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Macron : la répression au service de la restructuration

La répression violente des luttes populaires actuelles va de pair avec la logique de la réforme par ordonnance. Macron agit et pense comme un patron  ; il ne cherche pas à être aimé. Il est là pour faire appliquer un programme de restructuration de la société française au service de la compétition impérialiste dont la nécessité ne fait aucun doute pour sa classe, la bourgeoisie, comme il leur paraît nécessaire de le faire appliquer au plus vite.
 
Son projet de restructuration touche tous les aspects de la société, dont les universités et les institutions de recherche, qui doivent à la fois se mettre au service de la compétitivité de l’impérialisme français, et être eux-mêmes compétitifs sur le marché international du savoir. Mépris des étudiants quand il parle de « diplômes en chocolat », avec la loi Vidal, qui instaure Parcoursup, enclenche la sélections ouverte des étudiants à la fin du lycée. Les étudiants ont tout à fait raison de bloquer les universités pour s’y opposer. Les évacuations violentes par la police (ou avec l’aide de fascistes) des campus à Nanterre, Strasbourg, Tolbiac, ont pour but d’empêcher la jeunesse d’être, comme elle l’a souvent été depuis Mai 68, un élément déterminant de la lutte contre les restructurations.
 
A Notre-Dame-des-Landes, le gouvernement a justifié l’envoi de l’escadron blindé de la gendarmerie mobile, avec des armes de guerre, par une campagne intense de propagande contre les zadistes, assimilés à des « terroristes  ». En réalité, la ZAD de NDDL est depuis des années une épine dans le pied de l’Etat français, drainant une mobilisation populaire massive contre le saccage de la nature et la toute puissance d’une multinationale du BTP. Elle a stimulé le débat sur la nécessité d’une autre vie dans une autre société, idée horrible pour l’idéologie macronienne de la « fin du politique » ! L’OCML-VP est du côté des zadistes et de leurs soutiens.
 
C’est dans un silence quasi-complet que nos camarades sans-papiers, eux, se sont fait sauvagement matraquer, tazer et gazer lors de leur tentative d’occuper la Basilique de Saint-Denis il y a quelques semaines. La Police a manifestement des consignes, signe supplémentaire qu’il n’y a aucun « humanisme » dans les projets du gouvernement vis-à-vis des sans-papiers : il y a ceux qui seront expulsés, et ceux qui doivent se résoudre à la sur-exploitation.

Enfin, avec la fin de la trêve hivernale, la police du Capital expulse sans scrupules des squats occupés par des familles et leurs enfants, au service de la restructuration, notamment en banlieue parisienne, où le projet de Grand Paris aiguise les appétits des « gentrificateurs ». Aux frontières, ils refoulent et mettent en danger de mort des jeunes et des familles en détresse pour éviter qu’elles ne demandent l’asile. Plus de 18 morts à la frontière italienne depuis 2016, démantèlement et éparpillement des exilés à Calais. Le but de ces répressions est double  : limiter l’immigration clandestine pour le consensus intérieur tout en faisant profiter les entreprises de la pression globale sur les salaires qu’ils procurent. Mais nos camarades sans-papiers n’en peuvent plus de cette vie insupportable  : nous revendiquons avec eux des papiers et un toit pour tous  !

Une répression générale qui frappe notre camp, incluant la vague de licenciements de syndicalistes combatifs de la Poste ou de la SNCF, que la ministre du Travail valide froidement. Il s’agit de réprimer tous ceux et celles qui s’opposent à l’entreprise de rénovation de la domination capitaliste menée par Macron. Son pendant est l’aide fraternelle offerte à tout le camp des exploiteurs (suppression de l’ISF, soutien économique aux multinationales en France et pour l’exportation, limitation des indemnités pour licenciements abusifs et des recours aux Prud’hommes, …).

Contre la répression, organisons-nous,faisons front !

Bulletin N°29 - Mai 2018
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