du jeu capitaliste, ils ne savent plus où ils en sont, incapables d’imaginer une riposte de classe, pour la défense des travailleurs et rien d’autre… C’est la raison de leur impuissance actuelle, de leurs cris d’orfraie contre les ordonnances : ce qu’ils reprochent, c’est plus la méthode que le contenu.

Macron, c’est le capitalisme moderne, la mise en adéquation de la superstructure aux conditions de la guerre économique mondialisée, aux exigences de l’impérialisme français. Dans le cadre qu’il impose, les capitalistes sont libres de mener comme ils l’entendent, branche par branche, entreprise par entreprise la restructuration comme ils l’entendent ; c’est au fond ce qu’ils veulent.
Au fond, les ordonnances ont un avantage : elles mettent à nu sans fard la nature de l’impérialisme.
Et du coup, cela nous oblige, NOUS, à savoir ce que nous voulons. Le retour de la négociation collective feutrée des fauteuils de bureaucrates ? Pas vraiment, voilà des décennies qu’on voit le résultat…
Le capitalisme à visage humain promis par tous les réformistes, plus juste et équitable, style meilleur partage des richesses ? Toujours la même illusion, le même écran de fumée, là encore on voit le résultat où on en est…

Il est temps d’avancer notre programme, d’y réfléchir, de le débattre, de le partager, de s’organiser autour de lui. Un programme qui rompe avec tous les bavardages réformistes partagés du PS à l’extrême gauche, en passant par le PC ou les Insoumis…
Un programme de combat, conscience, organisation et action réunis contre l’impérialisme et notre libération !

Bulletin N°28 - Mars 2018
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