Militer > SNCF, Protectionnisme... C’est toute la logique capitaliste qu’il faut (...)

SNCF, Protectionnisme... C’est toute la logique capitaliste qu’il faut renverser !

Le Capital, pour survivre, a besoin de s’étendre toujours plus, de trouver de nouveaux marchés où investir ou vendre, simplement pour survivre face à la concurrence. Les pays impérialistes se sont mis d’accord, à partir des années 1970, pour favoriser le libre-échange entre eux, notamment à travers l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ou l’Union européenne. Les Capitaux impérialistes français, américains, britanniques, japonais étaient chacun trop à l’étroit dans les frontières de leurs pré-carrés traditionnels. Alors ces Etats ont été obligés de se mettre d’accord : pour permettre à leurs capitalistes respectifs d’aller chercher de nouveaux marchés chez les autres, ils doivent accepter en échanger que les capitalistes concurrents puissent investir chez eux. C’est une question de survie.

Voilà l’origine du conflit entre Trump d’un côté et toutes les puissances impérialistes coalisées contre lui de l’autre. En ayant décidé de rétablir des barrières douanières élevées pour certaines importations aux Etats-Unis, notamment sur l’acier, Trump rompt un compromis. Cependant, cette rupture reste très limitée : Trump donne le change à son électorat en taxant plus quelques aciers spéciaux, alors que l’industrie automobile américaine peut continuer à importer en masse les aciers courants dont elle a besoin. Le système impérialiste mondial est fait d’Etats et de grands groupes capitalistes transnationaux à la fois de plus en plus interdépendants, mais également de plus en plus fortement en concurrence les uns avec les autres.

C’est le sens de l’ouverture à la concurrence du chemin de fer en France. Les grands groupes français comme la SNCF, Alstom, Veolia, profitent déjà de la privatisation du chemin de fer partout dans le Monde. En échange, la France doit permettre aux groupes étrangers de venir tenter leur chance en France ; c’est ça le deal entre les Etats impérialistes. La SNCF, à travers ses filiales privées, est déjà le premier opérateur de trains en Grande-Bretagne. La SNCF est un capitalisme d’Etat.

La France impérialiste n’est donc pas objectivement une "victime de l’Union européenne" ou "soumise à l’Allemagne" ; le libre-échange, les libéralisations et privatisations, tout cela a été voulu fermement par les gouvernements successifs, de gauche comme de droite, appliquant la volonté des grands groupes capitalistes français. Ils n’y ont pas été contraints. Affirmer le contraire, c’est masquer le fait que notre ennemi principal est chez nous, que c’est la bourgeoisie française. Le discours nationaliste anti-allemand sert juste à encourager l’impérialisme français affaibli à re-prendre le dessus sur l’Allemagne comme principal exploiteur en Europe. Les prolétaires ne doivent pas se ranger derrière leur bourgeoisie, ils doivent la combattre.

Peut-on faire d’autres choix politiques ? Avoir un chemin de fer désintéressé au service de la population ? Des échanges commerciaux véritablement équitables entre les peuples ? Oui c’est possible. Mais uniquement en renversant la logique de production et de distribution économique dans sa globalité ; il n’est pas possible de supprimer le capitalisme dans une branche, comme les transports en commun ou l’agriculture, ou dans une petite région, ou une seule entreprise, tout en le laissant régner partout ailleurs. Pour ce renversement global, la seule solution, c’est de renverser le régime politique bourgeois. Voilà le seul vrai choix.

Bulletin N°30 - Juin/Juillet 2018
Soutenir par un don